Ali Ferguson – A Sequence Of Moments

Comment être passé à côté d’un tel album? C’est la question que l’on peut se poser après l’écoute de ce splendide A Sequence Of Moments paru il y a cinq ans. Mieux vaut tard que jamais et c’est donc avec grand plaisir que l’on peut aujourd’hui évoquer les mérites d’Ali Ferguson. Ce chanteur écossais, multi instrumentiste, n’est pourtant pas un inconnu car il fit partie du line-up de l’excellent Ray Wilson (ex chanteur épisodique de Genesis sur un seul album) et tenait les guitares dans le groupe Stilskin ainsi que sur les albums solo du chanteur. Sur A Sequence Of Moments, son deuxième album, Ferguson fait quasiment tout : il chante, tient les claviers, fait la programmation, mais surtout il y excelle à la guitare avec un jeu qui illumine chaque plage de l’album. Dire que de fortes influences Gilmouriennes sont présentes sur cette œuvre serait un euphémisme, mais on ne s’en plaindra guère car Ferguson a su s’imprégner de l’univers sonore du guitariste de Pink Floyd sans pour autant le plagier, bien au contraire. Le premier titre instrumental ” Why Are We Whispering  contient également quelques climats faisant penser à l’album Amused to Die de Roger Waters, le tout agrémenté d’ambiances vocales orientales de très bon goût et de vagues sonorités à la Jeff Beck (présent sur l’album sus nommé). La la boucle est bouclée.

Passées ces prestigieuses références, A Sequence of Moments prend son envol et permet à Ali Ferguson de trouver son propre style sans pour autant faire abstraction de ses influences, mais en les transcendant. La preuve sur le deuxième morceau « Out Of The Dark » dans lequel il déploie des trésors d’inventivité avec des solis de guitare très haut perchés. Le titre éponyme, très aérien, démontre à lui seul les qualités vocales de Ferguson qui désire nous faire planer avec une sensation bien être « ouaté ». Les guitares acoustiques de ce joli titre ne font qu’accentuer ce sentiment de détente et de relaxation, mais ne tombe pas du tout dans les clichés inhérents à ces deux termes employés très souvent de manière péjorative. Chassez le naturel, il revient au galop ! Ferguson renoue avec ses premières amours floydiennes sur le meilleur morceau de l’album « The Realisation ». Sur ce fabuleux instrumental, le guitariste parvient à concilier des notes majestueuses teintées du meilleur Beck avec des envolées magnifiques à la Gilmour, le tout bercé par de belles voix féminines. Mais Ferguson possède également une voix intéressante bien qu’il s’emploie à chanter le plus souvent en retenue et de manière nuancée comme sur le très beau « All The Wind » (inspiré par le musicien Islandais Olafur Arnalds) où les arpèges de guitare lui donnent l’occasion de se mettre en valeur. Le tempo enlevé démarrant la deuxième partie de cette compo nous donne peut être les prémices de que Ferguson veut réaliser dans le futur de ses créations musicales. Enfin, le titre final « Above This Fractured Earth » aux multiples vocaux prouve que Ali Fergusson est dores et déjà une valeur sûre du nouveau paysage musical européen. La richesse et l’extrême profondeur de ce disque n’en sont que l’éclatante démonstration. Un nouvel album devrait sortir très prochainement et un single de onze minutes « And Will Not Desintegrate » nous en a déjà donné un avant goût. Parions que nous ne serons pas déçus.

ALI FERGUSON – A SEQUENCE OF MOMENTS

Titre : A Sequence of Moments
Artiste : Ali Ferguson

Date de sortie : 2016
Pays : Angleterre
Durée : 72′
Label : –