Il aura donc fallu trois ans à Kevin Moore et Jim Matheos pour donner une suite au sanguinolent Blood (2006). Trois années qui n’auront pas beaucoup modifié la structure musicale de OSI (Office of Strategic Influence pour les plus lacaniens) complétée par le flegmatique Gavin Harrison (Porcupine Tree). Et dans le merveilleux monde de Fire Make Thunder (c’est le titre de la bête), OSI marque toujours des points quand il s’obstine à mélanger habilement bruitages divers, ambiances oppressantes, rythmiques synthétiques et gros riffs bien juteux (« Cold Call »). On sait Kevin Moore maître en matière de mixage savant, et tout l’album contribuera à renforcer cette réputation avec sa production sublime (« Guards »). Mais le tracé d’autoroute prend parfois quelques raccourcis hasardeux (« Wind Won’t Howl » en mid-tempo moins convaincant) et s’amuse à allier caresses acoustiques (« Indian Curse ») et ruades carabinées (« Big Chief II »). Juste retour des choses, c’est avec le costaud « Invisible Men » que OSI parvient à développer sur presque dix minutes son détonnant mélange, entre atmosphères vaporeuses et variations au bistouris. On se dit alors que la greffe opérée milite pour la libération des flammes.
Date de sortie : 2012
Pays : États-Unis
Durée : 43’13
Label : Metal Blade
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