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J. Edgar
3.8Note Finale

Film curieux, J. Edgar nous parle autant de l’ancien patron du FBI que du cas Eastwood. L’air de rien. Ni thriller, ni pensum politique, le film navigue entre les genres avec, au centre, le versant le plus iconoclaste du cinéaste. Si le scénario de Dustin Lance Black (Milk, 2008) scrute ce personnage complexe, bourré de frustrations et d’obsessions diverses, le réalisateur nous parle une nouvelle fois de l’Amérique, son Amérique qu’il aime à revisiter, par le prisme de l’une de ses icônes les plus ambigües, tour à tour fascinant, monstrueux et pathétique. Leonardo di Caprio endosse le costume. Il est impressionnant dans sa capacité à virevolter dans le grand huit émotionnel de son personnage. À la lisière de ce qu’il fit dans The Aviator de Martin Scorsese où il campait Howard Hugues, autre “monstruosité” obsessionnelle et déséquilibrée, le voici dans les oripeaux d’un démiurge inaccessible, incapable de montrer la lueur d’un sentiment profond. L’incarnation symbolique d’une Amérique finalement pas si éloignée du présent. Servi par un casting quatre étoiles (Naomi Watts, Armie Hammer, Judi Dench et même le premier rôle à l’écran d’un certain Adam Driver), le film pourra apparaître très académique et faire sourire sur ses effets de maquillages critiquables mais sa force tient dans son traitement et ses aspérités, sa vision pétrie d’ambiguïté et ses prises de position qui osent titiller le mythe comme sur la sexualité de Hoover. J. Edgar s’autorise un regard nuancé et sans fards sur son “héros“, sur l’étendue de son pouvoir, la solitude et la folie, en lisière, qui s’en dégage. Maître de cérémonie et chef d’orchestre, Clint Eastwood signe également la bande originale d’un terrain de jeu entre ombres et lumières qui lui sied parfaitement tant cette zone grise est devenue sa marque de fabrique tout au long de sa carrière.

ENGLISH VERSION

J. EDGAR

A curious film, J. Edgar tells us as much about the former FBI boss as he does about the Eastwood case. Just like that. Neither thriller nor political pensum, the film navigates between genres with the filmmaker’s most iconoclast side in the game. While the screenplay of Dustin Lance Black (Milk, 2008) examines this complex character, full of frustrations and various obsessions, the director once again speaks to us about America through the prism of one of its most ambiguous icons, sometimes fascinating, monstrous, sometimes pathetic. Leonardo di Caprio is impressive in his ability to twirl around in his character’s emotional roller coaster. On the edge of what he did in The Aviator (where he was camping Howard Hughes, another obsessive and unbalanced “monstrosity”) he is an inaccessible demiurge, unable to show the glow of a deep feeling, the symbolic embodiment of an America finally not so far from the present. Served by a four-star cast (Naomi Watts, Armie Hammer, Judi Dench and even Adam Driver‘s lead screen role), the film may seem very academic and make people smile about its criticizable make-up effects, but its strength lies in its treatment and asperities, particularly Hoover’s sexuality. J. Edgar allows himself a nuanced look at his “hero“, on the extent of his power, the loneliness and the madness, on the edge, which emerges from it. Master of ceremonies with a steady gaze and conductor, Clint Eastwood also composed the soundtrack of a playground between light and shadow that suits him perfectly as this “gray area” has become his trademark throughout his career.

J. Edgar - Clint Eastwood (2011)

Titre : J. Edgar
Titre original : J. Edgar

Réalisé par : Clint Eastwood
Avec : Leonardo DiCaprio, Naomi Watts, Armie Hammer…

Année de sortie : 2011
Durée : 135 minutes

Scénario : Dustin Lance Black
Montage: Joel Cox et Gary D. Roach
Image : Tom Stern
Musique : Clint Eastwood

Nationalité : États-Unis
Genre : Drame

Synopsis : Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie...

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