AVIS : ENTHOUSIASTE
NNous avions laissé Dream Theater en 2013 sur un très bon album éponyme qui fut leur dernière œuvre en date, les américains retrouvent donc le chemin des studios pour une super grosse production qui se trouve être pour le coup un « opéra rock » qui a pour nom The Astronishing part I et II, et bien cette fois ci ils ont frappé un grand coup. On peut dire que Dream Theater est en constante évolution, et ce malgré le départ de leur prestigieux batteur Mike Portnoy, on aurait pu penser le contraire, pourtant il n’a en rien provoqué de séisme escompté. L’arrivée de son successeur Michael Mangini s’est faite en douceur, le groupe s’étant approprié un style bien à lui qui est le « métal progressif » et un peu plus à tendance symphonique sur ces deux disques ci.
Le groupe nous avait pourtant proposé il y un peu plus de quinze ans un album quasi similaire avec Metropolis part I et II qui se voulait de la même trempe, lui aussi était composé de deux parties – le groupe mettait déjà alors la barre très haut, il semblait difficile d’égaler cette performance mais nos américains préférés ont le sens du challenge – réussissant au mieux ce nouveau défit qu’ils se sont imposé pour cette création. Oui, car avec The Astronishing Iet II ils réitèrent donc ce que l’on pouvait considérer comme un exploit, en nous présentant cette grande épopée et ce pour notre plus grand plaisir – mais toutefois ils se réapproprient ce format en réinventant le genre « opéra rock » qui, il est vrai était tombé un peu en désuétude. Concernant ces deux disques, le terme « ambitieux » peut tout à fait s’appliquer à ce projet « pharaonique », cela consistant à enregistrer ce long opéra rock de plus de deux heures et qui fait montre d’une très grande maîtrise de leur art et du grand professionnalisme de Dream Theater qui n’est plus à prouver. Pourtant ce deux « pavés » peuvent sembler indigestes (surtout pour les non initiés) sur cette longue durée et il est est assez laborieux d’aller jusqu’au bout de l’écoute, mais lorsqu’on veut bien s’en donner la peine, le résultant est probant. Et pour donner plus d’ampleur à leur musique ils ont demandé de l’aide sur certaines orchestrations et aux niveau des cœurs qui sont splendides à quelqu’un de pointu en la matière puisqu’il s’agit de David Campbell. Enfin pour ce qui touche au concept de cet opéra, la musique et les lyrics ont a été écrits par messieurs John Petrucci et Jordan Rudess en personne, les autres membres de Dream Theater n’étant que les exécutants afin de nous restituer au mieux cette grande fresque. La démonstration de force semble caractéristique dès le deuxième titre « Dystopian Overture » qui permet d’évaluer vers quelles contrées le groupe nous fera voyager.
Ces deux albums se placent d’emblée dans la lignée prestigieuse (mais dans une moindre mesure) des double mythiques Lamb Lies Down On Broadway, Tales Of Topographic Oceans , Physical Graffiti, mais surtout de Tommy et encore plus de The Wall avec lequel ils ont un fort lien de parenté, ref « Brother Can You Hear Me ? » plus Waters que nature. L’élaboration de ces deux disques a été pourtant conçue comme une histoire digne des grands « blockbusters » américains, c’est malgré tout assez étrange et surprenant pour Dream Theater de jouer dans cette cour, cela sortant par conséquent du format auquel ils nous avait habitués. Toutefois, on pensera aussi, mais sur certains tempos à Arjen Lucassen dont l’univers est très proche, avec ou sans Ayreon, de cet album. Ne vous détrompez pas néanmoins, nulle révolution sur ces deux galettes, dans lesquelles tout ce que l’on a aimé chez Dream Theater reste présent, mais certains titres dénotent par leur aspect « opéra rock » bien appuyé, c’est surtout évident dans les petits intermèdes, c’est là que c’est le plus significatif. Inutile de décortiquer les morceaux par petits bouts, car cette création doit être écoutée dans son intégralité pour en apprécier toute la saveur.
Signalons que les envolées guitaristiques de John Petrucci nous épatent toujours autant et sont parfaitement maîtrisées les pianos et claviers de Jordan Rudess étant eux hyper calibrés – on sent bien chez ces deux là toute la complicité dont ils se sont doté au cours de la composition de ce beau projet. James Labrie reste quant à lui fidèle à son image, cependant il module un peu plus sa voix, la temporisant même souvent tout en lui donnant des intonations plus nuancées, c’est un gros point positif de The Astronishing. Il est néanmoins regrettable que Labrie tienne tous les vocaux et remplisse tous les rôles qui auraient pu être tenus par d’autres intervenants, c’est quelque-part dommage, car cela aurait certainement donner un dimension toute autre et plus variée à The Astronishing.
Donc au final ce sont malgré tous ces petits détails, deux disques indispensables de Dream Theater, nous avons hâte de voir The Astronishing sur place et interprété en « live », pour avoir une vision plus percutante de cette œuvre, et bien qu’elle suscite des controverses, fera date et restera quoiqu’il advienne dans les années à venir un « classique » toutes périodes confondues. Rendez vous à Paris le 5 et 6 mars prochain, on sera aux premières loges bien sur.
DREAM THEATER – THE ASTONISHING
Titre : The Astonishing
Artiste : Dream Theater
Date de sortie : 2016
Pays : États-Unis
Durée : 130’23
Label : Roadrunner Records
Setlist
ACT I
1. Descent of the NOMACS
2. Dystopian Overture
3. The Gift of Music
4. The Answer
5. A Better Life
6. Lord Nafaryus
7. A Savior in the Square
8. When Your Time Has Come
9. Act of Faythe
10. Three Days
11. The Hovering Sojourn
12. Brother, Can You Hear Me?
13. A Life Left Behind
14. Ravenskill
15. Chosen
16. A Tempting Offer
17. Digital Discord
18. The X Aspect
19. A New Beginning
20. The Road to Revolution
ACT II
1. 2285 Entr’acte
2. Moment of Betrayal
3. Heaven’s Cove
4. Begin Again
5. The Path That Divides
6. Machine Chatter
7. The Walking Shadow
8. My Last Farewell
9. Losing Faythe
10. Whispers on the Wind
11. Hymn of a Thousand Voices
12. Our New World
13. Power Down
14. Astonishing
Line-up
– James LaBrie / vocals
– Jordan Rudess / keyboards
– John Petrucci / guitars, backing vocals
– Michael Mangini / drums
– John Myung / bass
Additional musicians:
– Eric Rigler / bagpipes (18)
– City of Prague Philharmonic Orchestra
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