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Star Wars IX : L'Ascension de Skywalker
2.0Note Finale

Inutile d’être clairvoyant pour se douter qu’une trilogie sans personne d’autres que des comptables en guise de showrunners n’allait pas aller flirter bien loin de l’infranchissable mur iconique. Mais si L’Ascension de Skywalker n’est pas le crash intersidéral attendu – espéré par certains – sur le plan du grand spectacle ou du placebo pour fans en manque, le film reste tout de même gangrené par une narration chétive et maladive, dont les premiers symptômes s’étaient largement répandus lors du précédent opus. Flash-back. Le Dernier Jedi, écrit et réalisé par un Ryan Johnson en roue libre, avait été une grande claque dans la gueule d’un épisode VII (L’Éveil de la Force) nostalgique, archétypal et au charme suranné assuré par le bon élève de service J.J Abrams. Évidemment, le rappel de ce dernier après le débarquement de Colin Trevorrow (et une série de réalisateurs virés ici et là de la franchise) pour conclure tant bien que mal les choses pouvait logiquement finir dans le bac à sable à jouer à celui qui a le plus gros sabre laser.

Dont acte. Au prix de quelques escarmouches et sous-entendus flagrants (importance renouvelée du sabre laser ou la disparition quasi-totale du personnage de Rose), le film doit coûte que coûte et vaille que vaille remplir son copieux cahier des charge et conclure à la fois cette postlogie mais également l’ensemble de l’arc narratif lié aux Skywalker depuis plus de quarante ans… et neuf films. Mission impossible – tout au moins pour satisfaire la plus grande majorité du public. Entre la génération ayant vécu la trilogie originale, celle de la prélogie et les plus jeunes, le casse-tête pouvait se confondre avec le casse noix. Heureusement, la personnalité assez transparente du réalisateur, également co-scénariste (avec Chris Terrio) garantissait d’offrir de quoi nourrir l’imaginaire d’une majorité sans tordre le cou à grand-chose.

 

“Quand faut y aller, faut y aller…” (proverbe Ewoks)

 

En sautant d’une incohérence à l’autre, et sans mégoter sur l’intégration au marteau pilon d’une Leia (Carrie Fisher) à coups de chutes de tournages, l’intrigue claudique avec assez d’esbroufe pour nous garder à bords de son vaisseau bringuebalant. Mais si le spectaculaire est là, il lui manque encore un peu de cette indispensable pincée de panache, au delà du décorum telle cette baston en pleine tempête, qui en donnerait l’entière saveur. Au-delà, le film ratisse large, laisse quelques plaies secondaires béantes, raccorde comme il peut les grosses ficelles entre les trois trilogies, joue avec une forme de ridicule assumé tout en offrant, ici et là, quelques espaces visuellement impressionnants comme la séquence finale, particulièrement réussie, dans le temple d’un Palpatine paresseusement ressuscité. Avec ses problèmes de rythme bien présents, le film court après ses prédécesseurs sans autre intention que de refermer le ban et il serait à ce titre intéressant de connaître, ou mieux, de découvrir le quasi quart d’heure coupé au dernier moment. Un cut assez curieux qui nous conforte sur la place créative laissée par Kathleen Kennedy à J.J. Abrams dans une franchise peut-être pas incontrôlable mais clairement incontrôlée en dehors des postes de gestion et de merchandising avec Disney en tête de gondole.

En ressort une Ascension de Skylwaker qui emportera le fan en compagnie de personnages lissés, un poil perdus entre doute, rédemption et révélations plus ou moins éventées. La musique de John Williams, comme un trip ultime, reprend sa galerie de thèmes à grand renfort d’orchestre symphonique et donnera le frisson nécessaire à cette fin de règne où nos héros reviennent comme à la parade pour un dernier tour de piste. On pourra arguer que tout cela s’amuse au fan service contractuel avec la légèreté d’une enclume. Peut-être. Mais le plaisir coupable est sauf.

 

ENGLISH VERSION

STAR WARS IX: THE RISE OF SKYWALKER

You don’t have to be clairvoyant to know that a trilogy with no one but accountants as showrunners wasn’t going to flirt far from the iconic wall. But if The Rise of Skywalker isn’t the intersidereal crash expected – hoped for by some – in terms of a great show or a placebo for fans in need, the film remains nevertheless gangrenous by a weak and sickly narration, whose first symptoms had widely spread during the previous opus. Flashback. The Last Jedi, written and directed by a freewheeling Ryan Johnson, had been a great slap in the face of a nostalgic, archetypal and charmingly old-fashioned episode VII (Awakening of the Force) by the good student J.J. Abrams. Of course, the recall of him after the landing of Colin Trevorrow (and a series of directors fired here and there from the franchise) to conclude somehow things could logically end up in the sandbox playing the one with the biggest lightsaber.

At the price of a few skirmishes and blatant innuendoes (the renewed importance of the Lightsaber or the almost total disappearance of Rose’s character), the film must, whatever the cost and whatever it takes, fill out its specifications and conclude not only this postlogy but also the entire narrative arc linked to the Skywalkers for more than forty years… and nine films. Mission impossible – at least to satisfy the vast majority of the audience. Between the generation that lived through the original trilogy, that of the prelogy and the younger ones, the puzzle seemed too heavy. Fortunately, the rather transparent personality of the director, also co-writer (with Chris Terrio), guaranteed to offer something to feed the imagination of a majority without twisting the neck of much.

Jumping from one inconsistency to the next, and without skimping on the drop hammer integration of a Leia (Carrie Fisher), the plot is clamorous enough to keep us aboard her buzzing ship. But if the spectacular is there, it still lacks a little of that indispensable pinch of panache, beyond the decorum, like this fight in the middle of a storm, which would give it its full flavour. Beyond that, the film rakes up a broad sweep, leaves a few gaping secondary wounds, connects as best it can the big strings between the three trilogies, plays with a form of assumed ridicule while offering, here and there, some visually impressive spaces like the final sequence, particularly successful, in the temple of a lazily resurrected Palpatine. With its very present rhythm problems, the film chases after its predecessors with no other intention than to close the affair and it would be interesting to know, or better yet, to discover the almost quarter of an hour cut at the last moment. A rather curious decision that comforts us on the creative place left by Kathleen Kennedy to J.J. Abrams in a franchise perhaps not uncontrollable but clearly uncontrolled outside of management and merchandising positions with Disney at the head.

The result is a Rise of Skylwaker Ascent that will take the fan along with smooth characters lost between doubt, redemption and more or less stale revelations. The music of John Williams, like an ultimate trip, resumes its gallery of themes with a great symphonic orchestra reinforcement and will give the necessary thrill to this end of reign where our heroes return as if on parade for a last lap. It could be argued that all this is fun at the fan service contract with the lightness of an anvil. Perhaps. But the guilty pleasure is safe.

 

STAR WARS IX : L’ASCENSION DE SKYWALKER de J.J. ABRAMS

Star Wars 9 - JJ Abrams (2019)

Titre : Star Wars IX : L’Ascension de Skywalker
Titre original : Star Wars IX: The Rise of Skywalker

Réalisé par : J.J. Abrams
Avec : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, Carrie Fisher…

Année de sortie : 2019
Durée : 142 minutes

Scénario : J. J. Abrams et Chris Terrio3, d’après une histoire de J. J. Abrams, Chris Terrio, Colin Trevorrow et Derek Connolly4 et d’après les personnages et l’univers créés par George Lucas
Montage : Maryann Brandon, Stefan Grube
Image : Daniel Mindel
Musique : John Williams
Décors : Rick Carter, Kevin Jenkins

Nationalité : États-Unis
Genre : Science-Fiction
Format : couleur – 35 mm – 2,35:1

Synopsis : La conclusion de la saga Skywalker. De nouvelles légendes vont naître dans cette bataille épique pour la liberté…

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