Voici à mon sens LA REVELATION de ce début d’année, et je pèse mes mots, Ranestrane frappe en effet très fort avec A Space Odyssey (part two) qui vient chambouler complétement le paysage du néo progressif qui semble roupiller vaguement ces temps-ci. Chez Ranestrane le chant est en italien ! Bon, il faut s’y habituer, mais c’est très certainement vers la musique que nos cœurs de mélomanes vont s’ouvrir, tellement notre affect se sentira chaviré par la force créatrice de cet album. Bien que pour ma part, je sois peu enclin à apprécier dans le « rock », les paroles dans la langue du maestrro Frederico Fellini et bien je fais pour une fois large exception à cette règle avec Ranestrane dont j’avais déjà vachement aimé le premier épisode A Space Odyssey (part one) sorti il y a deux ans et dont cette suite est somme toute corolaire si l’on suit une bonne logique. Je les avais loupés lorsqu’ils étaient passés en première partie de mister Steve Rothery à Paris début 2015, et je le regrette vivement car Ranestrane est en passe de devenir un groupe incontournable de la scène actuelle et à qui j’attribue quelque part la place de cousin transalpin de Marillion.
Ce deuxième tome A Space Odyssey (part two) comblera largement tous les espoirs qu’on avait porté sur Ranestrane, ils développent ici sur près de cinquante minutes, une musique bougrement bien ficelée dont la mélodie semble omniprésente. En cela elle demeure primordiale chez eux, car toutes les compositions qu’ils nous présentent ce jour, sont d’une qualité extrême, et de cette ardente inspiration résulte un album fondamental. Dans ce sens, le groupe se situe dans la plus pure tradition des groupes comme Marillion avec qui décidément ils ont beaucoup d’affinité sans pour autant les plagier, loin de là, car leur authenticité fait plaisir à entendre, les deux groupes étant coude à coude au niveau de la sensibilité et de la richesse harmonique. On notera que le titre de ce disque est quasiment homonyme avec le gigantesque « Space Odity » du nom moins gigantesque et regretté Bowie, la similitude s’arrête bien sûr au niveau du thème central qui est un peu du même tonneau, la musique est quant à elle bien opposée et néanmoins magnifique.
Cette fameuse « odyssée de l’espace » chère à bon nombre de cinéastes et à laquelle se sont référés beaucoup de progueux, est à nouveau le sujet principal de cette œuvre. Il faut dire que cet univers est particulièrement propice aux divagations et autres projections de certains auteurs en manque d’inspiration qui se servent de ce thème récurrent et source de chimères. Certainement pour une meilleure compréhension du livret, tous les petits intermèdes qui entrecoupent les morceaux, sont pour eux « parlés » en anglais, il semble évident que c’est plus universel. Pourtant la moitié de A Space Odyssey (part two) est instrumentale, ce qui ne gâche rien bien au contraire car cela permet à nos chers italiens de développer magistralement leur propos. Comme c’est souvent le cas sur certaines chroniques, et celle-ci n’échappera à cette constante, j’ai soudain pensé à une ressemblance avec Peter Gabriel (période post Genesis), et surtout sur l’intro et à la fin de « Spacewalk », là c’est certainement involontaire mais frappant, ce titre serait de loin un mix au niveau des voix entre celles de Gab et de Lisa Gerrard (et ce avec beaucoup d’imagination), oui, vous savez ? C’est la chanteuse flippante de Dead Can Dance.
Si l’on prête bien l’oreille on reconnaitra les arpèges magnifiques et uniques en leur genre de Steve Rothery qui est venu prêter main forte sur « La Perfezione Che Si Cerca », la présence du guitariste est à elle seule révélatrice d’une marque de confiance et se définit comme un gage de qualité. Les petites notes de piano entamant l’avant dernier titre « Buio Intorno » épurent à merveille cette fine compo représentant ce que l’on fait de mieux dans le genre actuellement. Le titre final « Computer Malfunction » arrive comme est une sorte d’apocalypse, c’est une apogée durant laquelle les sonorités de guitares sont époustouflantes, relayées par des claviers de toute beauté, et conférant déjà à ce titre un statut de « classique ». Il est très rare par les temps qui courent d’être emporté par un disque comme ce fut le cas pour celui-ci, on se le repasse en boucle jusqu’à épuisement. Je pense que tout comme moi, A Space Odyssey (part two) saura vous séduire et vous apportera tout le bonheur auditif que j’ai pu ressentir et je vous souhaite vivement de vivre les sensations fortes, proches du « nirvana », que cet album m’a procuré.
RANESTRANE – A SPACE ODYSSEY PART TWO
Titre : A Space Odyssey (part two)
Artiste : RanestRane
Date de sortie : 2015
Pays : Italie
Durée : –
Label : Ma Ra Cash records
Setlist
1. Jupiter Mission (Instrumental)
2. Discovery One
3. Broadcast News (Instrumental)
a) The Crew
b) H.A.L. 9000
4. Freddo Al Cuore
5. AE – 35 (Instrumental)
6. Spacewalk (Instrumental)
7. La Perfezione Che Si Cerca
8. Sonno Come Morte
a) Bad Feelings
b) Sonno Come Morte
c) Reaction
9. Buio Intorno
10. Computer Malfunction (Instrumental)
Line-up
– Daniele Pomo / vocals, drums & percussion
– Riccardo Romano / keyboards and backing vocals
– Maurizio Meo / bass & double bass
– Massimo Pomo / guitars
With:
– Steven Rothery (Marillion) / guitar
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