On ne compte plus les albums solo de Steve Hackett. Quel intérêt de toutes façons sinon pour les producteurs endormis du documentaire The Sum of All Parts qui posèrent un voile irrespectueux sur cette bonne vingtaine d’albums avec un résultat grotesque à l’arrivée. Next! Plus malin sera celui, ou celle, qui posera ses oreilles attentives sur ce nouvel opus inspiré par la meute de loups qu’il rencontra près de Rome il y a quelques mois. Le titre, Wolflight, que l’on pourrait traduire par l’expression « entre chien et loup » traduit cette période de la journée où il ne fait ni tout à fait nuit, ni tout à fait jour. Steve Hackett aura donc composé la plupart de ses titres à la fraîche, vers 5-6h du matin, quand les rêves sont encore là, propices à capturer l’essentiel.
Passée une introduction speedée et symphonique, l’album entre dans le vif avec un morceau titre qui donne à Steve Hackett la possibilité de s’exprimer pleinement : instruments traditionnels, guitare classique, acoustique, électrique louvoyante, percussions puissantes. L’habillage est idéal et couvre le spectre d’un disque qui jouera ensuite à sautiller entre les genres de prédilection du guitariste. Car contrairement à nombre d’albums précédents, celui-ci s’amuse (enfin) à mélanger les sensations (classique, symphonique, rock, acoustique, blues) en suivant les reliefs d’une bande originale impressionnante d’efficacité.
Toujours aussi bien entouré (Roger King, Gary O’Toole, Rob Townsend, Nick Beggs, Amanda Lehmann, Chris Squire, Malik Mansurov, Sara Kovaks, Hugo Dagenhardt), notre ami retrouve des accents seventies (« Love Song to a Vampire »), s’amuse dans l’insouciant à la Neal Morse (« The Wheel’s Turning » avec un solo carabiné), flirte avec l’oriental (« Corycian Fire »), joue un arc-en-ciel instrumental de rêve (« Earthshine ») et ressuscite une jeunesse folk sixties très réjouissante (« Loving Sea »).
Wolflight s’amuse du phrasé enflammé autant que de l’intimiste (« Black Thunder ») autour d’une identité sonore multi-facettes. En témoigne le langoureux « Dust and Dreams » dans la veine d’un Camel où les guitares vibrent et pleurent à l’unisson. Avec cet album très réussi, Steve Hackett redevient ce guitariste insaisissable, fructueux, tumultueux et timide, réservé mais tellement proche.
Photo by Tina Korhonen
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STEVE HACKETT – WOLFLIGHT
Titre : Wolflight
Artiste : Steve Hackett
Date de sortie : 2015
Pays : Angleterre
Durée : –
Label : Inside Out
Setlist
1. Out of the Body
2. Wolflight
3. Love Song to a Vampire
4. The Wheel’s Turning
5. Corycian Fire
6. Earthshine
7. Loving Sea
8. Black Thunder
9. Dust and Dreams
10. Heart Song
Line-up
– Steve Hackett / electric guitar, acoustic guitar, Arabian lute, twelve string, lead vocals
Guest Musicians:
– Roger King / keyboards & programming
– Gary O’Toole / drums
– Rob Townsend / sax, duduk
– Nick Beggs / bass & stick
– Amanda Lehmann / harmony vocals
– Malik Mansurov / tar
– Sara Kovaсs / didgeridoo
– Chris Squire (Yes) / bass on 3
– Hugo Dagenhardt / drums on 9
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