bannière www.bdelanls.fr - Création et refonte de site internet

STEVE HOGARTH – H Natural
Café de la Danse, Paris – 21 octobre 2023

A quelques semaines de retrouver Marillion sur la scène parisienne du Trianon, c’est Steve Hogarth qui s’offre un tour de chauffe et nous fait l’honneur d’une escale par Paris. Sous le format très intimiste et minimaliste de “H Natural“, l’artiste étant seul derrière ses claviers. Avec, dès lors, la promesse d’un show tout en décontraction, d’une grande spontanéité (la set list variant considérablement d’un soir à l’autre) et la perspective d’une proximité renforcée avec le public. D’ailleurs, pour illustrer plus encore ce concept, Hogarth propose également d’échanger avec le public à l’issue du concert.

Le frontman de Marillion tient d’ailleurs à s’expliquer de sa démarche très rapidement en début de show « Lorsque j’ai rejoint le groupe, j’ai découvert que, côté performances live, tout devait être strictement calé à l’avance. Très rapidement, j’en ai éprouvé une vive frustration. J’ai essayé de modifier un peu cette approche, en ajoutant à la set list quelques titres que nous pourrions substituer à d’autres, le cas échéant selon nos envies. Un peu comme avec des remplaçants pour un match de foot (Ndlr : rires). Et c’est que nous faisons désormais. Ce qui est bien, sinon c’est l’ennui assuré pour nous.  “H Natural“, c’est ça mais puissance dix. Je peux faire ce que je veux à n’importe quel moment. J’ai une sélection d’une quarantaine de titres dans laquelle je pioche au gré de mes envies et surtout de l’atmosphère que je ressens dans la salle au fil de la soirée »

Parmi la vingtaine de titres retenus pour ce concert en deux temps, une large part est bien entendu faite au répertoire de Marillion, avec une sélection qui ne peut que ravir le public présent ce soir. Le chanteur propose également certaines compositions issues, soit de son album solo (Ice Cream Genius), soit de son travail avec Richard Barbieri. Et il s’accorde également de reprendre des titres de certains artistes qui lui tiennent à cœur, offrant ainsi une autre perspective sur ses propres goûts musicaux, lui qui venait d’une scène plus pop/new wave (The Europeans, How We Live) et a quelque peu tergiversé, à l’époque, à l’idée rejoindre le chantre du néo-prog.

Parmi les classiques de Marillion intégrés à la première partie du set, figurent ”Fantastic Place” (sur lequel Hogarth ouvre le concert), ”Beyond You”, ”Lucky Man”, ”Real Tears For Sale” et le splendide ”Now She’ll Never Know”, se prêtant particulièrement bien à ce format. Dès le début du show, le ton est donné; le chanteur, très communicatif, échange avec le public entre la plupart des titres. ”Three Minute Boy” fait partie des morceaux très rapidement réclamés dans la salle. Ce à quoi Hogarth répond « Qu’il est bien trop tôt pour le jouer », avant de finalement s’exécuter magistralement (dans une salle à l’unisson) au terme d’’une version écourtée de ”All The Young Dudes” de David Bowie. Certaines compos tout aussi demandées telles que ”The Space”, ne seront en revanche pas jouées, hormis les premières notes par un facétieux Hogarth.  On retient également sur cette première partie une très belle reprise  de ”Karma Police” de Radiohead.

La seconde partie du set prend une toute autre dimension. ”The Deep Water ”extrait de Ice Cream Genius nous plonge dans une ambiance à la fois plus électronique et plus planante (cette sensation du moment précédant l’orage), magnifiquement prolongée par une troublante reprise de ”Hurt” de Nine Inch Nails, puis par celle de ”The Model” de Kraftwerk (adaptée pour l’occasion au regard du format du concert) et enfin par le presque mystique ”Arc Light” (Richard Barbieri/ Steve Hogarth). Une ambiance également plus sombre avec ”The Hollow Man”, puis avec ”The Crow and The Nightingale”, dont le texte est dédié à « Quelqu’un qui n’est plus parmi nous » (on connaît l’admiration de Hogarth pour la plume de Leonard Cohen) avant de pousser plus loin l’hommage à cet artiste au travers d’une remarquable reprise de ”Famous Blue Raincoat”, toute en sensibilité. L’humour n’est néanmoins pas exempte de cette session, notamment lorsque Hogarth relate cette anecdote au sujet de ”Number One” : Mark Kelly, présenté comme « un musicien qui est tout autant mathématicien », serait arrivé un jour en studio, quasiment en état de transe, annonçant qu’il avait « écrit un titre en 3/4 (ternaire) mais joué en 4/4 (binaire) ». Et Hogarth de conclure ce soir en plaisantant, avant de jouer le morceau « Les musiciens, parmi vous, remarqueront peut-être que cette subtilité. Mais pour ça, il faut vraiment être un sacré musicien (Ndlr : rires) ». Viennent compléter cette seconde partie d’autres compositions de Marillion, comme ”Sounds That Can’t Be Made”, ”Living in Fear” et ”Afraid of Sunlight”, l’occasion de mesurer une certaine similitude avec la set list de la tournée actuelle du groupe anglais, ce en quoi nous ne nous plaindrons absolument pas.

Alors que Steve Hogarth nous quitte sur un émouvant ”Life on Mars” (David Bowie), ce concert témoigne une fois de plus de la singulière expressivité de sa voix, capable de tant de nuances et source de tant d’émotions. Un set que l’on pourrait qualifier de quasiment a cappella, au regard de l’accompagnement minimaliste aux claviers, et une éblouissante performance dont sont réellement capables très peu d’artistes.

Setlist

Set 1:

Fantastic Place (Marillion song)
Play Video
Real Tears for Sale (Marillion song)
Play Video
Karma Police (Radiohead cover)
Play Video
Now She’ll Never Know (Marillion song)
Play Video
Beyond You (Marillion song)
Play Video
Lucky Man (Marillion song)
Play Video
All the Young Dudes (David Bowie cover)
Play Video
Three Minute Boy (Marillion song)
Play Video

Set 2:

The Deep Water (Steve Hogarth)
Play Video
Hurt (Nine Inch Nails cover)
Play Video
Living With the Big Lie (Marillion song)
Play Video
Number One (Marillion song)
Play Video
Arc Light (Steve Hogarth & Richard Barbieri cover)
Play Video
Sounds That Can’t Be Made (Marillion song)
Play Video
The Model (Kraftwerk cover)
Play Video
Nothing to Declare (Steve Hogarth)
Play Video
The Crow and the Nightingale (Marillion song)
Play Video
Famous Blue Raincoat (Leonard Cohen cover)
Play Video
The Hollow Man (Marillion song)
Play Video
Harvest for the World (The Isley Brothers cover)
Play Video
Living in F E A R (Marillion song)
Play Video
Cage (Steve Hogarth)
Play Video
Afraid of Sunlight (Marillion song)
Play Video

Encore:

Life on Mars? (David Bowie cover)

Votre avis

Laisser un commentaire