On a beau se creuser les méninges, voici l’un des premiers albums les plus intéressants depuis un bon moment. Le fait qu’il émane de petits français, parisiens, ne change rien à l’affaire. Wolve inscrit ce Sleepwalker au marqueur fluo, histoire de retenir un peu mieux les choses. L’ouverture et la clôture acoustique nous embarque derechef dans cet univers de faux semblants, dans cet album conceptuel tenu par le chant granuleux de Julien Sournac, tour à tour hyper fragile (« The Tall Tall Tress », « Sleepwalker ») et joyeusement écorché (« Cassiah »).
En jonglant avec le thème de la mort et ce qu’il y a (ou pas) après, le groupe ne se simplifie pourtant pas la tâche. Pire, tout ce petit monde s’amuse à jouer à la marelle sur un terrain déjà bien connu avec Porcupine Tree et Anathema première période en ligne de mire. Dans ce numéro d’équilibriste, les musiciens parviennent pourtant à s’échapper aux lois de la gravité référentielle pour nous offrir des mélodies catchy, des harmonies intéressantes, des morceaux qui pétillent et virevoltent au fil de riffs tendus ou scintillants.
Avec son sound design assumé, ses deux morceaux taille patron (« Cassiah » et « Ocean » volent au-delà des dix minutes) pas franchement douillets dans cet art d’éviter les fioritures malgré une ambiance gentiment mélancolique, esprit post-rock en bandoulière, ce court album, plie sous le poids de ses ainés mais ne rompt jamais. Bien dosé, avec ses respirations bienvenues (« Countdown »), ses ambiances distillées (« Colors Collapse », presque jazzy) Sleepwalker est un premier essai étonnamment mature qui en fera jubiler plus d’un dans ce qu’il délivre de franche promesse.
DESCRIPTION
Titre : Sleepwalker
Artiste : Wolve
Date de sortie : 2014
Pays : France
Durée : –
Label : –
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