On ne présente plus Mark Kelly qui s’est illustré depuis les débuts de l’incontournable Marillion aux côtés, notamment, de son alter-ego Steve Rothery qui vient sur ce premier album “quasi” solo donner un coup de guitare sur le titre « Puppets ». Etrangement, le claviériste n’avait jamais réalisé d’album en dehors de sa formation mythique et c’est donc avec beaucoup de curiosité que fut abordé ce premier opus simplement intitulé Mark Kelly’s Marathon. Notre attente n’aura pas été veine, car dès la première écoute globale de cet album, on comprend que nous avons à faire à une des plus belles réalisations de l’année, tout simplement. On n’en attendait pas moins de ce fabuleux claviériste qui a souvent prouvé qu’il était un compositeur de tout premier ordre et il est bien dommage d’avoir attendu si longtemps pour apprécier son travail en solitaire mais mieux vaut tard que jamais.
Toujours est-il qu’il n’a pas du tout enregistré seul ce premier opus puisqu’il s’est entouré de musiciens de haut rang, avec notamment les guitaristes John Cordy et Pete Wood qui jouent excellemment bien. Mais notre attention sera retenue par un fabuleux chanteur, Oliver M. Smith dont la voix donne encore plus de relief aux partitions de Kelly. L’album débute par « Amelia » qui se découpant en 3 parties et dès la deuxième on peut entendre la voix chaude d’Oliver M.Smith. On sent d’emblée que Kelly désire avec cet album toucher un public plus large sans pour autant perdre son âme. L’orchestration de ces morceaux y est superbe et les guitares flamboyantes. Etonnamment sur le début de la troisième partie du titre, des accents Beatles se font ressentir au niveau des cœurs, comme d’ailleurs sur pas mal de passages de ce Marathon. Suivra « When I Fell », certainement le morceau le plus accrocheur du disque. Les intonations de Smith peuvent rappeler quelque peu Gary Brooker et son génial Procol Harum. D’ailleurs, pour le fun, Kelly nous gratifiera d’un super solo d’orgue Hammond, prouvant ainsi que ses origines musicales sont très « progressives ». La compo « This Time » se veut dans la mouvance de ce qui précédait, c’est-à-dire un bon titre lui aussi dans un esprit « pop » et « mainstream », chose assez rare venant de Mark Kelly mais c’est ensuite que les choses vont devenir très intéressantes. En effet dès le morceau « Puppets » l’album prend une dimension plus élevée, Kelly renoue sur cette composition avec le répertoire qui l’a vu exceller auprès de Marillion et Rothery qui justement nous délivre ici encore un de ses solis dont il a le secret et qui s’accorde, mais on n’en doutait pas, parfaitement avec l’ambiance de cette magnifique compo… Pourtant les moments les plus audacieux et progressifs se trouvent sur « Twenty Fifty One » qui se décline en quatre parties et autant de pistes qui canalisent les meilleurs moments de ce Marathon.
Mark Kelly revient sur ce long titre aux « fondamentaux » qui ont fait sa réputation en nous offrant cette géniale compo qui se veut l’alchimie parfaite entre un titre extrêmement ambitieux dans sa construction et une interprétation implacable pour un résultat final très au-dessus de la moyenne. Et rien que pour ce dernier long morceau, Mark Kelly’s Marathon se place déjà dans le haut du panier de la musique progressive et évolutive. Une fois de plus rendons hommage aux fabuleux musiciens qui accompagnent Kelly et qui permettent au musicien d’aller au bout de ses idées musicales. Nous attendons le plus vite possible un Marathon 2 qui, espérons-le ne tardera pas trop.
MARK KELLY’S MARATHON – MARATHON
Titre : Marathon
Artiste : Mark Kelly’s Marathon
Date de sortie : 2020
Pays : Israël / Angleterre
Durée : 44’06
Label : Ear Music
Setlist
1. Amelia: i) Shoreline (1:07)
2. Amelia: ii) Whistling at the Sea (4:44)
3. Amelia: iii) 13 Bones (5:27)
4. When I Fell (6:15)
5. This Time (3:50)
6. Puppets (7:17)
7. Twenty Fifty One: i) Search (3:18)
8. Twenty Fifty One: ii) Arrival (6:28)
9. Twenty Fifty One: iii) Trail of Tears (2:31)
10. Twenty Fifty One: iv) Brief History (3:09)
Line-up
– John Cordy / electric guitar
– Conal Kelly / bass, electric & acoustic guitars, backing vocals
– Mark Kelly / keyboards
– Henry Rogers / drums
– Oliver M Smith / vocals, percussion
– Pete “Woody” Wood / electric guitar
With:
– Steve Rothery / lead guitar (6)
– Giorgio A. Tsoukalos / “Earth Tour Guide” (7-10)
– Guy Vickers / harmonica (4)
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