Agents of Mercy – The Black Forest

En 2011, les Flower Kings étaient toujours en hibernation, Transtlantic remisé au placard, le stakhanoviste blondin Roine Stolt pouvait sereinement poursuivre l’aventure Agents of Mercy, son projet commun avec le chanteur Nad Sylvan. Résultat de cette course poursuite, The Black Forest, troisième opus en autant d’années d’existence, après l’inaugural (et réussi) The Fading Ghosts of Twilight (2009) et son successeur tout aussi goûtu Dramarama (2010).

Entourés des fines gâchettes Jonas Reingold (basse), Walle Wahlgren (batterie) et Lalle Larsson (claviers), les compères métamorphosent une nouvelle fois leur musique pour lorgner plus largement vers les seventies (Yes et Genesis au premier plan) avec une pointe de mélancolie, voire de tristesse absente des productions précédentes. Un sentiment probablement dicté par le décès récent (à l’époque de l’enregistrement) du père de Roine Stolt.

Mais que cela ne rebute personne. Le manteau sonique de The Black Forest reste conforme à ce que l’on peut attendre d’un tel équipage. Le répertoire distille ses mélodies légères (« Elegy » superbement dramatique), son groove ondoyant (« A Quite Little Town »), ses grands orgues Genesiens (« The Black Forest »), son funk luxuriant (« Citadel »). Fringant, le groupe semble préserver toute sa passion pour un style seyant, éloquent, virtuose mais pas trop. Si l’on frôle parfois les lieux communs (« Between Sun & Moon »), la démonstration finale de « Kingdom of Heaven » s’avère totalement irrésistible avec sa guitare à faire pleurer une pierre. Produit avec un art consommé de la mise en lumière (tamisée), The Black Forest est une nouvelle réussite dans l’escarcelle remplie à ras bords de Roine Stolt.

AGENTS OF MERCY – THE BLACK FOREST

Titre : The Black Forest
Artiste : Agents of Mercy

Date de sortie : 2011
Pays : Suède
Durée : 57’26
Label : Foxtrot Records