A peine un an après The Rising, l’anglais Tony Lowe (sous le pseudonyme d’Esp Project) nous gratifie d’un nouvel opus nommé cette fois ci Phenomena. Le multi instrumentiste reprend du service et la première constatation que l’on peut tirer c’est que ce nouveau disque est totalement dans la mouvance du précédent et sa suite logique. Lowe s’est à nouveau adjoint les services de Damien Child. Les sept morceaux ici présents sont d’une durée quasi équivalente avec le parti pris de ne pas heurter l’auditeur. Tony Lowe se charge encore de tous les instruments prouvant ainsi que son talent est multiple et qu’il poursuit sa vocation de musicien protéiforme. Tony Lowe privilégie la mélodie et cela s’entend d’emblée, ce musicien semble habité par la construction harmonieuse de ses compositions, leur donnant ainsi une couleur teintée de mélancolie et d’une certaine tristesse. D’ailleurs ne dit on pas que les chants les plus beaux sont les plus désespérés ! C’est bien pour cela que Damien Child est toujours de la partie sur ce nouvel opus, car sa tessiture vocale qui serait un mix entre Paul Carrak (Mike and the Mechanics) et Ray Wilson, s’adapte parfaitement aux musiques de Lowe qui sont pour le coup légèrement moins Genesisiennes que par le passé.
On est bercé une fois de plus par l’ambiance générale de Phenomena qui n’a rien d’agressive, et qui est empreinte de sérénité et de quiétude reposant sur des climats d’une extrême douceur. Si l’on peut parler d’une toute petite influence, on pensera un tantinet à Mike and The Mechanics sur « Telehesia », mais à peine, par contre sur « Fear of Flying » des accents de Genesis se font sentir, car Lowe fut largement influencé jadis par leur musique et chassez le naturel, il revient au galop. Les claviers sont omniprésents tout au long du disque sans pour autant être mis en avant, Lowe les utilise intelligemment, sachant bien doser l’ensemble, d’ailleurs la production de Phenomena s’en ressent car elle n’est pas pesante loin de là. La très belle intro du sixième titre « Living in the Sunrise » ( peut être le morceau le plus « prog ») semble légèrement plus percutante mais Lowe revient à ses fondamentaux sur le titre qui suit « Sleeping Giants » qui est certainement la compo la plus fouillée et la plus élaborée de ce disque.
On arrive déjà à la fin de Phenomena avec le morceau de bravoure, qui s’avère être aussi le plus long du disque (neuf minutes). En effet sur « Seven Billion Tiny Sparks », mister Lowe nous envoie de belles notes de sa six cordes qu’on a peu entendu avant, ces accords anticipant une magnifique mélodie (encore). Cela confirme une chose que l’on a bien assimilé, c’est à dire que Tony Lowe est un compositeur de tout premier ordre ayant un sens aigu de la composition, et pour en être persuadé, il suffira de faire un retour vers sa discographie antérieure, celle ci cache des trésors qui ne demandent qu’à être découverts ou redécouverts. En attendant la suite des évènements Esp Project avec Phenomena nous permettra de savourer toutes les douceurs auditives d’une musique ouatée et onctueuse, rien que pour cela elle mérite d’être appréciée, à sa juste valeur, car elle fait du bien par les temps qui courent.
ESP PROJECT – PHENOMENA
Titre : Phenomena
Artiste : ESP Project
Date de sortie : 2020
Pays : Angleterre
Durée : 53′
Label : Sun Creative records
Setlist
1. First Flight (7:28)
2. Before Saturn Turned Away (7:58)
3. Telethesia (7:51)
4. Fear of Flying (6:32)
5. Living in the Sunrise (6:38)
6. Sleeping Giants (6:08)
7. Seven Billion Tiny Sparks (9:00)
Line-up
– Tony Lowe / all instruments
With:
– Damien Child / vocals (1-6)
– Alison Fleming / vocals (7)
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