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Asteroid City
2.8Note Finale

Alors que Wes Anderson bénéficiait depuis un bail d’une côte plus qu’appréciable chez la critique amatrice de plans isométriques et d’humour congestionné, Asteroid City vient confirmer la tendance à la baisse démarrée il y a deux ans par The French Dispatch. Il faut avouer que la manie du réalisateur de convoquer une pléthore de “stars” au générique (Scarlett Johansson, Tom Hanks, Tilda Swinton, Adrien Brody, Edward Norton etc.), même pour une ligne de dialogue (Jeff Goldblum), commençait à sentir l’effet de manche pour évacuer une problématique narrative voire de simple mise en scène. D’aucuns diront que tout cela n’a pas d’importance et qu’Anderson n’est pas le premier à s’entourer d’une foule de talents pour peupler son univers. Certes. Mais il faut reconnaître également que la mécanique atteint ici ses extrêmes limites, que ce soit dans l’humour décalé, inconfortable ou simplement burlesque. Cette fois il est question du petit théâtre de la vie, surplombé d’une intrigue “extra-terrestre” saugrenue. Fiction et réalité, couleurs et noir & blanc se confrontent alors dans un va et vient qui mélange les intrigues, les personnages, pour tenter de toucher cette nostalgie à fleur de peau qui traverse le cinéma du cinéaste depuis ses débuts. Sur le papier tout ce barnum paraît osé. Sur l’écran, plutôt dérisoire. Asteroid City n’est pas en soi un véritable échec mais plutôt une vaine tentative de produire du sens ou de l’émotion avec la frustration d’un film qui ne manque pas de charme mais de chair, poussé par une réalisation chirurgicale qui ne parvient pas à triturer la mélancolie de l’intérieur. Le résultat, comme la photographie de Robert Yeoman, s’avère un peu terne et délavé. Pas désagréable car il y a du talent un peu partout sur l’écran, mais cruellement anecdotique.

ENGLISH VERSION

While Wes Anderson’s isometric shots and congested sense of humor have enjoyed more than appreciable critical acclaim for some time now, Asteroid City confirms the downward trend that began two years ago with The French Dispatch. Admittedly, the director’s habit of calling up a plethora of “stars” to the credits (Scarlett Johansson, Tom Hanks, Tilda Swinton, Adrien Brody, Edward Norton etc.), even for a line of dialogue (Jeff Goldblum), was beginning to smell like a stunt to evacuate a narrative problem or even a simple mise-en-scène. Some will say that none of this matters, and that Anderson isn’t the first to surround himself with a host of talents to populate his universe. True enough. But we must also recognize that the mechanics here reach their limits, whether in terms of offbeat, uncomfortable or burlesque humor. This time, it’s a question of life’s little theater, overhung by a preposterous “extraterrestrial” plot. Fiction and reality, color and black & white confront each other in a back-and-forth mix of plots and characters, in an attempt to touch the skin-deep nostalgia that has run through the filmmaker’s cinema since the very beginning. On paper, the whole thing seems daring. On screen, it’s rather derisory. Asteroid City is not in itself a real failure, but rather a vain attempt to produce meaning or emotion with the frustration of a film that lacks not charm but flesh, pushed along by surgical direction that fails to triturate the melancholy from within. The result, like Robert Yeoman’s photography, turns out to be a little dull and washed-out. Not unpleasant, as there’s talent everywhere, but cruelly anecdotal.

Asteroid City - Wes Anderson (2023)

Titre : Asteroid City
Titre original : Asteroid City

Réalisé par : Wes Anderson
Avec : Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Jeffrey Wright, Tilda Swinton…

Année de sortie : 2023
Durée : 104 minutes

Scénario : Wes Anderson
Montage: Barney Pilling
Image : Robert Yeoman
Musique : Alexandre Desplat

Nationalité : États-Unis
Genre : Comédie

Synopsis : Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires...

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