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Anathema - Distant Satellites
4.5TOP 2014

On ne change pas une formule qui gagne. En reprenant les codes du successful Weather Systems, à savoir Christer-André Cederberg aux manettes, un enregistrement à Oslo et une structure marqué par un titre composite, non plsu en deux mais en trois parties, les musiciens originaires de Liverpool nous refont le coup du chapeau, placé dans l’ordre. Et comme par magie, le tour est assez habile pour ne nous laisser entrevoir que du feu… sous la glace.

Après le live Universal qui découvrait l’appui majestueux d’un orchestre symphonique, Anathema a donc décidé d’ajouter une nouvelle fois des cordes à son arc, de la tension, encore de la tension et de la majestée à la musique. Comme si Weather Systems se mélangeait avec Falling Deeper. Pour le meilleur. Et si le style n’est que peaufiné depuis We’re Here Because We’re Here, il faut reconnaître qu’on se laisse une nouvelle fois prendre à l’intrigue.

Que ce soit sur les montées de sève (« The Lost Song – part 1 ») ou la subtilité de variations maîtrisées (« The Lost Song – part 2 »), l’album navigue entre arrangements complexes et spleen dénudé. Les chants entremêlés de Vincent Cavanagh et Lee Douglas sonnent évidemment comme les échos magnifiques de « Invincible ». Tout s’enchaîne, entre piano relax et riffs carboniques, atmosphères éthérées et déflagrations qui prennent aux tripes. Et c’est dans ces pulsions que naissent les plus belles fulgurances : « Dusk (Dark Is Descending) », « Ariel », « The Lost Song – part 3 » mais surtout le titre « Anathema » qui sonne comme un autoportrait luxuriant résumant cette musique arrivée à pleine maturité. Ce bijoux propulse l’album au sommet, par la puissance désespérée du chant de Vincent Cavanagh (proche de Steve Hogarth dans sa maîtrise totale du plaintif) et le solo vertigineux de son frangin Danny.

Évidemment, Distant Satellites ne se contente pas de répéter à n’en plus finir la même mystique. Il envoie aussi quelques signaux en direction de l’electro (« You’re Not Alone ») et de la pure atmosphère (« Firelight »), risquant de briser l’alchimie, la cohérence de l’ensemble. Mais en revenant, tout en douceur, à un subtil compromis sur les nébuleux « Distant Satellites » et surtout « Take Shelter » (façon Sigur Ros), rempli d’une sérénité jusqu’ici chancelante, Anathema clôt ce qui est à ce jour son album le plus dense et le plus abouti.

ANATHEMA – DISTANT SATELLITES

Anathema - Distant Satellites (2014) - Chronique de Amarok Magazine

Titre : Distant Satellites
Artiste : Anathema

Date de sortie : 9 juin 2014
Durée : 56’40
Label : KScope

Setlist

The Lost Song, Part 1 – 5:53
The Lost Song, Part 2 – 5:47
Dusk (Dark Is Descending) – 5:59
Ariel – 6:28
The Lost Song, Part 3 – 5:21
Anathema – 6:40
You’re Not Alone – 3:26
Firelight – 2:42
Distant Satellites – 8:17
Take Shelter – 6:07

Line-up

– Vincent Cavanagh / Voice, Guitar, Vocoder
– Danny Cavanagh / Guitar, Keyboards, Voice
– Jamie Cavanagh / Bass
– John Douglas / Drums, Keyboards
– Lee Douglas / Voice

Votre avis

3 Réponses

  1. Thark-Elektrik

    Le “rock hypnotique” d’Anathema, tour à tour lumineux ou désespéré – ou les 2 à la fois, si, si, c’est possible, la preuve ^^), ça se savoure en immersion.
    Il faut savoir se laisser embarquer corps et âme dans ces crescendos de rythmiques et d’arpèges souvent répétitifs avec lesquels le groupe construit ses mélopées intenses…
    En 2003, j’ai flashé sur leur “Natural Disaster” sans connaitre leurs débuts Death Metal (!), et depuis chaque album est un régal – le grand Steven Wilson a d’ailleurs contribué à l’épanouissement de leur “son” si caractéristique. Tellement caractéristique,d’ailleurs, qu’après Weather Systems beaucoup étaient tentés de dire : “bon, les gars, ok c’est superbe mais y’aurait comme une petite tendance à appliquer certaines recettes systématiques, là… Les chansons éperdues avec crescendo rythmique et sonore, vous le faites super bien, on le sait, mais… What’s next ?!?”… Faudrait pas que ça devienne trop prévisible, quoi….
    Or, dans ce brillant “Distant Satellites”, j’ai envie de mettre en relief le sang neuf apporté par John Douglas (drums… et frangin de “la-Lee-qui-chante”) : à lui seul, avec ses compos arrangées différemment et ses mélodies contrastées, il permet à l’album de s’équilibrer et, surtout, de laisser entrevoir des lendemains sonores peut-être moins balisés, moins hantés par la redite…

    Pour finir, je dois dire que le Live “Universal” est un pur moment de bonheur, d’autant que le groupe – les frêres Cavanagh en tête, évidemment – y démontre non seulement son talent musical mais aussi (et surtout) sa jubilation à jouer plus que jamais avec passion.
    Du début à la fin, ces mecs parviennent à partager une vraie tempête d’Emotions fortes avec un public totalement et légitimement enthousiaste… !

     
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