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Nad Sylvan est sans aucun doute l’un des artistes les plus intrigants apparu ces dernières années sur la scène prog-rock. Après plusieurs collaborations avec Roine Stolt (Agents of mercy) et Steve Hackett sur scène, sa carrière solo a enfin décollé avec l’excellent “Courting the Widow” sorti en 2015. En mai, le multi-instrumentiste, compositeur-interpète revient avec “The Bride Said No“, second volet de sa trilogie portée par son héros fictionnel du Vampirate. Quoi de mieux pour essayer d’en apprendre un peu plus sur cet étonnant personnage ?

Retrouvez l’interview en version anglaise

Nad Sylvan - The Bride Said No (2017)

Lire la chronique de “The Bride Said No”

Ce nouvel album sort très peu de temps après Courting the Widow. Entre temps tu es reparti en tournée avec Steve Hackett. Comment cela s’est-il passé ?

Nad Sylvan : Steve profite d’un gros regain de succès et nous sommes tous très fiers et heureux pour lui. Je lui ai fait la promesse de rester à bords jusqu’à ce qu’il n’ait plus besoin de moi. J’en suis dorénavant à la cinquième années avec lui et il semble que cela continuera encore dans le futur… pour une durée indéterminée…

 

Tu t’es fait un nom dans le prog avec un premier projet intitulé Unifaun, puis avec trois albums réalisés avec Roine Stolt sous le nom de Agents of Mercy. Comment se sont passées ces collaborations ? Peut-on espérer une suite à Agents of Mercy ?

Nad Sylvan : Je crois que ce fut très sympa et amusant, particulièrement Unifaun qui avait démarrer de façon totalement “innocente” en 2004. Tu sais, juste pour le fun et la musique. A ce moment là, nous n’envisagions absolument pas de publier un album, c’est venu plus tard, à la demande des fans qui souhaitaient plus de morceaux en ligne. J’aime beaucoup les collaborations, et le fais de nouveau sur mes albums solo. Mais je ne suis pas toujours à l’aise pour faire des compromis et cela me semble plus facile lorsqu’il s’agit de mon projet personnel. Enfin, chanter avec Steve Hackett rempli pas mal mon agenda alors non, pour le moment il n’est pas question d’une suite à Unifaun ou Agents of Mercy.

Quel est le concept derrière “The Bride Said No” ?

Nad Sylvan : Juste ce pauvre vieux Vampirate qui continue de courtiser la mariée avant d’être finalement rejeté devant l’autel. Du coup, il navigue encore sur de son vieux vaisseau pourri et continuera de le faire pour un autre album.

 

Est-ce la suite de “Courting the Widow” ?

Nad Sylvan : Dans un sens, oui.

 

Ce précédent album avait été très bien reçu. Cela a-t-il ajouté de la pression sur le nouveau ?

Nad Sylvan : Pas du tout. Je fais ce que je fais et je reste honnête avec moi-même. Cela a toujours été ma force et ce qui me pousse vers l’avant. De plus, je sens qu’il s’agit d’un album plus puissant, plus réussi, ce qui ne m’inquiète pas pour la suite.

Nad Sylvan

Comment définirais-tu l’univers de cet album ?

Nad Sylvan : C’est d’abords un album rock. Plus heavy que Courting the Widow et aussi plus diversifié. Cela va du heavy rock au funk en passant par la soul et la comédie musicale.

Peux-tu nous présenter le Vampirate ? D’où vient-il ? Où va-t-il ?

Nad Sylvan : Il a 400 ans. Son père était un Demogorgon et sa mère une Sirène. C’est un aristocrate très sophistiqué avec un grand coeur, qui est originaire du “bois d’algues”, une métaphore pour signifier sa force intérieure. Il naviguera sur son navire encore longtemps.

« Je fais ce que je fais et je reste honnête avec moi-même. Cela a toujours été ma force…. »

Quelle est ta méthode d’écriture et de composition ?

Nad Sylvan : La plupart des titres sont avant tout des morceaux qui me trottent dans la tête, qui se lient, se mélangent, jusqu’à ce que le sentiment de tenir une chanson émerge. C’est à ce moment là que je m’assoit et que le travail commence, avec toutes ces idées, et que je peux les arranger dans mon studio.

 

Quel est ton parcours musical ?

Nad Sylvan : Je suis totalement autodidacte. J’ai joué des claviers dans plusieurs groupes entre les années 70 et 2000. Pendant cette période je suis devenu un chanteur potable.

 

How did you come to prog rock kind of music?

Nad Sylvan : Simply got turned on when hooked on ELP’s first album, then some early Uriah Heep/Deep Purple stuff until I fell in love with Genesis’s “The Lamb Lies Down On Broadway” in 1975 when I’d just turned 16. But I also remember seeing Frank Zappa live in Stockholm when I was 14. I became an immediate fan and played “Overnite Sensation” to death!

 

Comment définirais-tu le prog-rock ?

Nad Sylvan : Le liberté du discours musical.

Dans ta musique, on peut entendre une grande influence de Genesis. Quelles sont les autres ?

Nad Sylvan : L’influence de Genesis est moins évidente sur cet album. Je voulais aller plus loin et rester le plus éloigner possible de cela. Je dis généralement que je suis un chanteur soul mélangé dans l’univers prog-rock. J’ai écouté beaucoup de musique soul dans ma vie, tout comme du heavy rock. Mes héros sont Glenn Hughes de Trapeze et Deep Purple.

 

J’ai lu quelque part que la Motown avait eu une grande influence également… 

Nad Sylvan : Oui. Ma mère m’a offert un album intitulé “Tamla Motown is hot hot hot!” quand j’avais neuf ou dix ans. Si j’entends “For Once In My Life” de  Stevie Wonder, j’ai toujours une larme à l’oeil…

 

Ton style reste assez théâtral. D’où vient cette attirance pour l’exubérance ?

Nad Sylvan : Honnêtement, je ne sais pas. Cela fait partie de mon ADN je suppose. J’aurai probablement pu être comédien si je n’avais pas fait de musique…

Nad Sylvan by Robin Damore

« Travailler avec Steve toutes ces années m’a définitivement transformé en musicien 100% professionnel… »

Quels sont tes artistes et albums préférés ?

Nad Sylvan : N’importe quoi de Earth, Wind & Fire, Stevie Wonder jeune, Bowie, Genesis, Yes et des tonnes d’autres groupes et artistes qui sont sortis pendant les années 60, 70 et 80. Il y en a trop pour que je puisse les mentionner ici.

 

Que t’a apporté de travailler avec Steve Hackett ? A-t-il influé sur la musique de ce nouvel album ?

Nad Sylvan : Travailler avec Steve toutes ces années m’a définitivement transformé en musicien 100% professionnel. Je me suis donc dédié entièrement à cette collaboration. En ce concerne la musique de The Bride Said No”, je dois dire honnêtement que je ne vois pas d’influence de Steve. Il y a beaucoup de place pour Steve sur quelques pistes, alors peut-être que tu pourrais dire que, à la place, ma musique a poussé Steve dans une nouvelle direction.

 

Tout à l’heure, tu as évoqué une trilogie… as-tu des idée pour le troisième volet ?

Nad Sylvan : Oui. Je les développe en ce moment.

 

Cette fois, il n’y a pas de long morceau comme “The Turn of the Other Side”. Est-ce un choix délibéré ? Apprécies-tu les très longs développement ?

Nad Sylvan : En fait, je ne voulais pas répéter la formule de Courting the Widow, faire ceci ou cela, tu vois ? D’un autre côté, tu as le morceau titre (“The Bride Said No“) qui n’est peut-être pas aussi élaboré mais qui fait quand même plus de douze minutes, bien plus que ce que la plupart des gens peuvent endurer. Je voulais faire un album que l’on pouvait écouter d’une traite, sans se lasser. J’espère y être parvenu.

Nad Sylvan

Avec qui aimerais-tu travailler ?

Nad Sylvan : Je ne sais pas. En fait, j’aime bien être demandé.

 

Monteras-tu sur scène prochainement ?

Nad Sylvan : Oui, probablement après le prochain album.

 

As-tu quelques mots pour les lecteurs ?

Nad Sylvan : Un énorme merci pour tous ceux qui supportent Steve Hackett et son groupe depuis tant d’années, nous formons une vraie famille, très heureuse. Merci également de supporter ma carrière solo, cela signifie énormément pour moi.  Vous me donner envie de travailler encore plus !

 

Pour la dernière question, faisons un petit questionnaire de Proust !

Ta principale qualité ?
L’honnêteté

La principale qualité chez un homme ?
La vulnérabilité

Chez une femme ?
La compassion

Ton occupation favorite ?
A part la musique, le jardinage, l’équitation et la cuisine !

Ton idée du bonheur ?
La liberté

Ton idée du malheur ?
La Corée du Norda

Si tu n’étais pas toi-même, qui aimerais-tu être ?
La reine Christina de Suède (1626-1689). Lisez son histoire !

Où aimerais-tu vivre ?
Quelque part où il fait plus chaud, où c’est plus facile que la Suède – mais je suis béni d’être là où je suis.

Ta couleur favorite et ta fleur favorite ?
Bleu et la Jacinte.

Ton plat préféré et ta boisson préférée ?
Gastronomie italienne et le vin, rouge ou blanc.

Que détestes-tu le plus ?
L’avidité.

Quel est le tament naturel que tu aimerais avoir ?
La clairvoyance.

Ton mot préféré ?
Exquis.

Le mot que tu détestes le plus ?
Impressionnant.

Ta drogue préférée
Café.

Le son que tu préfères ?
Skrut, mon chat.

Le son que tu détestes ?
La musique que je ne comprends pas.

Ton injure préférée ?
Je les aime tous !

La plante, l’arbre ou l’animal dans lequel tu aimerais être réincarné ?
Un chat.

Si Dieu existe, qu’aimerais-tu qu’il te dise à ton arrivée ?
Tu as bien réussi…

Une interview réalisée par Cyrille Delanlssays
Remerciements à Valérie Reux

Photos by : Tony Wild & Robin Damore

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