Pour la réédition de Androgyn (originellement publié en 2002) et après une pléthorique discographie, Klaus Shulze retrouvait une verve dont il se dotera encore lors de sa collaboration avec la ténébreuse et grandissime Lisa Gerrard de Dead Can Dance, édulcorant son propos par de larges séquences faisant référence à ses compatriotes de Tangerine Dream. En cela le compositeur allemand a voulu insuffler de larges thèmes aux accents orientaux sur plusieurs plages de ce nouvel opus. Comme le suggère le packaging, le musicien allemand cultive l’ambiguïté en délivrant ici un message sonore des plus futuristes, dans la droite ligne de son œuvre “synthétique“, s’insérant ainsi et par “Ricochet” (pour paraphraser Tangerine Dream) dans un genre bien particulier, totalement en phase avec l’univers cher au regretté Edgar Froese. Celui qui nous a quitté en 2015 avait d’ailleurs collaboré avec Schulze en tant que batteur durant les années “pink” à la toute genèse de Tangerine Dream.
Pour la réalisation de ce disque, Klaus Schulze s’est fait aider par Wolfgang Tiepold qui tient aussi les vocaux et le violoncelle, insufflant au disque ce fameux esprit d’ambivalence recherché. Les vocaux de Tiepold étant dans la tonalité et dans l’esprit d’une Lisa Gerrard, la contribution de ce musicien relève l’aspect assez “alambiqué” de cet album. Androgyn débute donc par un long morceau de plus de douze minutes dont Schulze a le secret, “In The Dimness”, situant à priori dans quel genre de “trip” initiatique il veut nous embarquer. Les rythmes entêtants et enivrants se font largement sentir sur le deuxième titre (“Back To The Future“) qui est une méga compo de vingt huit minutes carrément dans l’esprit Tangerine Dream. Elle fait entrer l’auditeur dans une sorte de transe permanente dont il paraît difficile de s’extraire. On doit également retenir les quatre titres qui suivent, pour ce qui les concerne, Schulze les a voulu encore plus hypnotiques qu’à l’accoutumée. Celles-ci sont inhérentes à son style lié aux musiques électroniques et par conséquent constituent sa marque de fabrique, mais elles prennent un relief plus prononcé avec Androgyn qui pourrait se ranger au coté des meilleurs albums de Dead Can Dance.
Klaus Shulze sort simultanément un autre album, double celui-là, avec un enregistrement inédit datant d’une dizaine d’années, nommé Eternal 70th Birthday. Comme son nom l’indique pour les soixante dix printemps du “jeune” homme. On peut donc lui souhaiter un “happy birthday” en espérant qu’il produise encore de nombreux albums du même tonneau.
KLAUS SCHULZE – ANDROGYN
Titre : Androgyn
Artiste : Klaus Schulze
Date de sortie : 2017
Pays : Allemagne
Durée : 79’53
Label : –
Setlist
1. In The Dimness Of Light (12:47)
2. Back To The Future (28:02)
3. There’s No Mystery (4:37)
4. Don’t Ask The Question Why (5:08)
5. The Passion Burns (4:22)
6. This House Full Of Shadows (20:43)
7. A Tiny Violin (Bonus track) (4:14)
Line-up
– Klaus Schulze / synthesizers, electric guitar (2)
– Wolfgang Tiepold / cello, voice samples
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Bonjour. Ce n’est pas un nouvel album, mais la réédition d’un album de … 2002 ! Ceci dit, cela montre bien le caractère intemporel des meilleurs KS, puisque vous avez pris cette production pour un nouvel opus. Malheureusement malade, KS ne produit plus d’albums depuis plusieurs années (dernier en date : 2013 Shadowlands). Il semble cependant qu’un vrai nouvel album devrait sortir très bientôt (“Silouettes”) enregistré par Klaus cet été.
Oups… merci pour ces précisions 🙂