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Steven Wilson - To the Bone
4.8TOP 2017

À l’essentiel. Jusqu’à la moelle. En puisant dans l’étymologie même du titre de l’album, la conclusion s’impose : il l’a fait ! Depuis le temps que Steven Wilson révise ses gammes et ses classiques en remixant les grands classiques des années 70-80, cela devait finir par arriver. Et après deux albums-concepts largement inspirés de l’âge d’or du prog-rock symphonique, la volonté de changer une nouvelle fois de cap était l’option la plus séduisante. Quitte à jouer les rebrousse poils avec ses fans. Son cinquième opus solo sera un hommage manifeste à la pop-prog rutilante, peaufinée et aventureuse des eighties. Tears For Fears, Talk Talk, Peter Gabriel, Kate Bush et d’autres se retrouvent ainsi dans le viseur d’un songwriter qui ne laisse rien au hasard en s’épaulant du producteur Paul Stacey (The Lemon Trees, The Syn, Oasis).

 

Album atmosphérique, orageux et lumineux à la fois, oxymore musical parfaitement équilibré, To the Bone plonge dans l’essence même de la musique de Steven Wilson. Jusqu’à la moelle.

 

Plus personnel et introspectives que ses précédentes productions, nous retrouvons ici son groupe de scène avec Craig Blundell et Dave Kilminster (à la place de Marco Minnemann et Guthrie Govan habitués des sessions studio), sans oublier Nick Beggs et Adam Holzman. Du solide. Du mastoc. Et s’il a souhaité être plus présent sur les parties de guitare, c’est avant tout pour marquer le sens de son propos, un bilan du monde et la vision paranoïaque qu’il impose. Cela donne des thèmes peu réjouissants (terrorisme, fondamentalisme, réfugiés) mais également quelques escapades lumineuses comme rarement entendues dans sa copieuse discographie. Ces variations sont précisément ce qui fait tout le sel de cet album. Là où certaines ambiances pouvaient paraître autrefois glaciales, To the Bone joue de la superposition des goûts et des textures. L’effet pourra sembler désarticulé, manquer de cohérence, et pourtant il nous saisit, sans jamais fatiguer.

Rien ne prête à la facilité ni même à la complaisance. Ce serait un leurre de penser que Steven Wilson ne cherche ici qu’un tube qui le ferait franchir le dernier palier vers un statut de rock star longtemps convoité. D’autant plus depuis sa récente signature chez Caroline (Universal). Mais la bonne fée du succès n’a pas métamorphosé notre ami. Dans ses accents les plus pop, Wilson distille encore son univers, ne se laisse pas dévorer par le prévisible ni l’ennuyeux. Même le funk festif de « Permanating » (un hit en puissance) atteste de sa capacité de compositeur caméléon illustrée par la pochette originale une nouvelle fois signée Lasse Hoile. Plus qu’une nouvelle démonstration de ses qualités, Steven Wilson laisse libre cours à ses talents de mélodiste hors pairs et s’épanche dans le sensible (« Blank Tapes » acoustique), le groove incandescent (« To the Bone ») avec des clins d’œil à Peter Gabriel (« Song of I » et « Refuge » qui délivre un passage inspiré de « San Jacinto »), au Porcupine Tree de Lightbulb Sun (« People Who Eat Darkness ») et même à son propre dernier album Hand.Cannot.Erase (« Detonation »). Le duo avec Ninet Tayeb (« Pariah ») est tout aussi éloquent de ses progrès au chant, lui qui n’hésite plus à jouer les voix de tête irrésistibles (« The Same Asylum as Before »).

Certains considèreront cet album comme une version idéale et sur-vitaminée de Blackfield. Ce n’est pas complètement faux. En jouant les feux follets, électriques et acoustiques (orchestre, chorale et même harmonica), et en accouchant dans la douleur de cette heure de musique plus que jamais à la conquête de territoires étendus, Steven Wilson donnera l’impression d’un manque d’ambition, d’un nivellement artistique vers le bas ou au mieux horizontal. Ce serait bien mal juger l’homme et son œuvre. En parvenant à joindre l’essentiel à une forme de simplicité en faux-semblant (le disque regorge de subtilités soniques) le compositeur communique avec le mal être d’un monde en décrépitude. Loin d’en faire un album glauque ou dépressif, il lui insuffle une vitalité telle que ce mélange de noirceur et d’euphorie se ressent comme une forme de soulagement dans un mélange de sentiments à vif, de turbulences un peu naïves qui nous entrainent vers des trésors de sophistication heureuse. Pour faire court, To the Bone s’impose comme un pur élan de vie.

ENGLISH VERSION

Straight to the Bone! Since the time that Steven Wilson revises its scales and classics by remixing the great classics of 70′-80′, it had to happen. And after two albums mostly inspired by the golden age of symphonic prog-rock, the desire of variations seemed the most attractive option. Its fifth solo opus will be a clear tribute to the shiny, refined and adventurous pop-prog of the eighties: Tears For Fears, Talk Talk, Peter Gabriel, Kate Bush and others find themselves in the viewfinder of a songwriter who leaves nothing to chance by supporting Paul Stacey (The Lemon Trees, The Syn, Oasis).

 

An atmospheric album, stormy and luminous at the same time like a perfectly balanced musical oxymore, To the Bone plunges into the essence of Steven Wilson’s music. To the marrow.

 

More personal and introspective than its previous productions, we find here the stage group with Craig Blundell and Dave Kilminster (in place of Marco Minnemann and Guthrie Govan), not to mention Nick Beggs and Adam Holzman. What a solid band! And if he wished to be more present on the guitar parts, it’s to mark the meaning of the purpose, a balance of the world and the paranoid vision that it imposes. This gives some unpleasant themes (terrorism, fundamentalism, refugees) but also some light escapades as rarely heard in its great discography. These variations are precisely what makes all the salt of this album. Where some atmospheres may once seem too icy, To the Bone plays the superposition of tastes and textures. The effect may seem disarticulated with a lack of coherence, but it seizes us and never tiring.

Nothing lends itself to ease or even complacency. It would be a lure to think that Steven Wilson is only looking for a hit that would make him cross the last stage to a “rock star” status. Even since its recent signature with the label Caroline (Universal). But the good fairy of success has not metamorphosed our friend. In its most pop accents, Wilson still distills its universe, does not allow himself to be devoured by the predictable nor the boring. Even the festive funk of “Permanating” testifies of its capacity of “composer chameleon” illustrated by the original cover designed by Lasse Hoile. More than a new demonstration of its qualities, Steven Wilson gives free rein to its talents as a melodist of peers and pours into the sensitive (“Blank Tapes“, cool and acoustic), the incandescent groove (“To the Bone“) with some winks for Peter Gabriel (“Song of I” and “Refuge” which gives a passage inspired by “San Jacinto“), the Porcupine Tree of Lightbulb Sun era (“People Who Eat Darkness“) and even its own last album Hand.Cannot.Erase (“Detonation“). The duo with Ninet Tayeb (“Pariah“) is equally eloquent of its progress in singing (“The Same Asylum as Before“).

Some people will consider this album as an ideal and over-vitamin version of Blackfield. This is not completely false. By playing the electric and acoustic moods (orchestra, chorale and even harmonica) and by giving birth in the pain of this hour of music more than ever to the conquest of extended territories, Steven Wilson will give the impression of a lack of ambition, of an artistic leveling downwards. It would be a mistake. By being able to combine the essential with a form of simplicity in false semblance (the disc is full of sonic subtleties) the composer communicates with the evil being of a world in decrepitude. Far from making it a depressive album, it infuses To the Bone with a vitality such that this mixture of blackness and euphoria feels like a form of relief in a mixture of lively feelings, somewhat naive turbulences that lead us to treasures of happy sophistication. For short, To the Bone imposes itself as a pure burst of life.

STEVEN WILSON – TO THE BONE

Steven Wilson - To the Bone (2017)

Titre : To the Bone
Artiste : Steven Wilson

Date de sortie : 2017
Pays : Angleterre
Durée : 59’46
Label : Caroline

Setlist

1. To The Bone (6:41)
2. Nowhere Now (4:03)
3. Pariah (4:46)
4. The Same Asylum As Before (5:14)
5. Refuge (6:43)
6. Permanating (3:34)
7. Blank Tapes (2:08)
8. People Who Eat Darkness (6:02)
9. Song Of I (5:21)
10. Detonation (9:19)
11. Song Of Unborn (5:55)

Line-up

– Steven Wilson / vocals, guitars

With:
– Ninet Tayeb / vocals
– David Kollar / guitars
– Mark Feltham / harmonica
– Craig Blundell / drums
– Jeremy Stacey / drums

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