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Lazuli - Dénudé
4.3Note Finale

Cette livrée lazulienne est très particulière : d’abord, c’est le premier enregistrement auquel participe Arnaud Beyney, le jeune guitariste qui reprend le rôle de Ged parti vers de nouvelles aventures. Je parle bien de rôle et non de place car Arnaud apportera sa touche et sa personnalité à la musique de Lazuli comme Ged avait apporté la sienne. Deuxième particularité, cet album sort après un an de disette, un an de cauchemar d’annulations, de reports, un an de doute…bref une période loin d’être propice à la création. Troisième particularité, la forme que prend ce ‘nouveau’ disque : les confinements n’ont pas été moteurs pour créer de nouveaux titres, alors Lazuli a choisi de revisiter son passé pour préparer l’avenir.

Les morceaux présentés ici sont des revisites de titres choisis parmi les 8 premiers albums du groupe, retravaillés dans une forme différente, acoustique, dépouillée parfois presque minimaliste comme les versions que Domi avait essaimé sur YouTube pendant le confinement (In my room). Le groupe reprend également ces titres en formation resserrée : les 5 jouent rarement tous ensemble, ou alors pour les chœurs, il n’y pas de batterie, mais des percussions diverses plutôt discrètes et surtout une omniprésence du piano et de la guitare acoustique qui donnent cet aspect intime à l’ensemble, comme si le groupe jouait pour vous dans votre salon. L’exercice permet également de retrouver Claude à la pedal steel ou au Rhodes lorsque la Léode est absente…

L’énergie, la pulsation de puissance qu’on retrouve habituellement dans la musique de Lazuli est donc absente ici et la formation se recentre, se concentre sur l’essentiel : la trame mélodique et le texte : on redécouvre les paroles poétiques de Domi avec un accompagnement léger pour écrin (mention spéciale pour Romain, impérial de feeling sur “J’attends un printemps“, “15h40” ou “La valse à 100 ans“). L’exercice est aussi pour le groupe l’occasion de revisiter un passé oublié depuis une dizaine d’année et le premier gros changement de line-up. Des titres d’Amnésie, d’En Avant Doute ou de Réponse Incongrue A l’Inéluctable reprenne vie, différemment. On peut même se prêter au jeu des comparaison avec le rare Mater Les Couleurs qui déjà en 1999 contenait des ébauches de “Dans le Formol Au Museum” ou de “La Valse à 100 ans“.

Bref, bien plus qu’une compilation, c’est une relecture, sincère et faite avec le cœur (avec Lazuli il ne pouvait en être autrement) que nous offre le groupe de ses années 2000-2019. Parfois minimaliste piano/voix (“J’attends un printemps”) ou guitare/voix (“Une pente qu’on dévale“), parfois assez proche des versions originales (la deuxième partie d'”En Avant Doute“), le groupe sait aussi donner d’autres couleurs à sa musique en s’approchant de la country avec l’ajout de pedal-steel (“Mes Semblables“) ou de la world-music (“Multicolère” et l’apport du Didjeridoo), ou les revisiter plus en profondeur telle “La vie par la face Nord” avec l’apport de mandoline et d’accordéon.

Dénudé porte bien son nom, les morceaux sont mis à nu, dépouillés de toute la richesse de leurs arrangements originels pour en garder l’essence : une mélodie pure au service de la poésie de Domi.

LAZULI – DÉNUDÉ

Lazuli - Dénudé (2021)

Titre : Dénudé
Artiste : Lazuli

Date de sortie : 2021
Pays : France
Durée : 66’38
Label : –

Setlist

1. J’attends un printemps (4:33)
2. Dans le formol au muséum (3:00)
3. Cassiopée (5:12)
4. 15h40 (3:56)
5. Mes semblables (5:04)
6. Tristes moitiés (4:06)
7. Multicolère (3:08)
8. Une ombre au tableau (3:42)
9. Vita est circus (4:31)
10. Naïf (4:20)
11. En avant doute (3:17)
12. La valse à cent ans (4:20)
13. La vie par la face nord (3:27)
14. Une pente qu’on dévale (4:41)
15. Nos âmes saoules (5:04)
16. Un automne (4:17)

Line-up

– Dominique Leonetti / vocals, 6- & 12-string guitars

– Arnaud Beyney / guitar
– Claude Leonetti / Léode
– Romain Thorel / keyboards, French horn
– Vincent Barnavol / drums, percussion, marimba

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