Après avoir été l’âme de Existence, la formation canadienne auteure de l’excellent Origins en 2017, Alan Charles produit désormais sa musique en solo son propre nom. Véritable album solo d’artisan homme-orchestre, Alan Charles, y fait ici absolument tout (à part la voix féminine et les cordes véritablement enregistrée par l’orchestre symphoniques de la BBC). Par ailleurs, l’album traite d’un sujet rarement abordé, celui de la bisexualité, en suivant le parcours d’un homme dans sa relation mixte avec un autre couple. A ce titre, la promotion de l’album sera probablement un parcours du combattant pour l’artiste qui a choisi en couverture une peinture explicite de Virginie Ménard… Les illustrations du livret sont, elles, l’œuvre d’Alan Charles lui-même.
Alan Charles l’avoue lui-même, il est plus un compositeur qu’un virtuose instrumentiste. Le choix de tout réaliser soi-même l’a donc amené à adapter les compositions : c’est un album tout en ambiances, en atmosphères qui nous est livré, sans esbrouffe technique ni démonstrations. Du fait du thème traité, le chant est mixte et Alan est épaulé côté féminin par Kim Gosselin, qui était déjà de l’aventure Existence. D’un point de vue musical, on est proche des morceaux les plus calmes de Roger Waters, impression renforcée par le timbre et les intonations de voix de Charles (“Memories Of An Illusion“). Les atmosphères de l’album sont traitées sur une base piano / guitare acoustique omniprésente, le tout surligné par un chant très doux accompagné de cordes (“Memories Of An Illusion“, “Love lost In Abyss“) ou de soli de guitares électriques softs (“An Instant Beautiful Dream“). Les passages instrumentaux, tels “Silence” ou “Escape To Oblivion” apportent une atmosphère sensuelle, érotique collant parfaitement au thème traité.
Alan Charles s’est lancé un double défi avec ce disque : le premier est de tout réaliser lui-même de A à Z, le second est de traiter un sujet casse-gueule. Dans les deux cas, il s’en sort avec les honneurs, Lust And Passion est une belle bande musicale travaillée autour d’un thème musical central qui revient plusieurs fois tout au long du disque, en fil rouge, et dont les mélodies sont arrangées et retraitées pour coller aux sentiments et actions des personnages. Une belle réussite pour un disque très cinématique.
ALAN CHARLES – LUST AND PASSION
Laisser un commentaire