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Dream Theater
Palais des Congrès – Paris
6 mars 2016

Dès que j’ai appris la venue de Dream Theater à Paris, et de surcroit au Palais des Congrès, cette très belle salle parisienne qui était investie le mois dernier par un certain Steve Wilson (cf chronique du 13 février), je ne me suis pas posé de questions et sans l’ombre d’une hésitation, j’ai pris mon billet, car nos américains venaient y présenter leur dernier concept et double album « The Astonishing ». J’avais beaucoup aimé ces deux disques et je trouvais très courageux de la part de Dream Theater de se présenter pour les défendre car dans le style « opéra rock », d’autres dans le passé s’y étaient cassés les dents.

C’est donc avec beaucoup d’entrain que j’avais convaincu un couple d’amis de se joindre à moi, ce qu’ils firent allègrement et on se rendit tous les trois, bourrés de tonus pour assister à l’événement que l’on espérait magique, mais en réalité, qu’elle ne fut pas notre déception !

C’est le mot qui venait de suite à l’esprit car on s’attendait à du très grand et la montagne accoucha d’une souris. On éprouvait donc ce sentiment d’amertume que l’on peut ressentir lorsqu’on mise vachement sur quelqu’un ou là en l’occurrence sur ce concert qui promettait d’être inoubliable, et dont le seul souvenir qu’il m’en reste à ce jour ne réside qu’à l’intérieur de cette modeste chronique.

Pourtant les choses avaient bien commencé, le groupe arriva quasiment à l’heure (environ 18 h 30), en l’absence totale de première partie. Ils débarquèrent sur cette grande scène, devant un public bien fourni (deux à trois mille spectateurs environ) et nous étions

Dream-Theater

prêts à nous régaler de ce torrent de notes qui furent déversées durant ce set, entrecoupé d’un entracte (une bonne demi-heure, car il faut bien vendre très chères des bières très chaudes).

Dream Theater nous avait habitué par le passé à nous offrir de grandes fresques musicales telles que Metropolis part I et part II Scenes from a memory qui avaient déjà mis la barre très haut, les musiciens n’ont qu’à de très rares exception, égalé ces deux « monstres » du « métal progressif » dans ce qu’il avait de plus noble.

N’oublions pas cependant le très bel hommage que le groupe rendit jadis au Floyd sur les disques official bootleg, et cela restera gravé dans ma mémoire, en reprenant au pied levé « Dark side of the Moon » ainsi que plusieurs autres titres du groupe mythique sur le CD bonus qu’ils avaient appelé « A Saucerful of Floyd ».

Dream Theater affiche

Je ne vais pas ici vous refaire l’historique de ce grand groupe qui avait atteint un point culminant à mon sens avec Black clouds & Silver Linings (2009) ces trois disques marquèrent un vrai tournant dans l’itinéraire de Dream Theater à l’époque, mais il est vrai que leur batteur charismatique Mike Portnoy faisait encore partie de l’aventure, il devait quitter le groupe juste après. Je ne vois que Systematic chaos sorti en 2007 qui pouvait rivaliser avec ces albums, car il se situait dans la même thématique, tout ceci est bien sur une affaire d’appréciation.

Mais revenons à nos moutons, après une longue intro instrumentale, se pointait James Labrie, qui, on doit bien le reconnaître « braillait » moins que d’habitude, et posait plus sa voix, ce qui n’était pas pour nous déplaire – quant aux autres musicos, John Pettrucci (principal compositeur du concept) en tête furent fidèles à eux même, c’est à dire et malheureusement TROP démonstratifs au détriment de la musique proprement dit, le père Jordan Rudess en étant l’incarnation. C’est bien triste car les Dream Theater ne sont pas QUE des techniciens, mais à force de se produire dans ce « carcan » ils en arrivent à perdre leur âme. Les morceaux s’enchainaient de façon millimétrée et très robotiquement , mais l’on ressentait une réelle tension qui était quelque

part palpable, LA VIE manquait clairement chez ces musiciens qui restent exceptionnels, je n’en disconviens pas, mais qui semblaient « froids » et jouaient leur musique de manière mécanique et sans chaleur.

Ce n’est pas un constat d’échec que je tire là, j’aime toujours autant les américains sur disque, je les ai vus à plusieurs reprises en « live », mais je dois avouer que cette fois ci ils m’ont profondément déçu. La transposition de cette œuvre The Astonishing (critique pour / critique contre) ne passe pas bien les frontières de la scène, Labrie chantant tous les titres, déjà, ça se discute, mais en plus le groupe s’auto plagiait vaguement, en résumé on ne sentait aucune EMOTION dans le jeu le long de ce premier acte.

Après ce fameux entracte on pensait que les choses allaient s’améliorer, mais il n’en fut rien, les cinq garçons (pas dans le vent) nous servirent leur musique ipso facto sans y inclure aucun « feeling », cette deuxième période fut tout aussi morose, rien ne créait l’excitation du public.

Ce n’est pas grave, est-ce peut-être l’arrivée du nouveau batteur Mike Mangini (qui est excellent au demeurant) qui fait que la mayonnaise ne prend plus, (ils ont malgré tout enregistré trois albums avec lui) mais de toute évidence, personne ne peut le dire. Par conséquent le public paraissait tétanisé et ne donnait pas l’impression d’une certaine exaltation, tout au plus il applaudit poliment, mais on était très loin des scènes de liesse que peut provoquer un concert de « métal ».

Dream Theater 2016

Au final, pas de rappel, ils sont venus, ont joué et ils sont partis, point barre, je sais pertinemment que c’est le principe du concept album, mais cette forme de musique avait une autre allure avec des Genesis (période Gab) voire des Floyd. C’est une certitude, ces deux groupes légendaires cultivaient un sens exacerbé du « visuel », chose qui était relativement absente de ce set, (le light show sans intérêt n’égala pas celui de Wilson le mois dernier).

Donc, on resta sur notre faim, et ce gros concert n’avait strictement rien avoir avec celui de la veille ou les allemands de Sylvan, il est vrai dans une nettement plus petite salle et devant une petite centaine de pèlerins, nous offrit une musique empreinte d’une grande générosité qui faisait cruellement défaut durant le show de ce soir. On attend de pied ferme que Dream Theater retrouve une « vraie » inspiration, et qu’il s’achemine en « live » vers plus d’humilité, mais ça, c’est pas gagné.

Photos : Marc Auger & SIPA

Setlist

Descent of the NOMACS
Dystopian Overture
The Gift of Music
The Answer
A Better Life
Lord Nafaryus
A Savior in the Square
When Your Time Has Come
Act of Faythe
Three Days
The Hovering Sojourn
Brother, Can You Hear Me?
A Life Left Behind
Ravenskill
Chosen
A Tempting Offer
Digital Discord
The X Aspect
The Road to Revolution
Act 2:
2285 Entr’acte
Moment of Betrayal
Heaven’s Cove
Begin Again
The Path That Divides
Machine Chatter
The Walking Shadow
My Last Farewell
Losing Faythe
Whispers on the Wind
Hymn of a Thousand Voices
Our New World
Encore:
Power Down
Astonishing

Line-up

John Myung ,Bass, Chapman Sticks
John Petrucci, Guitar,
James LaBrie, Vocal
Mike Mangini, Drums
Jordan Rudess, Keyboards

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A propos de l'auteur

Salut à tous je suis Dany , nouvellement chroniqueur sur Amarokprog et anciennement sur Koid9 et progressivearea, je collabore aussi sur Lebolg du jester. Grand amoureux de musique devant l'éternel, et de musiques progressives au sens large du terme. J'ai été bercé aux sons du "Segent peppers" des Beatles, puis ensuite je n'ai jamais lâché la musique qui représente un peu mon oxygène. Après j'ai passé ma vie en écoutant Hendrix, Genesis, Floyd ,Marillion, Mike Oldfield, Tull, Yes, Ange Camel (entres autres génies que j'ai aimé) tout en découvrant les plus récents, Steve Wilson, Riverside, Gazpacho, Dream Theater, The Watch, Anathema.(entres autres très belles découvertes qui sont venues après. Puis la musique planante m' aussi bien accompagné telle, Tangerine Dream ,Vangelis, Klauz Schulsz. Sans parlé aussi de la période "jazz rock" qui m'a bien plue jadis "au temps de Pierre et Gladys", telle Mahavischnu Orchestra, Chick Corea, Al Dimeola, Pat Metheny, voilà quelques perles qui ont émaillé ma longue vie d'aficionados et je compte bien par le biais d'Amarokprog, en découvrir d'autres et vous en faire découvrir. Progresssivement votre Dany

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Une réponse

  1. Pascal Leveque

    Contrairement à cette chronique, j’ai apprécié ce concert de ce DT ….nouveau. Je dis nouveau car c’est bien là que ce situe le problème, si toutefois il y a ! En effet, une œuvre comme “the Astonishing” ne peut se traduire sur scène comme un”octavarium” ou un “black clouds…”. L’œuvre est à la fois ambitieuse et courageuse. Pour ma part, j’ai apprécié leur dernier opus qui, après une période de surprise, captive son auditeur, le charme et parvient même à le subjuguer. Une fois l’œuvre apprivoisée, elle ne vous lâche plus. Sur scène, le groupe a pris le parti de jouer l’album dans son intégralité. Le contraire eut été étonnant et surtout incohérent. C’est donc 2h30 qui ont été consacrés sur scène pour traduire “the Astonishing”. C’est donc un choix à part entière de dépouiller le spectacle de tous les éléments dont nous étions habitués. Point de rappel possible, point d’hommage, point d’impro. Juste l’album, rien que l’album afin de conter cette histoire originale. Déstabilisant pour tout fan un brin conservateur mais une nouvelle preuve de leur génie pour tous les autres qui y voient ici, une nouvelle facette de ces géants du métal prog’. En ce qui me concerne, c’est d’avantage la salle et son côté figé qui m’a décontenancé. En effet rester assis 2h30 relève de la torture. Pour le reste, mission accomplie. J’ai trouvé Petrucci moins démonstratif qu’à l’accoutumée ; Rudess et ses claviers sont d’avantage mis en valeur. Cet album en a surpris plus d’un, le suivant sera peut être dans la lignée de ce qu’ils ont l’habitude de produire. En attendant je vais me replonger dans cet Astonishing qui m’a envoûté.

     
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