Still: A Michael J. Fox Movie

Comment traiter la carrière d’un acteur iconique et sa maladie sans trop en faire, sans voyeurisme exacerbé ni hagiographie déplacée ? En prenant le parti de la simplicité, de la sincérité et de l’émotion, David Guggenheim (oscarisé pour Une Vérité qui Dérange, 2006) retrace le parcours d’un golden boy d’Hollywood, éternel adolescent, complexé par sa taille mais doué d’un timing extraordinaire, qui fit battre le coeur de l’Amérique, de ses débuts chancelants, à la sitcom “Sacrée Famille” qui le propulsera enfin sur le devant de la scène et où il rencontrera son épouse Tracy Pollan. Et puis la chance de remplacer Eric Stoltz sur le tournage de « Retour vers le Futur » (Robert Zemeckis) après six semaines de prises de vue. Une gageure. Marty McFly pour l’éternité. Une étoile était née. Et puis les premier symptômes. Parkinson. Trop tôt. Trop jeune. Michael J. Fox fait alors tout pour cacher la vérité. Toujours en mouvement depuis qu’il est enfant, il accentue son jeu pour ne jamais rien montrer des tremblements. Stratagèmes. Cachets. Alcool. Ce que les critiques prenaient pour un jeu surexcité était un leurre. Et puis, peu à peu, le cinéma le délaisse et l’acteur finit par revenir à la télévision (Spin City). Nouveau succès. Mais la maladie progresse. En 1998, l’acteur se résout à annoncer publiquement qu’il est malade. Stupéfaction. STILL tient là une narration classique servit par un montage plutôt malin (avec la musique de John Powell) qui alterne astucieusement archives, extraits de films, scènes reconstituées, vie quotidienne avec la famille, les médecins, les coachs, et nous présente un Michael J. Fox face caméra, sans fard, sans jamais s’apitoyer, lucide, avec cette lumière qui a toujours animé le comédien. Et si STILL ne s’appesantît pas assez sur l’acteur, évacuant trop rapidement quelques rôles majeurs (notamment Outrage de Brian de Palma), ses dons innés pour la comédie, son sens du rythme qu’il aura dû adapter au fil des années et de la progression de la maladie, le documentaire se concentre sur cette trajectoire, sans pathos. En ressort le portrait simple et émouvant, parfois drôle, parfois tragique, toujours vif et intelligent, d’un acteur qui aura marqué sa génération et quelque autres. Michael J. Fox est toujours là (“still here”) et si vous l’aimiez avant de voir ce film, vous l’aimerez encore plus après cette heure et demie qui passe comme un déjeuner de soleil.

ENGLISH VERSION

How to treat the career of an iconic actor and his illness without overdoing it, without exacerbated voyeurism or inappropriate hagiography? Taking the side of simplicity, sincerity and emotion, David Guggenheim (Oscar winner for An Inconvenient Truth, 2006) retraces the journey of a Hollywood golden boy, eternal adolescent, complexed by his height but gifted of extraordinary timing, which made the heart of America beat, from his shaky beginnings, to the sitcom “Sacred Family” which will finally propel him to the front of the stage and where he will meet his wife Tracy Pollan. And then the chance to replace Eric Stoltz on the set of “Back to the Future” (Robert Zemeckis) after six weeks of shooting. A challenge. Marty McFly for eternity. A star was born. And then the first symptoms. Parkinsons. Too early. Too young. Michael J. Fox then does everything to hide the truth. Always on the move since he was a child, he accentuates his game to never show any tremors. Stratagems. Stamps. Alcohol. What critics took for an overexcited game was a decoy. And then, little by little, the cinema abandoned him and the actor ended up returning to television (Spin City). New success. But the disease progresses. In 1998, the actor resolves to publicly announce that he is ill. Stupefaction. STILL has here a classic narration served by a rather clever editing (with the music of John Powell) which cleverly alternates archives, film extracts, reconstructed scenes, daily life with the family, the doctors, the coaches, and presents us with a Michael J Fox facing the camera, unvarnished, never feeling sorry for himself, lucid, with that light that has always animated the actor. And if STILL did not dwell enough on the actor, too quickly evacuating some major roles (in particular Outrage by Brian de Palma), his innate gifts for comedy, his sense of rhythm which he will have had to adapt over the years and the progression of the disease, the documentary focuses on this trajectory, without pathos. The simple and moving portrait, sometimes funny, sometimes tragic, always lively and intelligent, of an actor who will have marked his generation and a few others. Michael J. Fox is still here (“still here”) and if you liked him before seeing this film, you will like him even more after this hour and a half which passes like a lunch of sunshine.

Titre : Still
Titre original : Still: A Michael J. Fox Movie

Réalisé par : Davis Guggenheim
Avec : Michael J. Fox…

Année de sortie : 2023
Durée : 95 minutes

Scénario : Davis Guggenheim
Montage: Michael Harte
Image : C. Kim Miles
Musique : John Powell

Nationalité : États-Unis
Genre : Comédie

Synopsis : Le documentaire rassemble des images d’archives et des séquences scénarisées pour raconter l’extraordinaire histoire de Michael J. Fox avec ses propres mots: l’histoire improbable d’un enfant né dans une base militaire canadienne, devenu une star hollywoodienne dans les années 80. Entre nostalgie et cinéma, le documentaire s’intéresse pour la première fois à l’histoire personnelle de l’acteur et retrace sont combat contre la maladie de Parkinson, dont il est atteint depuis l’âge de 29 ans. Avec le soutien exceptionnel de Michael J. Fox et de sa famille, le film raconte entre intimité et sincérité ses triomphes et ses peines, pour montrer le combat d’un éternel optimiste contre une maladie incurable. Le documentaire est un mélange d’aventure, de romance, de comédie et de drame, et donne l’impression de voir… un film avec Michael J. Fox....