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Vice-Versa
4.5TOP 2015

Improbable. Avec une idée de départ qui nous envoie direct dans la tête de Riley, une préado de 11 ans, pour constater que les cinq émotions qui la régissent n’en font qu’à leur tête, Pixar tenait un concept initial pédopsychologique gros calibre pour un format court. Mais comment rendre la chose passionnante sur une heure de demie ? Le défi était de taille. Le résultat dépasse en intelligence narrative et visuelle bien des écrits sur le sujet, bien des films qualifiés de sérieux. Aux manettes de ce Vice-Versa euphorique, Pete Docter, déjà réalisateur du chef-d’œuvre estampillé Monstres et Compagnie (2001) et du classique Là-Haut (2009) dont on se souvient du préambule déchirant. Mais si on ajoute au tableau de chasse les scénarii de Toy Story (1 et 2) et WALL-E, l’affaire est entendue : notre ami est un géant, et pas seulement par la taille, dans le domaine de l’animation.

Ceci posé, il faut avouer que depuis le rapprochement entre Pixar et le glouton Disney, le studio semblait patiner dans la patine. Excepté Toys Story 3 qui nourrissait la fusion, il était de bon ton de trouver Cars 2 (2011) un poil en retrait, Rebelle (2012) fort joli mais trop Disney (justement) et Monstres Academy (2013) inférieur à son prédécesseur… sans parler de la franchise Planes qui s’adresse aux plus petits. Bref, le nouveau projet de Pete Docter était regardé de très près, attendu de pieds fermes. Et histoire de mettre le film en pleine lumière, Vice-Versa fut présenté à Cannes 2015 en séance hors-compétition. Une stratégie souvent risquée vu le contexte, mais payant, puisque le film s’avèrera largement au-dessus du lot d’une bonne partie des films en compétition

Il faut avouer que cette délirante escapade déploie des trésors d’imagination qui appellent les émotions au balcon (Joie, Tristesse, Colère, Dégoût, Peur). Dans une forme poétique absolument splendide, l’ambition du film s’étale sans aucune prétention pesante, mais avec une précision et un savoir-faire jamais mis en défaut. La justesse, la perspicacité, la folie douce et cette capacité à parler à la fois aux enfants et aux parents qui font la marque de Pixar sont ici portées au plus haut. Avec cette confiance donnée aux plus jeunes pour suivre ces aventures, Pete Docter manie un subtile mélange entre tendresse, nostalgie, deuil de l’enfance, méandres de l’oubli, clins d’œil et répliques cultes, trip psychédélique dans un univers faussement bonbon sous LSD, rapport complexe à la réalité et construction de l’identité d’une jeune fille, avec une maestria, une intelligence rarement vue dans un dessin-animé. En scrutant une nouvelle fois les étapes de l’existence, Pete Docter transforme Vice-Versa en petite merveille de conte moderne, bourrée d’allégories (les « îles » intimes des bêtises en parc d’attractions, celle de la famille, etc.) et fait se rencontrer le monde de la psychanalyse avec Lewis Carroll pour un résultat allant bien au-delà du divertissement calibré. Avec Vice-Versa, Pete Docter signe tout simplement un grand film.

VICE-VERSA de Pete Docter

Vice-Versa de Pete Docter (2015)

Titre : Vice-Versa
Titre original : Inside Out

Réalisé par : Pete Docter
Avec : Amy Poehler, Bill Hader, Mindy Kaling…

Année de sortie : 2015
Durée : 94 minutes

Scénario : Pete Docter, Michael Arndt
Musique :  Michael Giacchino

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p style=”text-align: justify;”>Nationalité : États-Unis
Format : Couleur
Synopsis : Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité,  Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie.

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