Galahad revient avec un album électrique après les revisites acoustiques minimalistes de Quiet Storms. Et quel album ! si on osait un parallèle aventureux avec Marillion, et que Quiet Storms était le pendant du mal-aimé Less is More, Seas Of Change et son propos ambitieux serait celui d’un Marbles ou d’un Brave. La barre a été positionnée haut, très haut. Changement de lineup : Galahad retrouve ici son bassiste originel Tim Ashton, présent sur les deux premiers disques du groupe et qui n’avait rien enregistré avec eux depuis le début des années 90. La basse étant attribué, on assiste au retour de Lee Abraham, bassiste sur Empire Never Last, qui passe de 4 à 6 cordes en s’octroyant le poste de guitariste. Lee a largement prouvé avec ses derniers albums solos qu’il était à la fois un grand guitariste et un très bon compositeur, son retour assurément booste le groupe et tire l’ensemble vers l’excellence, même si c’est Dean Baker qui a principalement composé et arrangé l’album. Si on retrouve donc les membres habituels Stu Nicholson (chant), Dean Baker (claviers) et Spencer Luckman (batterie), Galahad a aussi fait appel à Sarah Bolter, qui vient saupoudrer le néo-prog dynamique de Galahad d’interventions d’instruments à vent, tantôt flûte, tantôt saxo, tantôt clarinette, qui donnent une touche de chaleur à la musique du groupe.
A partir d’un morceau initial de 7 minutes le combo a travaillé, étiré, trituré ses thèmes pour atterrir sur une longue suite de 42 minutes découpées en 12 sections et qui constituent les deux faces de la version vinyle, la sortie CD se voyant rallongée de version longues des parties “Dust” et “Up In The Smoke“, renommée ici simplement “Smoke“. Ces versions bonus mettent en lumière Lee Abraham, les passages instrumentaux rapportés faisant la part belle à son jeu de guitariste ici très floydien (“Smoke“).
L’exercice est casse-gueule à plus d’un titre : l’album traite d’un sujet très politique, le Brexit et tous les changements qu’il induit dans la société anglaise. Maintenir l’attention du public sur un tel thème pendant ¾ d’heure pouvait s’annoncer périlleux. Galahad s’en sort haut la main et le disque ne souffre finalement d’aucun temps mort, d’aucun passage faible. Le morceau, très long, ressemble à une symphonie, avec une introduction et une conclusion (“Storms are a Comin‘”) semblables et des extraits de discours rappelant l’ambiance du “Fool’s Overture” de Supertramp, cousinage qu’on ressent aussi à l’écoute des interventions à la clarinette de Sarah Bolter. Seas Of Change sait alterner avec bonheur les ambiances, avec tantôt de la sensibilité (les guitares déchirantes de “The Great Unknown” ou atmosphériques de “Sea Of Uncertainty”) tantôt des breaks énergiques qui rappellent les albums électriques précédents (“A Sense Of Revolution“, “Mare’s Nest“). Un coté moderne est apporté par des sons parfois électros, des chœurs avec beaucoup d’emphase qu’on trouve plutôt habituellement dans le métal symphonique et en parallèle un chant qui est parfois théâtral (“The Greater Unknown“) ou tout en douceur et sensibilité. Le travail de Dean Baker aux claviers n’est pas en reste et donne une cohésion à l’ensemble. Ses arrangements, son liant entre les passages calmes et ceux plus soutenus, donnent le côté cinématique, épique à ce morceau.
Bref 42 minutes de montagnes russes pendant lesquelles Galahad fait feu de tout bois et embarque l’auditeur dans un maelstrom de sons et d’émotions pour accoucher à la fois d’un des albums très réussis de ce début d’année, et de leur magnum opus.
GALAHAD – SEAS OF CHANGE
Titre : Seas of Change
Artiste : Galahad
Date de sortie : 2018
Pays : Angleterre
Durée : 42’43
Label : Oskar
Setlist
1. Seas of Change (42:43) :
– I. Storms are a Comin’
– II. Lords, Ladies and Gentlemen
– III. The Great Unknown
– IV. Sea of Uncertainty
– V. Up in Smoke
– VI. A Sense of Revolution
– VII. Dust
– VIII. ‘Tis but a Dream
– IX. As Time Fades
– X. Mare’s Nest
– XI. The Greater Unknown
– XII. Storms are a Comin’ (Reprise)
Bonus tracks on CD release:
2. Dust (extended edit) (5:57)
3. Smoke (extended edit) (7:14)
Line-up
– Stu Nicholson / vocals
- Lee Abraham / guitars
- Dean Baker / keyboards, orchestration
- Tim Ashton / bass
- Spencer Luckman / drums, percussion
With:
– Sarah Bolter / flute, clarinet, soprano sax
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