bannière www.bdelanls.fr - Création et refonte de site internet
Mike Oldfield - Man on the Rocks
3.0Note Finale

On aura eu un peu de mal à le croire et pourtant, début 2014, Mike Oldfield était de retour aux affaires. Enfin, oui et non. Après le succès de son apparition surprise durant la cérémonie d’ouverture des J.O. de Londres en été 2012, le guitariste s’était donc remis dans le bain, lui qui sirotait une retraite méritée du côté des Bahamas ; entre royalties et remasterisation de son catalogue. Mais une vie familiale à nouveau mouvementée (divorce) et les chatouillis de la renommée n’auront pas tardé à taquiner la bête en hibernation. Moins de deux ans plus tard, l’album était là, comme une locomotive rutilante, flambant neuve (en édition simple, double ou deluxe) et une énième promesse de nouvelle vie musicale. Mais évidemment, avant même l’arrivée de ce Man on the Rocks, un lot de rumeurs et de premières ébauches avaient largement entamés les meilleures intentions. L’album allait être rock, folk, blindé de chansons lisait-on. Une véritable catastrophe annoncée, une apocalypse inévitable, pour tous les Cassandre de la première heure, les mêmes qui, malgré la période chill-out pas spécialement folichonne, restaient encore accrochés à l’espoir qu’il nous resserve un jour du Ommadawn, du Hergest Ridge ou, ultime fantasme, un nouvel Amarok !

“Let me out, I can’t breathe/ Gotta get out of this concrete hole”

Ces premiers mots (bien) chantés par Luke Spiller (The Struts) annoncent la couleur. Le résultat est là. Sacrément tragique pour les uns (forcément), plutôt sympatoche pour les autres. D’accord. Mais de quels autres parle-t-on ? De ceux qui prennent encore Mike Oldfield pour un songwriter inspiré et qui parviennent toujours, par une sorte de schizophrénie imposée depuis l’époque Richard Branson, à séparer le compositeur d’œuvres instrumentales chiadées et au-dessus du paquet, de l’auteur de chansons le plus souvent écrites en mode mineur… à quelques fameuses exceptions près (« Moonlight Shadow », « To France »).

Cela dit, la fausse bonhommie affichée ne doit pas faire oublier le reste. Et ce reste, justement, ne doit pas non plus écraser cet album volontairement modeste, plutôt bien produit par Stephen Lipson (Jeff Beck, Hans Zimmer, Paul McCartney) avec une tripotée de musiciens pas piqués des hannetons : Leland Sklar, John Robinson, Matt Rollings, Michael Thompson et Mike Oldfield, qui s’offre ici quelques instants de solistes bien sentis. C’est vrai, les obsédés de turbulences, de brisures traumatiques en tous genres, de bizarreries psycho-mélodiques en seront pour leurs frais. Le propos est ailleurs. La vérité aussi, probablement.

Après 41 ans de carrière, Mike Oldfield réalisait peut-être l’album dont il rêvait lorsqu’à 12 ans, il côtoyait l’iconique Mike Jagger par l’entremise de sa frangine Sally et de sa copine Mariane Faithfull. Il s’imaginait alors en « rockstar » de la pop avec les stades remplis en ligne de mire. On en est loin bien sûr, mais ses allusions à Tom PettySailing »), Meat LoafNuclear »), U2Moonshine »), Mark KnopflerDreaming in the Wind ») et au Steve Miller Band évitent à l’album de s’effondrer sur lui-même. Il assure le cahier des charges avec une meilleure tenue que certains de ses anciens travaux.

Pas exempt de lourdeurs (le mielleux « Minutes » ou le trop longuet « I Give Myself Away » de William McDowell), quelques très belles choses sont perceptibles (« Castaway », « Dreaming in the Wind », « Man on the Rocks », « Moonshine »). Si ces titres ne permettront jamais de sauver l’album aux yeux des plus exigeants et des exégètes nostalgiques, il nous donne l’occasion de réentendre le musicien au fil de chansons finalement très personnelles. Et pour les plus pessimistes, les plus définitifs, il faut se rappeler qu’après Earth Moving, album calqué sur le même modèle de la ritournelle inconstante, Mike Oldfield avait accouché dans la douleur de son Graal Amarok. Justement, depuis sa sortie, le guitariste annonce s’être replongé dans l’enregistrement d’une œuvre ambitieuse, à l’ancienne, aux petits oignons. Alors, qui sait ?

MIKE OLDFIELD – MAN ON THE ROCKS

Mike Oldfield - Man on the Rocks (2014)

Titre : Man on the Rocks
Artiste : Mike Oldfield

Date de sortie : 2014
Pays : Angleterre
Durée : 59’42
Label : EMI

Setlist

1. Sailing (4:46)
2. Moonshine (5:50)
3. Man On The Rocks (6:11)
4. Castaway (6:35)
5. Minutes (4:52)
6. Dreaming In The Wind (5:29)
7. Nuclear (5:04)
8. Chariots (4:39)
9. Following The Angels (7:05)
10. Irene (4:00)
11. I Give Myself Away (5:11)

Line-up

– Mike Oldfield / guitars, keyboards
– Leland Sklar (Phil Collins, Crosby, Stills & Nash, James Taylor) / bass
– John Robinson (Michael Jackson, Eric Clapton, Daft Punk) / drums
– Luke Spiller (the Struts) / vocals

[bsf-info-box icon_type=”selector” icon=”Defaults-zoom-in” img_width=”48″ icon_size=”32″ icon_color=”#333333″ icon_style=”none” icon_color_bg=”#ffffff” icon_color_border=”#333333″ icon_border_size=”1″ icon_border_radius=”500″ icon_border_spacing=”50″ title=”Discographie complète de Mike Oldfield sur AmarokProg.net” read_more=”title” link=”url:http%3A%2F%2Fwww.amarokprog.net%2Fgroupes_10000.html||target:%20_blank” read_text=”Read More” hover_effect=”style_2″ pos=”default”]
Votre avis

Laisser un commentaire