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Helloween - Helloween
4.0Note Finale

L/dropcap]orsque nous avons appris fin 2016 le retour de Michael Kiske et Kai Hansen au sein d’Helloween, dans le contexte de Pumpkins United (2 chanteurs et 3 guitaristes), nombre d’entre nous ont accueilli la nouvelle avec une certaine réserve, partagés entre un certain scepticisme, face à l’hypothèse d’une démarche commerciale purement court-termiste, et la joie incommensurable de retrouver, entre autres, l’ensemble du line-up mythique de la formation d’outre-Rhin, à l’exception du regretté Ingo Schwichtenberg (RIP).

Si la tournée qui s’en est ensuivie a fait l’objet d’un réel plébiscite, il restait pour le « septet » métallique à surmonter l’épreuve du feu avec un passage en studio permettant d’inscrire dans la durée l’expérience. C’est chose faite avec cet album sobrement intitulé Helloween, titre qui sonne comme un nouveau départ. D’ailleurs, si la pochette réunit des éléments distinctifs des thèmes fétiches du groupe (comme le « gardien des sept clés »), elle s’éloigne en revanche de l’imagerie « cartoonesque» privilégiée jusqu’alors et qui avait fait sa renommée, à contrepied des codes en vigueur dans ce style musical à l’époque.

Un essai plus que transformé puisque ce nouvel opus des pionniers du speed-métal mélodique renoue haut la main avec l’époque glorieuse de cette fin des années 80 qui aura vu naître les excellents Walls of JerichoKeeper of the Seven Keys Parts 1 & 2 et même Pink Bubbles Go Ape (n’en déplaise aux puristes). Et l’on retrouve dans ce disque tout ce qui a fait le succès d’Helloween, l’effet de surprise en moins (aucune prise de risque en effet, le groupe ne déviant pas d’un iota de cette trajectoire musicale qu’il poursuit inlassablement depuis maintenant plus de 35 ans) mais avec de la maturité en plus, de l’inspiration retrouvée, des compos plus travaillées et un son plus étoffé.  Et puis surtout, il faut reconnaitre que l’alternance au chant du duo Michael Kiske (voix claire et haute), et Andi Deris (voix plus grave et plus nerveuse), non seulement se révèle du plus bel effet mais confère également une dimension quasi symphonique lorsque ces deux voix singulièrement différentes se retrouvent conjuguées. Une des réussites de l’album assurément.  Sans compter que Kai Hansen contribue également à quelques lignes vocales. Kiske prouve au demeurant, du premier au dernier titre, qu’il a gardé intacte l’étendue de sa tessiture et c’est un réel bonheur de l’entendre aller chercher ces notes haut placées. Et l’on comprend pourquoi Andi Deris a toujours concédé avoir eu du mal à s’approprier les anciens morceaux d’Helloween et confiait récemment, non sans humour : «Ma vie est bien plus facile depuis que je n’ai plus à chanter les morceaux des anciens albums sur scène». Côté guitares, cela fuse de partout et en continu, avec Kai Hansen et Michael Weikath prenant le lead sur tous les soli, plus démesurés les uns que les autres, pendant que Sascha Gerstner se concentre sur les parties rythmiques.

L’album démarre pourtant mal avec le décevant « Out for the Glory », dont le refrain fait penser à du sous-Stratovarius (un comble), et que seul sauve en partie le chant impérial de Kiske. A titre d’anecdote c’est d’ailleurs Jens Johansson (Malmsteen, Stratovarius) que l’on retrouve derrière les claviers sur cet album. Fort heureusement, dès le second titre , le groupe corrige le tir avec « Fear of the Fallen », magnifique charge héroïque au refrain quasi lyrique sur lequel Kiske nous gratifie d’une envolée magistrale (« We are the flame in the fire. We are the voice in the choir. »).  La majeure partie des morceaux est à l’avenant, succession de tempos enlevés avec des refrains bien calibrés (« Rise without chains », « Indestructible », Cyanide » etc…). Mais le groupe sait également varier les plaisirs. Sur le superbe et dramatique « Angels » il ralentit légèrement la cadence pour délivrer un morceau de heavy metal qui se révèle tout aussi puissant que mélodique, appuyé par une riche diversité de sonorités (dont certaines peu usuelles chez HELLOWEEN comme cet orgue) et de courts breaks presque intimistes. Sur « Mass Pollution », HELLOWEEN hausse le ton avec un riff torturé et une attaque frontale de Andi Deris dont la voix rappelle subrepticement Udo Dirkschneider. Et puis, le groupe sait également se montrer plus accessible et plus léger, le temps d’un morceau, « Best time », aux accents de « I want out » (Keeper of the Seven Keys part 2), permettant à l’album de mieux respirer. ll ne manque peut-être à cet opus qu’un morceau épique de la trempe des deux Keeper of the Seven Keys, une compo phare qui bouclerait l’album de manière éblouissante. Les 12 minutes de « Skyfall » s’en approchent mais n’en possèdent ni la richesse ni la magnificence, en dépit d’un final de toute beauté.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Helloween signe ici l’album solide d’un grand retour qui est doublement une réussite puisqu’il nous replonge non sans une certaine nostalgie dans un distant passé tout en augurant du meilleur pour la suite.

HELLOWEEN – HELLOWEEN

Helloween - Helloween (2021)

Titre : A Frozen War
Artiste : Darwin

Date de sortie : 2021
Pays : Allemagne
Durée : 64’57
Label : Nuclear Blast

Setlist

01. Out For The Glory
02. Fear Of The Fallen
03. Best Time
04. Mass Pollution
05. Angels
06. Rise Without Chains
07. Indestructible
08. Robot King
09. Cyanide
10. Down In The Dumps
11. Orbit
12. Skyfall

Line-up

Kai Hansen – guitare solo, guitare rythmique, chant solo, chœurs
Michael Weikath – guitare solo, guitare rythmique, chœurs
Markus Grosskopf – basse, chœurs
Andi Deris – chant
Sascha Gerstner – guitare solo, guitare rythmique, chœurs
Daniel Löble – batterie
Michael Kiske – chant, guitare, guitare acoustique, tambourine

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