Le nom de Maciej Meller n’est peut-être pas le plus connu des musiciens polonais…et pourtant le guitariste possède un beau pedigree : intronisé guitariste de Riverside depuis le décès brutal de Piotr Grudzinski, il avait dès 2016 travaillé avec Mariuz Duda ( Breaking Habits ) et était surtout depuis 1996 le guitariste de Quidam. Si vous avez vibré sur “Sanktuarium” à l’époque c’est probablement en grande partie grâce au feeling et à la finesse du jeu de Meller. Mais revenons à ce Zenith, premier album réellement solo du guitariste qui signe également toutes les compos, à l’exception de “Trip” co-écrit avec … Duda. Les textes sont eux l’œuvre du chanteur Krzysztof Borek. La formation, classique, est renforcée et complétée par Robert Szydło (basse), Łukasz Damrych (claviers) et Łukasz Sobolak (batterie). Ce disque à beau être un album de guitariste, Marciej Meller ne titre pas la couverture à lui en permanence et offre au contraire un disque très équilibré et varié, souvent atmosphérique et bourré de feeling. Le morceau d’ouverture “Aside” par exemple est une petite perle de mid-tempo qui emporte l’auditeur dans des atmosphères brumeuses, comme sa pochette, illustrées à la fois par le chant très expressif de Borek et par les guitares de Meller qui savent se faire acoustique, partir dans des solis aériens ou rappeler les ambiances du Riverside le plus récent. Un titre comme “Knife” également sait se faire inventif en mêlant l’électronique avec des guitares très énergiques et un chant à la limite de la plainte, pour un titre varié qui joue aux montagnes russes avec son auditeur. Par rapport à ces deux titres très travaillés et construits, “Plan B” ou “Halfway” vont paraitre plus légers, plus pop, avec une dominante plus acoustique piano/guitare acoustique, hormis quand les solis décollent (le final de “Halfway” est monstrueux), pendant que “Frozen” est un titre très catchy, entrainant, avec toujours une structure à tiroir qui sait prendre l’auditeur par surprise. Meller va également timidement lorgner vers un style plus expérimental avec “Fox“, un peu en retenu, qui inclus encore beaucoup d’électro, et quelques morceaux de bravoures à la six-cordes. A part un court épilogue acoustique (“Magic“) le disque s’achève en beauté sur “Trip“, donc coécrit avec Duda et qui est avec “Aside” le titre qui me semble le meilleur. Sans surprise un feeling Riverside plane sur ce morceau, classique dans sa première section et qui va évoluer dans sa deuxième partie vers une musique inquiétante, cotonneuse, où les effets électroniques se conjuguent avec une rythmique syncopée à contre-temps et une guitare aérienne, c’est très original et réussi. Zenith est une belle réussite : d’abord par le talent de guitariste et de compositeur de Meller, mais aussi grâce au groupe qui l’entoure. Borek a une très belle voix et participe grandement à la réussite du disque, les autres n’étant pas en reste avec une section basse/batterie très efficace et inventive. Si Marciej Meller n’a pas eu l’exposition qu’il méritait à l’époque de Quidam, gageons que ce très bon disque, couplé à son succès avec Riverside changera la donne. Superbe.
MARCIEJ MELLER – ZENITH
Titre : Zenith
Artiste : Marciej Meller
Date de sortie : 2020
Pays : Pologne
Durée : –
Label : –
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