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Mike Oldfield - Crises
4.3TOP 1983

Five Miles Out avait réussi le pari de jouer le contre-pied avec l’art et la manière. Dès l’année suivante, Mike Oldfield reprend le quadrillage pour tenter la passe de deux. Avec Crises, le guitariste conserve donc sa fameuse structure bicéphale, une face dédiée à la longue suite éponyme, l’autre aux titres plus courts et commerciaux afin de satisfaire aux exigences commerciales et mercantiles du giron Virgin, tourneboulé par l’explosion de MTV, des clips vidéo et l’arrivée imminente du compact disc. Mais alors que Five Miles Out avait largement misé sur des instruments traditionnels et celtiques, Crises allait s’appuyer sur une plâtrée de synthétiseurs comme les Fairlight CMI, OBX, DSX, DMX, Farsifa, Quantec Room Simulator et autre Roland Strings. Le résultat, moderniste, compacté, résolument eighties, s’explique par cette vision peroxydée de la technologie au service d’un album une nouvelle fois hybride.

En 1983 (la même année que 90125 de Yes), la réussite de l’album tiendra essentiellement à son hit (planétaire) « Moonlight Shadow », hommage lointain sur l’assassinat de John Lenon, porté très haut par la voix éclatante de Maggie Reilly. Une mélodie imparable pour ce bijou de pop sophistiquée qui deviendra le single le plus vendu de l’année en Europe. Mais réduire ce huitième album studio à cette seule chanson serait faire l’impasse sur l’hypnotique « Foreign Affair », le caméo vocal de Jon AndersonIn High Places »), le rocailleux « Shadow on the Wall » porté par Roger Chapman (Family) et la fugue hispanisante « Taurus 3 », véritable boule d’énergie et d’euphorie, à des années lumières de ses grands frères (voir les épisodes précédents).

Même s’il émane de l’ensemble une lumière froide avec cette production nettoyée par le batteur/producteur Simon Phillips, pour éviter tout chaos, au risque de paraître trop bien huilée, la vingtaine de minutes du morceau titre offre une visite complète de la mécanique musicale estampillée Mike Oldfield : de l’énergie, de la souffrance, une réminiscence de Tubular Bells (dont on fêtait le dixième anniversaire), quelques bruitages, des percussions telluriques et la certitude d’entendre une nouvelle fois le guitariste retomber sur ses pieds, son ampli et son médiator. Schizophrénie oblige, le résultat n’atteint certes pas l’intimité psychothérapeutique des premiers ouvrages mais raisonne encore aujourd’hui comme une forme d’aboutissement de sa période dite commerciale.

MIKE OLDFIELD – CRISES

Mike Oldfield - Crises (1983)

Titre : Crises
Artiste : Mike Oldfield

Date de sortie : 1983
Pays : Angleterre
Durée : 38’24
Label : Virgin

Setlist

1. Crises (20:53)
2. Moonlight Shadow (3:38)
3. In High Places (3:34)
4. Foreign Affair (3:52)
5. Taurus 3 (4:17)
6. Shadow on the Wall (3:10)

Line-up

– Mike Oldfield / guitars, basses, drums, percussion, harp, bells, keyboards, synths, mandoline, shaker, banjo, tambourine, vocals
+ Jon Anderson / vocals (3)
– Roger Chapman / vocals (6)
– Rick Fenn / guitar (1)
– Pierre Moerlen / vibraphone (3)
– Anthony Phillips / guitars (1-6)
– Simon Phillips / drums, percussion
– Maggie Reilly / vocals (2-4)
– Phil Spalding / bass (1-2)

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Votre avis

3 Réponses

  1. Hugues Fardao

    J’avais mis un peu de temps à écouter Crises, le découvrant un an après sa sortie et cherchnat à écouter du Oldfield scotché que j’étais par l’album Discovery. Mais Crises… je délaissais la face instrumentale au profit des chansons. J’étais ado, je ne comprenais pas tout. C’est après avoir écouté Episodes (la compil) puis d’autres albums plus anciens dans les semaines qui suivirent ma découverte d’Oldfield que je me suis approché à nouveau de Crises, et ces quelques semaines d’observation lointaine ont été suivie d’une sorte de shoot quotidien à ce morceau synthétique aux guitares roccailleuses et à l’ambiance nocturne et urbaine exacerbée. C’est réellement un sacré bon morceau où les synthés sont utilisés en force mais avec inteligence et dont le côté ’80s n’est pas si pénalisant, je dirais même au contraire : Crises est un témoignage de l’ambiance d’une époque, avec sa pochette, son intro crépusculaire, ses nappes de cordes synthétiques, ses guitares aux distos serrées et heavy. Incontournable.

     
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