bannière www.bdelanls.fr - Création et refonte de site internet
Bernard Lavilliers - 5 Minutes au Paradis
4.3TOP 2017

A 70 ans, 21ème album et 5 minutes au Paradis. Les comptes sont faits mais le talent de Bernard Lavilliers intact. Ce voyageur impénitent, impertinent aussi, revient donc avec onze titres dans sa besace, brulantes, sur l’actualité et un regard sur le monde toujours emprunt de charbon. Pour l’occasion, le chanteur s’est entouré. Plutôt bien : Fred Pallem, Romain Humeau, Benjamin Biolay, Feu! Chatterton, Florent Marchet ou Jeanne Cheral avec qui il signe un duo magique et magnifique (« L’espoir »).

 

« Comme un drap froissé le ciel se déplie
Sur la ville grise un soleil mouillé
Réchauffe les os de l’Académie
L’heure où les poètes sont sur les pavés »

 

Si nombre de ses contemporains sombrent dans la redite à l’eau claire, Lavilliers creuse son sillon, un peu plus. Amoureux de poésie et de littérature, il pioche dans une actualité de sang pour composer un regard implacable sur notre époque (« La Gloire » tiré d’un poème de Pierre Seghers, « Vendredi 13 », « Croisières Méditérranéennes ») et sur l’exploitation des personnes (« Fer et Défaire » sur Mittal, « Bon pour la Casse »). Si l’exotisme est moins au rendez-vous que sur ses dernières productions (Baron Samedi notamment), c’est avant tout parce que cette affaire se passe ici et maintenant (« Paris la grise », « Charleroi ») et s’il s’autorise une échappé, c’est pour mieux l’apposer à la capitale (« Montparnasse-Buenos Aires »).

 

« Machiavel pensait aussi
Que le prince n’a jamais tort
5 minutes au paradis
Avant qu’le diable n’apprenne ta mort »

 

On aura souvent confondu l’artiste et le baroudeur, l’homme et le conteur d’histoires exaltantes dont il serait le héros récurrent, le poète à la prose dentelée au cuir et débardeur de son image d’Epinal. La désindustrialisation, la déshumanisation, la perte des repères, des fondamentaux, la recherche d’une lumière, d’un soleil, d’un réconfort, même temporaire, joue toujours les équilibristes sur le fil d’une écriture toujours vive, prête à bondir, animale parfois. Sur des ambiances matinées d’orchestre, de piano, de guitares, de cuivres et de percussions, empruntant des styles multiples, 5 Minutes au Paradis prouve que Bernard Lavilliers reste sur le pont. Droit.

 

« Pour voir ce sourire d’enfant
Pour ses cahiers déchirés
Pour enfin que les amants
N’aient plus peur de s’enlacer… »

BERNARD LAVILLIERS – 5 MINUTES AU PARADIS

Bernard Lavilliers - 5 Minutes au Paradis (2017)

Titre : 5 Minutes au Paradis
Artiste : Bernard Lavilliers

Date de sortie : 2017
Pays : France
Durée : 41′
Label : Universal

Setlist

1. La Gloire 3:071. La Gloire 3:072. Croisières méditerranéennes 4:033. Charleroi 4:544. Montparnasse – Buenos Aires 3:395. Muse 4:296. 5 minutes au paradis 3:217. Vendredi 13 4:228. Paris la grise 3:179. Fer et défaire 3:0210. Bon pour la casse 3:1411. L’Espoir (en duo avec Jeanne Cherhal)

Line-up

Bernard Lavilliers : Chant, guitare
Jeanne Cherhal : Chant sur “L’Espoir”
Florent Marchet : Claviers, piano et basse.
Fred Pallem: Basse, guitare, claviers et arrangements cordes.
Romain Humeau : Guitare électrique et acoustique, arrangements cordes, percussions, programmations et chœurs.
Benjamin Biolay : Piano et basse.
Feu! Chatterton : Clément Doumic (guitare et claviers), Antoine Wilsson (basse et claviers), Sebastien Wolf (guitare et claviers) et Raphaël de Pressigny (batterie)
Xavier Tribolet : Piano et Orgue Hammond.
Nicolas Bonnière : Guitare électrique et percussions.
Ludovic Bruni : Guitare électrique, acoustique et barytone.
Nicolas Fiszman : Guitare et basse
François Poggio : Guitares
Hugo Cechosz : Basse et percussions.
Estelle Humeau : Percussions, piano et traverso.
Raphaël Chassin, Denis Benarrosh, Guilaume Marsault, Emiliano Turi : Batterie
Abraham Manfaroll, Thomas Ostrowiecki : Percussions
Rémi Sciuto : Saxophone Baryton
Sylvain Bardiau : Trompette
Frederic Gastard : Saxophone Ténor
Mathias Malher : Trombone
Richard George, Everton Nelson, Ian Humphries, Tom Pigott-Smith, Emil Chakalov : Violon
Ian Burdge et Jonny Byers : Violoncelle
Rachel Robson, Frances Dewar et Reiad Chibah : Alto
Richard Pryce et Lucy Shaw : Contrebasse

Votre avis

Laisser un commentaire