Streve Hackett
le Trianon – Paris
26 mars 2017
“Je suis un homme simple, je me contente du meilleur“, j’ai pu appliquer hier soir cette maxime à la lettre, car bien que j’ai eu l’extrême chance de le voir jouer plusieurs fois sur scène avec ou sans Genesis, mister Hackett a pourtant donné au Trianon de Paris (sold out) un des meilleurs concerts auxquels j’ai pu assister lors de ma longue existence de fondu de musique, et ce, toutes périodes confondues.
En effet je considère ce fabuleux guitariste comme un des meilleurs musiciens mondiaux au même titre qu’un David Gilmour ou Mike Oldfield, qui eux aussi auront terriblement comptés pour moi, comme pour tant d’autres ils ont donné leurs lettres de noblesse à la musique “pop/prog” contemporaine, et sont considérés désormais comme des classiques du genre.
Ces trois guitaristes m’auront fait vibrer durant toute ma vie, et encore hier soir, la magie a opéré grâce à Steve Hackett, et comme la première fois ou je l’ai découvert il y a fort longtemps sur Nursery Cryme de Genesis, mister Steve m’a tiré des larmes de bonheur, il est évident que sa musique provoque à tous les coups chez moi une sorte d’ “orgasme” cérébral dont il est difficile de s’extraire.
Hackett venait à Paris pour la sortie de son excellent nouvel album, The Night Siren, dont en réalité il ne joua que trois titres en première partie d’un concert qui en comportait deux bien distinctes, la deuxième étant consacrée exclusivement à Genesis qui aura quoiqu’il en dise et quoi qu’il fasse, profondément marqué sa carrière d’une empreinte indélébile.
Hackett aura réalisé avec le plus grand groupe du vingtième siècle Genesis en partant de l’époque Gabriel et jusqu’à sa dernière participation sur Wind and Wuthering des albums fondamentaux, n’ayant pas pris une ride, après cela il composa de très grands albums par le biais desquels il put développer son propre univers musical dont il fit ce soir-là au Trianon encore la plus éclatante démonstration durant ce concert mémorable.
Son immense talent de guitariste et de compositeur n’étant plus à démontrer, les nombreux albums qu’il a réalisé et interprété par la suite en solo, comme son dernier en date The Night Siren prouvent s’il en était besoin que lui SEUL contre vents et marées, détient la mémoire de Genesis et perpétue encore “l’âme” du groupe que l’on a tant aimé et qui nous manque tellement.
Sur ce set Hackett et ses “acolytes” déboulaient sur scène dès 19 h 30 , nous fumes étonnés de ne pas avoir eu de première partie, mais ravis de revoir ( mais qui s’en plaindra?) Nick Beggs aux basses, enfin revenu au bercail après avoir créé The Mute Gods, son look d’enfer (il jouait en kilt), et son jeu subtil ne faisant qu’accentuer et transcender la musique du maître.
Aux côtés de Steve le fidèle de longue date Roger King s’occupait des claviers, Gary O’Toole tenait ses baguettes, prêtant de temps à autre sa voix et enfin Robert Townsend était aux flûtes, et divers saxos, ils attaquèrent sec par “Every day” suivi d’un triptyque dans une veine orientale dont Hackett a le secret débutant par “El Nino” du nouvel album, suivi du génial “The Steppes” du non moins génial album Defector, pour se terminer par “In the Skeleton Gallery” aussi tiré du nouvel opus.
Ca démarrait fort et nous n’étions pas au bout de nos surprises et de fait de nos émotions, le groupe nous jouait le dernier morceau du nouvel album pour ce show, avant que Steve nous parle un peu en français et entama le prochain titre dédié à son père qui était artiste peintre et ce fut le superbe “Serpentine Song”. Hackett concluait cette première partie par une version endiablée de “Shadow of the Hierophant“, tiré de son tout premier disque solo Voyage of the Acolyte, nous collant littéralement à nos sièges pour mieux nous relever après car c’était l’entracte.
Perso je regrette un peu qu’il n’ait pas joué “The Gift” qui est un extraordinaire morceau instrumental, malheureusement trop court terminant son nouvel opus. Mais le public gloussait (moi le premier ,tout du moins ) car Steve nous précisa que sur la seconde partie du show ils interpréteraient des morceaux d’un des plus beaux albums de Genesis avec Selling England bye the Pound, puisque il s’agissait justement du grandiose album post Gabriel : Wind and Wuthering.
Après une courte pause les musiciens regagnaient la scène, agrémentés du cinquième membre incontournable de l’espace Genesis en la personne de Nad Sylvan, qui remplit le rôle de vocaliste à la perfection, il ne fait pas oublier bien sûr Gabriel qui est irremplaçable, mais il se reprocherait quelque peu d’un Phil Collins.
Et nous eurent droit à pas moins de cinq titres de Wind and Wuthering pour mon/notre plus grand bonheur, il est curieux d’entendre des morceaux signés Tony Banks, réinterprétés par Hackett, mais ces deux-là avaient tellement d’atomes crochus, ils étaient totalement complémentaires et quoiqu’on ait pu entendre ici et là, à mon sens, ils furent au niveau même de de la musique, la plus pure quintessence de la genèse.
Le maitre de cérémonie ne lâcha pas le morceau car il repris ensuite un “Dance on a Volcano” aussi bon voire meilleur que l’original, c’est peu dire, s’ensuivit “Inside Out”, qui d’après un ami présent (Jean Marie) avait été refusé par Banks et Collins à l’époque, mais ils devaient être mal lunés ce jour-là, ce morceau ayant très rarement été joué en “live”, ce fut un grand moment de ce concert qui n’en finissait plus de nous surprendre.
Les premières notes de “Firth of Fith” contribuèrent à me voir partir en larmes, tellement cette composition aura été prépondérante pour moi comme je pense pour beaucoup de monde, elle m’a accompagnée toute ma vie, et la réécouter interprétée par ces cinq grands musiciens, me comble d’une joie intense, provoquant ainsi une grande émotion générale dans la salle, Genesis, et ce jusqu’à Wind and Wuthering aura composé la “bande son” de mon existence.
Et ce n’était bien évidement pas terminé, le public, qui jusqu’alors était resté bien trop sage, se levait subitement, applaudissant à tout rompre, puis la bande des cinq remettait en état de marche cette “Musical Box” de notre enfance qui nous abandonne peu à peu au fil des années, mais dont nous nous nourrissons chaque jour, car les adultes que nous sommes devenus n’oublieront jamais les notes simples et magiques de ces petites boites à musique.
C’était pratiquement la fin de cette grande soirée que nous offrait Steve Hackett, les cinq musiciens quittèrent la scène, après une prestation de haute volée, mais les spectateurs, comme la tradition le veut, demandaient un rappel, qu’ils ont bien sur obtenu.
Le groupe au grand complet se voyait mal ne pas jouer “Los Endos”, Hackett concluant le plus souvent ses concerts par ce prodigieux morceau, qui en “live” prend tout son relief. A Trick Of A Tail étant l’album de Genesis post Peter Gabriel que tout le monde attendait au tournant, et bien on n’avait pas été déçu loin de là, ce fut encore un magnifique album possédant un grande richesse harmonique.
Cette fois ci, les lumières devaient se rallumer, le public était aux anges, derrière nous, se trouvait une nana ne connaissant pas du tout Steve Hackett, elle le découvrait pour la première fois, elle méconnaissait aussi l’univers de la “prog“, et elle nous a affirmé avoir ressenti beaucoup de bonnes vibrations et d’ondes positives à l’écoute de cette musique, et comme on la comprend !
Cela fait à peine quarante-cinq années que la musique de Steve Hackett nous propulse vers de hautes sphères et nous permet d’affronter la vie avec plus de conviction et de chaleur humaine, ses majestueuses notes de sa Fender résonneront en nous pour l’éternité.
Photos : Christian Arnaud
Setlist
First set
Every Day
El Niño
The Steppes
In the Skeleton Gallery
Behind the Smoke
Serpentine Song
Rise Again
Shadow of the Hierophant
Second set
Eleventh Earl of Mar
One for the Vine
Blood on the Rooftops
In that quiet hearth
Afterglow
Dance on a Volcano
Inside and Out
Firth of Fifth
The Musical Box
Encore:
Los Endos
Line up
– Steve Hackett / lead vocals, guitars,
– Nad Sylvan/ chant,
– Nick Beggs / bass,
– Robert Townsend / flutes,
– Roger King / keyboards,
– Gary O’Toole / drums, percussion
Laisser un commentaire