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Dream Theater - Metropolis Pt. 2: Scenes From a Memory
5.0Chef-d'œuvre

À

À la fin des années quatre-vingt-dix, Dream Theater fêtait ses dix ans de brouhaha et de riffs électriques, éclectiques et pour la plupart, athlétiques. Pas de panique ! Une décennie et l’heure du premier bilan après cinq albums – inégaux – qui avaient su forger l’identité ferrugineuse d’un groupe ambitieux dont le nom poussait bien au-delà de sa réputation. Depuis leurs débuts, les timoniers en question puisaient (voire épuisaient) une mixture musicale faite d’intense virtuosité bâtie autour d’une histoire d’étudiants. L’école en question ? La Berkeley College of Music. Pour faire simple, elle modèle (chèrement) un musicien sans poils au menton en poids lourd de la chose. Dans cette logique diplômante, Dream Theater choisira l’option “gros son” en seconde langue. Et entre ces zigotos, la température ne retombe que très rarement cultivant un goût certain pour la double croche piquée dans des productions de plus en plus contrôlées où fleure l’exaltation barbare d’incessants assauts soniques. Poussé par la parenthèse expérimentale du Liquid Tension Experiment (deux albums à l’époque) qui réunissait une partie trio du groupe au bassiste Tony Levin (Peter Gabriel, King Crimson), la tête bicéphale du barnum Mike Portnoy / John Petrucci recrutera Jordan Rudess, connu alors pour son association avec Rod Morgenstern, suite au désistement d’un Derek Sherinian envolé sur d’autres projets.

L’arrivée du claviériste au style ni franchement sobre, encore moins ramollo, permettra aux synthés de prendre une part plus imposante dans la musique de Dream Theater. Son absence des premières maquettes n’y changera rien. En revenant sur les terres épiques de son titre culte « Metropolis » (dépositaire de la bombe Images and Words sortie en 1992), Dream Theater allait cette fois sceller une suite cinglante et remuer les tombes conceptuelles en invoquant un storytelling tout droit échappé du film – un poil kitsch – Dead Again de Kenneth Brannagh (1992). Pour résumer : une pétarade sur fond de régression par hypnose d’un jeune gars prénommé Nicolas, perturbé par les souvenirs confus d’une vie antérieure où plane un crime passionnel… tout un programme !

Impressionnants. Cohérents. Inventifs. Les musiciens négocient leurs influences (Zappa, Yes, Rush, Pink Floyd, Kansas, Metallica) avec une verve inédite. La fluidité de l’album redéfinira jusqu’à la dextérité du rock hargneux sans jamais sacrifier les mélodies, ni l’émotion. Rare. Avec ses textes bien sentis, ses ambiances au garde à vous, les new-yorkais affirmaient leur esthétique dans une charge sidérante au plomb fondu, incandescent, et déboulonnèrent un genre moribond. Plus qu’une évolution ou qu’une révolution, Dream Theater se réinventait. Dans son grand huit sensationnel, l’auditeur est bringuebalé dans tous les sens (“Through Her Eyes“, “One Last Time“, “Beyond This Life“) et flirte avec quelques hallucinogènes (“Home“). Sans jamais faiblir pendant 78 minutes de temps plein, les morceaux de bravoure et pièces de choix s’enchaînent, se dérèglent dans le sinueux jusqu’au mirobolant “Dance of Eternity” qui déroule son appétit gargantuesque. Metropolis part II: Scenes From A Memory tissait alors ses barbelés entre le rock progressif pur jus et l’acier trempé. Un mélange qui n’allait pas tarder à se replier sur lui-même et se répéter ad nauseam mais dont ce témoignage reste aujourd’hui encore le calibrage le plus abouti

DREAM THEATER – SCENES FROM A MEMORY

Dream Theater – Scenes From a Memory (1999)

Titre : Scenes From A Memory
Artiste : Dream Theater

Date de sortie : 1999
Pays : États-Unis
Durée : 77’06
Label : Elektra Records

Setlist

ACT 1
1. Scene One: Regression (2:06)
2. Scene TWO: I.Overture 1928 (3:37)
3. II.Strange Deja Vu (5:13)
4. Scene Three: I.Through My Words (1:02)
5. II.Fatal Tragedy (6:49)
6. Scene Four: Beyond This Life (11:22)
7. Scene Five: Through Her Eyes (5:29)

ACT 2
8. Scene Six: Home (12:53)
9. Scene Seven: I.The Dance of Eternity (6:13)
10. II.One Last Time (3:47)
11. Scene Eight: The Spirit Carries On (6:38)
12. Scene Nine: Finally Free (12:00)

Line-up

– James LaBrie / vocals
– John Myung / bass guitar
– John Petrucci / guitars, vocals
– Mike Portnoy / drums, percussion, vocals
– Jordan Rudess / keyboards

Guests:
– Theresa Thomason / additional vocals on 7 and 11
– Theresa Thomason, Mary Canty, Shelia Slappy, Mary Smith, Jeanette Smith, Clarence Burke Jr, Carol Cyrus, Dale Scott / Gospel Choir on 11 arrangeg by Jordan Rudess
– Cast of Characters / Nicholas, Victoria Page, Senator Edward Baynes (The Miracle), Julian Baynes (The Sleeper) and The Hypnotherapist.

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