TDW est l’acronyme de Tom de Wit, chanteur, compositeur, arrangeur et multi instrumentiste hollandais. The Days The Clock Stopped est le quatrième album de ce musicien mais il faut également compter ses nombreuses collaborations en tant que compositeur et arrangeur sur un grand nombre de projets différents. Tom de Wit serait un peu le pendant néerlandais d’un Steven Wilson au niveau du background en disposant lui aussi d’un parcours artistique émaillé d’expériences similaires à celles de son homologue anglais. De plus il a été producteur sur un bon paquet de projets musicaux. Bref, l’homme n’a pas chômé jusqu’au jour ou il fut victime d’un très gros problème de santé. Dès lors, il eut la bonne idée de composer et d’enregistrer cet album The Days The Clock Stopped sous la forme d’une autobiographie musicale, faisant suite à cet évènement qui a chamboulé sa vie et ce, en choisissant un titre métaphorique “Le jour où les pendules se sont arrêtées“. Ce récit décrit une sorte de mort imminente à laquelle il fut confronté, ainsi que les changements qu’il a vécu et qui ont pu influer sur sa vie. Tom a dû assimiler ce qui lui est arrivé et le vivre comme une métamorphose, voire une renaissance. La pochette de l’album nous met déjà en condition avec cette symbolique pendule, reflet du temps qui passe et que l’auteur a dû consulter maintes et maintes fois lors de son hospitalisation, les aiguilles de la pendule étant les seringues. Tom de Wit emploie la narration inhérente à cette histoire sous forme de concept album dédié à cette fameuse reconstruction physique dont il fut l’objet. Cela demandait une musique «pêchue» par excellence. Il en résulte des atmosphères dans la droite ligne d’un Arjen Lucassen. En effet, de fortes réminiscences d’Ayreon se font largement sentir sur cet opus. On parlera ainsi de métal progressif pour situer un peu l’esprit global de l’album, mais Tom de Wit va légèrement plus loin en se démarquant par certains climats symphoniques de très bon goût.
Ce voyage au bout de la souffrance est une introspection que De Wit a réalisé durant cette période où sa vie a basculé. Il en résulte une musique très forte, déterminant tous les épisodes de ce qui dut être une descente en enfer. Ces soixante quatorze minutes ne sont donc pas de tout repos, on notera néanmoins des accents Wilsoniens qui apparaissent dès le début du morceau fleuve « No Can Do » (dix sept minutes très intenses) où les vocaux sont tenus par Andi Kravljaca. Cette compo étant la pièce maîtresse d’un édifice alambiqué et assez complexe dans son ensemble et ce disque doit s’écouter à plusieurs reprises pour en savourer toute la substance. De Wit maîtrise parfaitement son sujet, sa voix souvent teintée d’émotion nous fait ressentir sa longue traversée du désert. L’auteur étant tout aussi à l’aise dans l’utilisation des différents claviers et guitares dont il se sert pour mieux nous faire sentir le désarroi et la dure épreuve à laquelle il a pu faire face. Les morceaux de l’album sont d’ailleurs entrecoupés par des bribes de compte gouttes, ces minutes et ces heures interminables. Les autres musiciens figurant sur cet album sont tous au taquet. Ils sont présents et font de leur mieux pour donner la puissance nécessaire à l’album. Pas moins de sept guitariste figurent sur le disque et offrent des solis en insufflant la dimension désirée par De Wit.
Au final, on peut dire que The Days The Clock Stopped a certainement servi de remède à son concepteur qui a repris goût à la vie, et selon l’expression consacrée comme «tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort», nous l’attendons certainement sur un prochain album plus apaisé dont il sera sans doute question de sa résurrection. Toujours est-il que ce disque fait figure d’excellente thérapie. Tom de Wit est donc sorti d’affaire et peut, après toute cette aventure, réapprendre à vivre.
TDW – THE DAYS THE CLOCK STOPPED
Titre : The Days The Clock Stopped
Artiste : TDW
Date de sortie : 2020
Pays : Hollande
Durée : 73’43
Label : Layered Reality Productions
Setlist
1. Crashscape (2:01)
2. Clockstop – Insight X (3:31)
3. Code of Conduct (6:13)
4. Clockstop – Insight 2 (9:30)
5. Sleepless Angels (4:43)
6. The Pulse (7:53)
7. Clockstop – Insight 3 (1:24)
8. Death and Her Brother Greg (4:24)
9. No Can Do (17:56)
10. Clockstop – Insight 4 (7:14)
11. A String of Repeats (8:54)
Line-up
– Tom de Wit / lead vocals, rhythm & lead guitars, synths, orchestrations
– Rich Hinks / bass, backing vocals
– Fabio Alessandrini / drums
– Remco Woutersen / cello solo parts
With:
– Marco Sfogli / guitar solo (4)
– Daniel Magdič / guitar solo (5)
– Koen Romeijn / guitar solo (6)
– Chris Zoupa / guitar solo (8)
– Andi Kravljaca / lead vocals (9)
– Matthew op ‘t Einde / (9)
– Luca Di Genarro / keyboard solo (9)
– Norbert Veenbrink / guitar solo (10)
– Lennert Kemper / guitar solo (11)
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