C’est la pochette arborant un vélo échoué sur une plage de sable fin au bord d’une mer près d’un ciel dans les tons vert amande, qui a attiré mon regard de suite lorsque je l’ai vu chez notre Gibert préféré, lors de mes balades parisiennes. Ce paysage crépusculaire paraissait réellement approprié au disque en question s’appelant Revelations Adrift et qui était signé Eric Baule nom inconnu au bataillon dont visiblement c’est le premier essai discographique. Et pour une fois cette galette nous provient d’Espagne, ce qui est somme toute assez rare pour le souligner, il s’agit de l’album d’un guitariste/chanteur dont le nom est Eric Baulenas (qu’il a de toute évidence raccourcit pour l’occasion) se trouvant être le créateur du projet.
Le musicien officie donc à ces deux fonctions, (sa voix reste anecdotique et peu employée) car c’est surtout à la six cordes que Baulenas excelle vraiment, on le comprendra aisément dès « Redemption » le deuxième titre, par la suite il développera tout au long de cet opus ses qualités de grateux haut de gamme à la manière d’un Joe Satriani, Marty Friedman voire d’un Neil Schon (pour ne citer qu’eux). Le jeu subtil de Baulenas sort du même tonneau et se rapproche énormément de l’esprit de ces trois maitres du manche et qui ont fait leurs preuve. Il ne faut pas s’attendre donc à une réelle révolution sur cet album, mais cependant on y sent une progression constante et on se reprend à l’écouter un peu plus que la moyenne, les dix compos s’enfilent aisément, Baulenas remplit ma foi impeccablement, sa double activité. Le musicien explore sur ce disque les chemins tortueux d’un rock très légèrement « hard » mais surtout des plus mélodiques et des plus inventifs, il suffit que vous écoutiez le septième titre Release « From Duality », la meilleure compo du disque à mon sens et, certainement le morceau le plus « prog » dans sa construction, pour vous rendre compte de l’énorme potentiel de ce musicien.
Les nombreuses envolées de guitare de Baulenas laissent imaginer que ce gars-là a dû se taper très certainement de longues heures de travail en amont sur son instrument avant d’arriver à ce résultat qu’il nous présente aujourd’hui avec Revelations Adrift. Que cela ne vous rebute pas néanmoins, car le guitariste n’est nullement dans la « démonstration », mais le mec a tout compris à l’usage de son instrument dont il tire les plus belles sonorités tout en y incluant aussi des orchestrations bien mises en valeur. Baulenas fait souvent « pleurer » sa guitare comme sur « Flying High » notamment, mais bien que nous ayons connus un paquet de grateux de grande qualité, cet « hidalgo » nous scotchera à maintes reprises sur notre siège. Pour vous convaincre, je vous conseille aussi de vous pencher sur l’instrumental « Touching The Heart », un des sommets aussi de ce disque, les arpèges démarrant ce titre sont de toute beauté, le reste étant à l’avenant. Pour ce qui concerne les trois autres musiciens de ce disque, ils ne sont en rien les faire valoir, ils dégagent vraiment le max d’énergie pour permettre à Baulenas de s’extérioriser dans ce qu’il a de meilleur.
Voilà un disque qui figurera sans aucun doute dans mon top ten de l’année 2016, et nous n’en sommes au moment où j’écris ces lignes qu’à la moitié. Si vous êtes amateur de guitare efficace, précipitez-vous sur ce Revelations Adrift d’Eric Baule, je suis quasiment certain que vous ne regretterez pas votre achat.
ERIC BAULE – REVELATIONS ADRIFT
Titre : Revelations Adrift
Artiste : Eric Baule
Date de sortie : 2015
Pays : Espagne
Durée : 67′
Label : Autoproduction
Setlist
1. Tidal Wave (1:41)
2. Redemption (8:40)
3. Back To Nature (6:34)
4. Flying High (8:31)
5. Circle Of Dead Eyes (8:10)
6. Touching The Earth (4:15)
7. Release From Duality (11:27)
8. Undertow (1:52)
9. Far From Here (9:50)
10. Spring Disease (8:17)
Line-up
– Eric Baulenas / Vocals & guitars
– Eric Rovira / Drums & backing vocals
– Dani Soto / Bass guitar
– Isam Alegre / Keyboards & backing vocals
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