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C’est dans les loges du Divan du monde que nous avons pu nous entretenir avec Beardfish, immédiatement après leur prestation en ouverture du Neal Morse band. C’est le bassiste Robert Hansen qui nous reçoit, hilare derrière sa barbe et pieds nus comme à son habitude.

Une interview détendue réalisée avec Stéphane Mayère, compagnon de route de Koid9.

 

Beardfish +4626-COMFORTZONE (2015)

Chronique de “+4626-COMFORTZONE”

Stéphane : Merci de nous recevoir Robert !

Robert Hansen : Merci à vous, asseyez-vous, buvez un coup ! Rikard arrive, il est à la douche…

Stéphane / Cyrille : Merci pour ce show, c’était la troisième fois que vous jouiez à Paris ?

David Zackrisson : 4ème, nous avons ouvert pour Pain of Salvation, Flying Colors, Spock’s Beard sur la tournée anniversaire d’Inside Out et aujourd’hui pour Neal.

Stéphane : Comment avez-vous ressenti le concert de ce soir, le public ?

David Zackrisson : C’était vraiment cool.

Robert Hansen : Oui, c’était super, mais bon j’étais un peu perturbé parce que j’ai oublié ma basse dans le bus (il se marre). Du coup j’ai dû emprunter une basse dans le quartier… et c’est une 5 cordes… c’est un nouveau jouet pour moi : je n’avais jamais joué auparavant sur une 5 cordes… ha ha…

David Zackrisson : Oui le bus ne peut pas rester dans la rue ici, c’est trop étroit. Du coup il est garé loin.

Robert Hansen : Et on n’avait pas le temps d’y retourner… bon la mienne n’est pas perdue, je l’ai juste laissée sous mon lit (il se marre encore plus), mais j’ai quand même mis du temps à m’en apercevoir et le bus était parti ! On s’est bien marrés quand même ce soir. Rikard a eu l’air de bien s’éclater aussi.

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Stéphane : L’album est sorti depuis un petit moment maintenant, comment a-t-il été reçu ?

David Zackrisson : On a eu de bonnes critiques avec ce disque, les journalistes et le public a eu l’air d’apprécier

Robert Hansen : Il y a même des gens qui ont considéré que c’était notre meilleur.

Stéphane : Le dernier est souvent le meilleur (en souriant)

Robert Hansen : Oui… Personnellement j’aime vraiment Slepping in Trafic

Cyrille : David, c’est toi qui a réalisé le mix , c’est la première fois ? Pourquoi ce changement ?

David Zackrisson : Oui c’est la première fois que je le fais seul. Pour The void , on avait fait le mix à deux avec Rikard et là il a jugé qu’il n’avait rien de plus à apporter, donc il m’a laissé faire.

Cyrille : Quel a été l’impact sur le son de l’album ? Il est différent de votre son habituel ?

David Zackrisson : Oui, probablement.

« L’album est moins rugueux, moins heavy que The Void qui était très sombre, y compris au niveau du chant. »

Cyrille : L’album sonne comme un come-back au son de vos premiers disques.

Stéphane : C’est moins rugueux, moins heavy que The Void qui était très sombre par exemple, y compris au niveau du chant.

Robert Hansen : Oui, c’est vrai, mais l’époque de The Void était une période noire pour Rikard et ça s’est ressenti dans son écriture.

Stéphane : Vous semblez du coup être revenu au son de l’époque Slepping in Trafic, ce que j’apprécie personnellement.

Robert Hansen : Oh oui, moi aussi j’aime cet album et cette période.

Cyrille : Quelle est la signification du titre ?

Robert Hansen : Oh, Rikard répondra mieux, mais en gros ça correspond à l’endroit où nous vivons. +46 est l’indicatif de la Suède, 26 est celui de notre région. C’est notre « Zone de confort », là où nous habitons et les alentours… c’est l’idée, un hommage à l’endroit où nous vivons et où nous nous sentons bien. J’aime vraiment cette idée.

David Zackrisson : C’est transcrit à la mode américaine, quand tu appelles aux US, c’est le genre d’indicatif que tu fais, pays et région.

Cyrille : Comment s’est déroulé le process d’écriture ?

David Zackrisson : Rikard…

Robert Hansen : Ouaip Rikard. Il est venu avec des idées, on a échangé un peu à distance, puis on s’est retrouvés pour répéter et les choses ont pris forme naturellement.

Stéphane : Vous vivez tous au même endroit ?

Robert Hansen : Oui pas très loin, c’est pratique pour enregistrer, répéter… on n’a pas besoin de voyager ou de s’envoyer des trucs par Internet. Bon, ça devient dur avec les enfants par contre  (il se marre).

David Zackrisson : Mais c’est pratique quand Rikard débarque avec des idées, on a juste à s’enfermer dans la salle de répétitions pour travailler.

Stéphane : Vous avez sorti l’album en éditions limitée avec un disque bonus de vieux morceaux (2002 – 2006). Votre son à l’époque était assez différent de celui d’aujourd’hui, pourquoi avoir couplé ces deux disques plutôt que de sortir un album de b-sides ou de raretés ?

Robert Hansen : Oh, on avait ça en projet. On voulait sortir un disque style 10 ans de raretés et ça ne s’est finalement pas produit, mais depuis deux ans on mettait des morceaux de côté.

Rikard Sjöblom arrive.

« Une zone de confort n’est pas obligatoirement une chose positive, quand tu restes dans ta zone de confort… tu t’encroutes et tu peux arriver à ne plus en sortir, à ne plus évoluer. »

Rikard Sjöblom : Désolé, mais ici il y a des douches, et il faut vraiment en profiter quand on est en tournée. C’est rare.

Stéphane : Robert nous disait que tu pouvais nous expliquer la signification de ce titre mystérieux.

Rikard Sjöblom : D’abord les numéros, il a dû te dire que c’était l’indicatif de notre ville natale. Une ville natale c’est ta zone de confort, c’est là que tu vis, que tu es né, où tu es allé à l’école, où tu t’es fait tes amis, que tu as tes repères… mais le titre renvoie aussi au fait qu’une zone de confort n’est pas obligatoirement une chose positive, quand tu restes dans ta zone de confort, tu t’encroutes et tu peux arriver à ne plus en sortir, à ne plus évoluer. Tu es en sécurité, avec ton job, ton salaire régulier et tu ne prends plus de risques, tu ne sors plus, tu ne voyages plus, tu n’es plus ouvert sur le reste du monde.

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Tu restes reclus et tu tombes dans une sorte de concept ‘us and them’, mon monde et le monde extérieur. C’est l’idée derrière le titre, surtout dans tu vis dans une petite ville, c’est facile de tomber dans ce genre de travers.

Stéphane : A propos de toi : tu es désormais impliqué dans Big Big Train. Quelle est ta contribution au groupe et quel est ton avenir dans ce groupe ?

Rikard Sjöblom : Oh, ça a commencé avec leur projet de jouer live. Tu sais ils n’ont jamais fait de scène, et ils ont prévu d’enregistrer un ’live in the studio’ aux Real World Studios de Peter Gabriel. Et ils avaient besoin de musiciens additionnels pour rendre vivante leur musique qui est très riche. Ils avaient donc besoin d’une personne qui puisse contribuer à la guitare, aux claviers et aux backing vocals. En fait c’est l’ingénieur du son qu’on avait sur la tournée avec Spock’s Beard qui m’a recommandé car il travaille également avec Big Big Train.

Stéphane : Super c’est une forme de reconnaissance pour toi…

Rikard Sjöblom : Oui franchement c’est super, et du coup j’ai reçu un mail de Greg Spawton, leur bassiste et fondateur qui m’a expliqué le concept, donné les détails… j’étais dispo à ce moment et ça s’est fait naturellement. Les séances d’enregistrement se sont super bien passées et donc il m’ont demandé de rejoindre le groupe, ce que j’ai fait. Mais je vais plus être un interprète… bien sûr, si je viens avec des idées qui correspondent et plaisent au groupe on verra, mais c’est parti pour être plus une contribution de musicien et non d’auteur. Et j’ai rencontré Dave Gregory qui est un musicien que j’admire. J’aime beaucoup certains albums de XTC, c’est vraiment un immense guitariste.

Stéphane : Quels sont les projets de Beardfish ?

Rikard Sjöblom : Et bien j’ai commencé à écrire de nouveaux morceaux. Personne n’en sait rien et n’a rien entendu pour l’instant (il jette un œil a David et Robert)… et on aimerait vraiment faire une tournée en tête d’affiche, on en a envie et le public nous le demande depuis longtemps. Mais en même temps quand on demande d’ouvrir pour des groupes comme Spock’s Beard ou Flying Colors, c’est difficile de refuser, tu sais que tu vas jouer dans de belles salles, bien remplies, donc c’est vrai que pour l’instant on a surtout tourné en tant que support band.

Stéphane : Tu as sorti des albums en dehors du cadre Beardfish, j’ai en tête Cyklonmannen et Gunfly par exemple, quels sont tes projets en tant qu’artiste solo… Tu préfères ecrire de la musique pour ton propre compte ou pour Beardfish ?

Rikard Sjöblom : Ohhh Cyklonmannen, il n’y a pas grand monde qui m’en parle de celui-là ( il sourit )… Je pense que c’est un peu les deux. J’adore enregistrer pour mon propre compte, mais tu sais Beardfish est et reste mon bébé, c’est de là que tout est parti. Ensuite Gunfly, on a enregistré un troisième album qui n’est pas encore sorti. J’ai travaillé avec deux types avec qui on a joué pleins de reprises, ce genre de trucs, et on voulait vraiment faire quelque chose ensemble, du coup je leur ai proposé de faire le nouvel album de Gunfly avec moi… et on a enregistré des chansons, en suédois, ce coup-ci. C’est un album sympa, avec des passages pop et prog. Et j’ai laissé les autres contribuer autant qu’ils le souhaitaient, pas dans l’écriture mais un peu comme avec Beardfish, sur les arrangements et comme ils sont aussi tous les deux multi-instrumentistes, ca a donné quelque chose de sympa avec de la flute , des violons. On va voir ce qui se passe avec ce disque..

Stéphane : On peut donc espérer de la nouvelle musique de ta part.

Rikard Sjöblom : Oh oui énormément , c’est comme une boule de neige.

Stéphane/Cyrille : Super , merci beaucoup pour votre temps et votre gentillesse, on vous laisse récupérer de votre show et on retourne écouter Neal Morse.

Beardfish : Merci à vous , enjoy the show !

Propos recueillis le 09 mars 2015
Remerciements à Valérie Reux.
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