bannière www.bdelanls.fr - Création et refonte de site internet

The Pineapple Thief est devenu un trio. Sans batteur attitré, le groupe de Bruce Soord a fait appel à Gavin Harrison pour nous balancer un album inattendu, conçu en quasi-secret 6 mois à peine après un premier opus solo remarqué de son leader….  Cyrille/Stéphane et Stéphane ont rencontré Bruce Soord et Steve Kitch qui nous racontent la genèse de Your Wilderness.

The Pineapple Thief - Your Wilderness (2016)

Lire la chronique de “Your Wilderness”

Bonjour à tous les deux, c’est une grande chance pour nous de vous avoir avec nous aujourd’hui, d’abord parce qu’on aime beaucoup The Pineapple Thief, ensuite parce qu’on a eu la chance d’avoir votre album en avant-première, qu’on l’a beaucoup écouté ces 10 derniers jours, et qu’on aime beaucoup !

Bruce Soord : Vraiment, c’est super, merci !

 ­

Merci d’être à Paris. Avant de parler musique, que représente Paris pour vous ?

Bruce Soord : Paris, c’est une atmosphère particulière, pleine de vibrations positives. C’est très agréable.

Steve Kitch: On était à Londres hier, et c’est vrai, qu’ici on se sent plus relax, moins tendus.

 ­

Même en ce moment, avec l’état d’urgence, l’agitation ?

Bruce Soord : Oh oui, c’est bien moins stressant que Londres… et pus il y a les gens (à Steve) Tu te rappelles la première fois qu’on a joué ici ?

Steve Kitch: Sur le bateau ?

 ­

Ça devait être à la Maroquinerie plutôt, une salle en sous-sol avec InMe, on était la…

Bruce Soord : Oui ! Exactement ! Génial ! Et tu vois on n’avait jamais joué pour le public parisien avant, l’atmosphère était fantastique, vraiment. Ça nous a vraiment donné envie de revenir jouer ici : on a joué 3 ou 4 fois à Paris… au Batofar, au Divan… superbe salle.

Steve Kitch: Oui mais quelle galère avec le trafic pour charger, décharger (ils se marrent).

 ­

On espère vous revoir rapidement ici.

Bruce Soord : YES ! Mais avant qu’on tourne de nouveau il faut qu’on règle notre problème de batteur… parce qu’évidemment ça risque d’être compliqué avec Gavin

D’ailleurs que s’est-il passé avec votre batteur ?

Bruce Soord : Et bien Dan, tu sais Dan Osborne, qui était notre batteur sur Magnolia

Steve Kitch: Il manquait de temps, il n’a pas voulu s’engager avec nous sur ce disque… C’est un gars qui est ‘tout ou rien’, et comme il ne pouvait pas s’engager avec nous à 100% sur ce disque, il a préféré ne pas démarrer du tout. Il travaille comme réalisateur vidéo et il a vraiment beaucoup de boulot en ce moment, du coup il ne pouvait pas se consacrer à The Pineapple Thief.

Bruce Soord : Du coup on s’est retrouvés à trois, sans batteur… mais à ce moment on n’avait pas envie de rechercher un membre permanent, de recruter un nouveau batteur pour le groupe… et Kscope a suggéré qu’on travaille avec Gavin Harrison… Notre première réaction a été de refuser, tu sais à cause de toutes ces histoires, ces comparaisons entre Pineapple Thief et Porcupine Tree, Steven Wilson, les comparaisons entre nos carrières etc etc…  au départ on trouvait que ce n’était vraiment pas judicieux…. Et puis ensuite on s’est ravisé parce c’est vrai que si tu réfléchis dans une optique purement musicale : qui est le meilleur batteur ? Qui est le meilleur batteur aujourd’hui sur la scène progressive : Gavin Harrison !

 ­

C’est clairement un des meilleurs, il a un son unique, une signature reconnaissable immédiatement.

Bruce Soord : Oui c’est vraiment ça…

Steve Kitch: Tu vois on a mis en ligne un teaser du nouvel album sur Facebook, et il y a quelques secondes de batteries vers la fin et on le reconnait immédiatement… Les gens nous ont dit : ‘C’est Gavin ??? ‘

Bruce Soord : C’est Gavin ??? (En criant et en levant les poings au ciel en se marrant)… En même temps c’était un risque, le contrecoup aurait pu être que les gens, le public, les médias s’imaginent qu’on avait pris Gavin pour ressembler à Porcupine Tree par exemple… on a beaucoup pensé à ça… Mais pour l’instant on a plutôt des retours positifs…Surtout on n’avait pas imaginé l’impact que ça aurait, qu’il aurait sur le disque, sur la musique, à tel point qu’on n’imagine pas aujourd’hui tourner sans Gavin Harrison, tellement il nous a apporté. Il n’est pas impossible qu’il joue avec nous… mais il est tellement occupé avec King Crimson en ce moment….Du coup pour le moment, on est bien emmerdé et on ne sait pas ce qu’on va faire…ou ne pas faire en terme de tournée ou de concerts (il sourit)

Steve Kitch: On a besoin d’un très bon batteur désormais, en qui on peut avoir une confiance absolue.

Bruce Soord : Oui, comme tu l’as signalé, il a une signature, un son unique…qui d’autre peut jouer comme lui…?

The Pineapple Thief

Du coup ça serait intéressant aussi d’avoir Gavin Harrison jouant les vieux morceaux le back-catalogue de The Pineapple Thief.

Bruce Soord : (admiratif) Ça serait vraiment extraordinaire ça, oui…Donc on y travaille, on verra si ça abouti, j’espère… En tout cas il y a peu de chance qu’on arrive à l’avoir avec janvier prochain…et on reviendra jouer à Paris à ce moment.

C’est aussi la première fois que vous travaillez avec des invités sur un album, on a bien sur parlé de Gavin, mais il y a également John Helliwell qui contribue sur un morceau, comment s’est fait la connexion entre vous ?

Bruce Soord : Je suis juste un fan absolu de Supertramp, surtout des vieux albums, Crime of the Century, Crisis, What Crisis ?… et pour moi c’était comme un rêve de gosse si on pouvait avoir John Helliwell sur le disque. Je ne le connaissais pas, j’ai juste pris contact avec lui et il a gentiment accepté de participer. Sa participation n’était pas essentielle sur l’album, on aurait fait le disque sans lui, mais pour moi c’était comme…

« Il me semble important que chacun puisse mettre la main à la pâte lors de la création de l’album et puisse exprimer ses opinions… »

Un cadeau ?

Bruce Soord : Yeah, tout à fait.

Steve Kitch: Il nous a fait un beau solo sur un seul morceau, c’est un beau cadeau c’est vrai.

 ­

Le son que vous avez sur l’album est assez nouveau pour vous, sur ce morceau en particulier.

Bruce Soord : Tout à fait, tu as entièrement raison.

 ­

Sur ce titre en particulier, “Feng for Yourself”, je trouve que vous avez un son finalement assez jazz, en particulier sur la batterie, c’est dans l’esprit de ce que Gavin Harrison a fait en retravaillant les titres de Porcupine Tree sur Cheating The Polygraph.

Bruce Soord : Oui tout à fait, et tu vois je me rappelle quand on a envoyé le morceau à Gavin la première fois… On lui a juste dit, joue ce que tu veux, comme tu le sens (comme si je pouvais donner des leçons ou des conseils à un type comme Gavin en lui disant quoi faire sur son instrument et comment le faire (il se marre))  Et donc la démo initiale avait un beat vraiment super basique (il bat le rythme façon poum-tchak sur sa cuisse pour illustrer) … Et finalement il nous a fait ce truc génial avec les brosses, très soft, très jazz… ça colle pile à l’esprit du morceau, ça fonctionne vraiment bien.

Steve Kitch : Jon ( ndlr : Sykes), notre bassiste a aussi un background jazz et il a adoré aussi.

Bruce Soord : Donc notre prochain album sera juste un disque de jazz (ils se marrent).

 ­

Vous avez laissé beaucoup de liberté à Gavin, pour qu’il adapte son jeu aux morceaux ?

Bruce Soord : Oui, en fait même plus que ça sur certains titres. Par exemple il y a cette chanson “Tear You Up”, qui est une des dernières qu’on a écrite pour ce disque, et sur laquelle j’avais vraiment du mal. J’avais à peu près la moitié du morceau et je ne trouvais pas comment le terminer, j’avais couplet et refrain, mais je n’arrivais à en faire quelque chose qui me satisfasse, je n’arrivais nulle part tu vois … Et Gavin m’a dit, envoie moi ce que tu as fait, même si ce n’est pas terminé, je vais écouter et voir ce que je peux en faire. Il a joué sur la maquette, assemblé le tout, créé ce truc génial à la batterie dans la section du milieu et me la renvoyé en disant qu’il verrait bien le morceau comme ça…et que peut-être ça pourrait m’aider à terminer ce foutu morceau (il sourit). Donc tu vois, Gavin a eu un vrai rôle, presque de producteur parfois, un gros impact artistique en tous cas … (songeur)

 ­

Donc ce n’était pas qu’un simple invité ?

Bruce Soord : Non non non, il était bien plus que ça !

 ­

Du coup il a eu un gros impact sur ce disque.

Bruce Soord : Enorme.

 ­

Même sur l’écriture ?

Bruce Soord : Non les morceaux étaient écrits, mais il nous a vraiment apporté sur les arrangements et sur la production. Il a aussi apporté une touche progressive sur certains passages… Je me rappelle d’un truc par exemple, il y avait un morceau qui sonnait comme un vieux titre de Pineapple Thief, avec un début assez calme et qui montait petit à petit (il chante) … et à l’origine c’était du 4/4 tout au long du morceau, et je trouvais ça bien… Et la Gavin m’a dit “Bruce, j’aime bien ce titre…mais c’est chiant à jouer pour moi, je m’ennuie “, et il a refait les parties de batteries en 3/4 et en apportant sa touche avec ses trilles et il a rendu la section rythmique bien plus intéressante. Donc oui : production, arrangements. Et presque sur l’écriture ou plutôt la réécriture de certains passages si on y réfléchi.

 ­

Tu penses qu’il pourrait intégrer le groupe de manière permanente ?

Bruce Soord : Ça serait incroyable si ça se produisait, mais j’y vois un problème : c’est toujours cette histoire de comparaison avec Porcupine Tree. Porcupine Tree existe toujours officiellement même si la mise en sommeil dure, et il tourne pas mal avec King Crimson depuis quelques années. J’adorerais qu’il reste avec nous, mais ça semble délicat. On plaisantait avec Gavin, si on vend 1 million de disques avec cet album, il serait obligé de rester… (Il se marre)

Il pourrait faire comme Mike Portnoy et être dans quinze groupes en parallèle ! (rires) Sinon est-ce que tu peux nous parler du concept derrière ce disque, s’il y en a un bien sur ?

Bruce Soord : Oui il y a un concept. D’ailleurs quand on a commencé à travailler sur ce disque, j’avais un concept bien précis en tête… mais ce n’est pas quelque chose que je pourrais te décrire comme une histoire, c’est plus abstrait tu vois ? Et c’est aussi illustré par l’artwork : dans ma tête ces chansons ont été écrites du point de vue de parents qui voient leurs enfants grandir et s’éloigner d’eux, jusqu’à se séparer et se retrouver seul… les enfants se retrouvent seuls, les parents se retrouvent seuls de leur côté… Tu peux avoir des pensées horribles comme agréables à propos de ce type de situations,  et si tu regardes l’artwork, c’est ce qu’on a essayé d’illustrer : une mère et son enfant regardant ensemble un paysage désert, sauvage… C’est pour ça que l’album s’appelle Your Wilderness (ndlr : Ton Désert), car pour moi, la vie est un désert, tu traverses la vie comme un désert… tu ne sais pas où la vie va te mener, tu peux te perdre également.

Gavin Harrison

« Il me semble important que chacun puisse mettre la main à la pâte lors de la création de l’album et puisse exprimer ses opinions… »

C’est cette idée qui a inspiré plusieurs morceaux, comme “No Man’s Land” qui parle d’une mère qui a perdu son enfant…ce qui était sa raison de vivre… (Pensif) C’est vachement triste en fait, mais je crois que j’aime écrire sur ces thèmes…et ça te fait chérir encore plus ce que tu as, toi en tant que personne… c’est vraiment l’idée du disque.

 ­

Les chansons tristes, ou la musique emprunte de tristesse, c’est souvent ce qui est le plus émouvant…

Bruce Soord : (il s’exclame) Oui ! Et c’est aussi ce qui m’inspire… et bizarrement quand tu écris des chansons tristes, ça peut aussi te rendre très heureux car tu transposes en musique des choses, des situations qui ne sont pas la réalité…et tu es heureux finalement que ça ne soit pas la réalité.

 ­

Pourtant je trouve que globalement le disque est moins triste que certains albums précédents.

Bruce Soord : C’est probablement vrai également, peut-être que la production joue dans ce sens. Et il sonne peut-être plus joyeux du fait de l’apport de Gavin, encore une fois. Il a amené son énergie, son excitation sur ce disque, sur toute la rythmique…en la faisant passer parfois au premier plan. Tu vois, ce n’est pas une mauvaise chose, auparavant la rythmique dans The Pineapple Thief n’était pas un élément prépondérant. Ça passait un peu à l’arrière-plan, juste pour donner de l’assise aux morceaux, pour aider les autres instruments à fusionner ensemble.

 ­

Alors qu’ici on a vraiment une section basse-batterie de tout premier plan, ça fonctionne vraiment superbement.

Steve Kitch: Oui, Jon a pris un pied énorme à jouer avec Gavin.

 ­

On peut imaginer… (pensifs) La première fois qu’on a entendu l’album, on a ressenti beaucoup de sérénité, tu as d’ailleurs déclaré que tout était venu très facilement au moment de l’écriture, des maquettes, même ta voix semble plus facile, plus posée…

Bruce Soord : Ah, peut-être…

Steve Kitch : (moqueur), Oui maintenant il chante bien …

Bruce Soord : Ma voix… franchement quand je réécoute les premiers Pineapple Thief, ma voix était plus monocorde, bien moins assurée, avec un spectre plus étroit aussi (il grimace), presque nasillarde à la Smashing Pumpkins  (il fait le canard)… maintenant avec toutes ces années de pratique, c’est quand même un peu mieux (sourires). Bon je ne me considère pas comme un chanteur de rock, je n’ai pas le coffre, la puissance pour ça… Si j’essaye de crier, ça ne fonctionne pas, ma voix ne suit pas… d’ailleurs, quand tu écoutes le disque même sur les morceaux un peu pêchus, avec de la puissance, ma voix reste assez douce, assez soft…

Steve Kitch : D’ailleurs au niveau voix, on a gardé des passages extraits des démos.

Bruce Soord : Exact !

Steve Kitch : C’est parce que tu étais bien plus relax quand tu les as enregistrées…

Bruce Soord : Oui, mon studio est chez moi, et j’ai enregistré les démos avec les fenêtres ouvertes, avec les chants d’oiseaux dehors, les enfants qui jouaient au rez-de-chaussée… Ça ne s’entend pas bien sûr, mais ça te donne une atmosphère, un genre de feeling propice à chanter ce genre de chansons.

 ­

C’est peut-être aussi de la que vient cette sensation de sérénité.

Bruce Soord : Oui possible … et aussi parce que contrairement à certains albums précédent qui ont été finalement stressants à réaliser, pour plein de raisons (difficultés à jouer, à assembler les morceaux…) pour celui-là, tout c’est bien passé. Auparavant quand ça ne fonctionnait pas, je pouvais me mettre franchement en colère, m’énerver… All The Wars a été très dur à sortir quand on y repense… Ici rien de tout ça, l’album a été réalisé dans le calme, tout s’est mis en place simplement, presque naturellement, sans forcer. On n’a pas eu à se forcer, ni à se demander ce qu’il fallait qu’on fasse pour réaliser un disque qui fonctionne, tout est venu vraiment naturellement.

Steve Kitch : Chacun avait son rôle, chacun savait quoi faire et quand…

Bruce Soord : Une des choses aussi qui nous a aidé, c’est que Gavin, qui a fait ses parties dans son propre studio nous a livré du clé en main. C’est aussi pour ça qu’il a cette signature, il a un énorme studio avec ses kits de batterie réglés au micropoil, prêts à être utilisés…Ses parties de batteries étaient prêtes à être mixées quand il nous les a données, on a rien eu à retravailler. Tu vois on assemblait nos prises de guitares, claviers, basses… On en faisait une backing track de base… Hop on rajoute les bandes de Gavin par-dessus, on appuie sur ‘play’… et … (il s’immobilise)… ‘Just Brilliant’… (rires), franchement ça nous a réellement facilité la vie.

Steve Kitch : Et en fait on début on flippait… quand on a reçu la première contribution de Gavin, on espérait que ce soit bon, non en fait on savait que c’était bon…

Bruce Soord : Mais on n’était pas sûr que ça colle à nos morceaux. Steve m’a envoyé un message quand on a reçu la première bande de Gavin, il ne voulait pas l’écouter. Imagine qu’on se soit plantés, et qu’il nous ait fait un truc dans un style totalement différent de ce qu’on espérait… et heureusement Gavin a vraiment saisi l’essence de nos idées, c’est un très grand.

 ­

En fait en écoutant le disque on a vraiment l’impression que tout est naturel, soft quand il faut, heavy quand il faut, tout est à la bonne place au bon moment.

Bruce Soord : Génial, merci… Tu sais, c’est peut-être aussi parce qu’on ne s’est vraiment pas mis la pression avec ce disque, y compris pendant la phase d’écriture, je me rappelle même avoir dit à Steve que je me fichais de savoir ce qui se passerais avec ce disque, comment il serait reçu…Juste écrire ce qu’on voulait, comme on voulait, sans contraintes…et si le public suivant tant mieux, s’il ne suivait pas… on s’en foutait … un peu. (Ils se marrent).

Steve Kitch

On ne s’est pas occupé de ce que le public voulait ou ne voulait pas, on a juste écrit nos chansons… On s’est simplement posé la question à la fin de savoir si les gens allaient aimer le disque… mais pendant l’écriture tout s’est passé de manière vraiment sereine…et finalement tout s’est emboité tout seul.

Steve Kitch: On ne s’est pas non plus mis la pression sur le style, si on sentait qu’un morceau devait sonner ambient, on faisait de l’ambient, si ça devrait sonner heavy, on le faisait heavy. etc.

« Il me semble important que chacun puisse mettre la main à la pâte lors de la création de l’album et puisse exprimer ses opinions… »

Bruce comment ton album solo a-t-il influencé ce disque ?

Bruce Soord : Tu vois, avant que je fasse cet album solo, il y avait toujours une espèce de conflit à l’intérieur de ma tête, à propos du style de musique que j’écrivais…. Est-ce que je faisais de la musique à la manière d’un songwriter, avec un beau refrain et un joli couplet (il sourit) ou est-ce que j’écrivais quelque chose de plus aventureux, plus complexe, dans une veine plus progressive   ? Maintenant que j’ai fait ce disque c’est plus clair, mon disque solo était plus un disque de chanson, et du coté de The Pineapple Thief, je veux écrire, faire et jouer une musique moins traditionnelle, plus progressive, sans m’occuper d’un style particulier. Par exemple si tu écoutes le premier titre de l’album, “In Exile”, comment décrirais-tu le morceau ? Ce n’est pas un morceau pop ou rock, il n’y a pas de couplet/refrain, mais il coule et se développe dans un style progressif avec un début calme, une montée et un beau final, très énergique… Ça ne se serait pas produit, je n’aurais pas écrit de morceau de ce type, si je n’avais pas fait mon album solo auparavant…et déterminé cette séparation dans ma tête…

Steve Kitch : Ca a poussé The Pineapple Thief à être plus un groupe qu’auparavant.

Bruce Soord : Tout à fait !

Steve Kitch : Avant The Pineapple Thief était considéré comme un projet de Bruce, maintenant qu’il a commencé une carrière solo, on a une séparation plus franche entre projet solo et groupe… et plus de cohésion probablement aussi.

Bruce Soord : Et la pour ces morceaux destinés à The Pineapple Thief je suis arrivé avec des idées très basiques, peu développées, et Steve a contribué, a enrichi ces idées. Sur “That Shore”, les idées de base viennent de Steve, la base de la mélodie, le tempo, c’est lui j’ai juste brodé un peu par-dessus. C’était différent comme manière de travailler.

Steve Kitch : D’habitude il arrive avec des morceaux ficelés. Là on voulait que ce soit un travail commun de The Pineapple Thief, ça a été le cas avec Gavin, et avec Jon aussi. On a fait écouter à Jon des maquettes sans aucune ligne de basse en lui disant : fait ce que tu veux, pourvu que ça sonne bien…comme pour Gavin avec la batterie.

 ­

Du coup ça va renforcer encore la comparaison avec Porcupine Tree, qui au début était le projet solo de Steve Wilson … pour devenir un vrai projet de groupe sur la fin.

Bruce Soord : Oui, probable.

Steve Kitch : Peut-être que certains vont aussi penser que c’est la fin du groupe.

Bruce Soord : Oui, les gens peuvent penser : Bruce part en solo, Steve Wilson est parti en solo, ça a été la fin de Porcupine Tree, ça sera la fin de Pineapple Thief, mais je peux t’assurer que non.

 ­

Good news (tout le monde se marre)… Parlons un peu live… Au début du groupe, sur les premiers, vous étiez deux guitaristes…

Bruce Soord : (il coupe) Ah, non, c’était juste moi, j’ai monté un faux groupe !

The Pineapple Thief

« Il me semble important que chacun puisse mettre la main à la pâte lors de la création de l’album et puisse exprimer ses opinions… »

(il coupe) Ah, non, c’était juste moi, j’ai monté un faux groupe !

Bruce Soord : Oui, en fait c’était pour qu’on ne voie pas sur les crédits : écrit par B. Soord, chanté par B. Soord, guitare et claviers B. Soord…. Ça aurait effrayé le public ! Personne n’aurait acheté ça….mais tu as par contre raison sur les premiers live, on était deux guitaristes.

 ­

Du coup ma question initiale concernait les arrangements, les parties de guitare qui se superposent sur les morceaux, comme le final de “In Exile” par exemple. Comment allez-vous transposer ce type morceau pour la scène avec juste Bruce à la guitare ?

Bruce Soord : C’est un truc que m’a demandé Gavin aussi ! On va devoir revisiter …. Ou prendre un deuxième guitariste. Je ne suis pas un virtuose et il y a certaines parties, assez peu, qui sont vraiment techniques. C’est Darran Charles de Godsticks qui les joue, techniquement il est fort et très rapide, il faut qu’on voie si on peut l’avoir en guest sur la tournée…

Steve Kitch: Après on n’est pas obligé de reproduire l’album à 100% à l’identique, en live tu peux faire des choses un peu différentes.

 ­

C’est toujours différent en live, mais il y a des morceaux ou des passages tellement géniaux que ce serait vraiment dommage de ne pas les avoir tel quel ‘live’.

Bruce Soord : Et bien, reste à l’écoute, on verra… pour l’instant rien n’est décidé.

Steve Kitch: Avec un guitariste live de plus, on sonnera de toute manière différemment.

 ­

Est-ce que vous avez des influences majeures qui vous aident à écrire, à  composer ?

Bruce Soord : Au niveau du groupe tu veux dire ?, on vient d’horizons différents : Steve n’a pas du tout de background progressif par exemple, alors que moi j’ai grandi avec les grands groupes progressifs des 70 : Supertramp, Camel, Yes… j’aime beaucoup les premiers Alan Parson’s Project, Pink Floyd… tous les grands classiques en fait, les mêmes qui ont influencé Steven Wilson d’ailleurs, certainement. Steve ?

Steve Kitch : Je viens plus de la scène de Bristol : j’ai toujours beaucoup écouté et aimé Portishead et Massive Attack… tous ces trucs de trip-hop de la scène de Bristol. Ces groupes ont eu beaucoup d’influence sur moi.

Bruce Soord : Au début Steve écrivait des morceaux de trip-hop… et donc ça me convient parfaitement car du coup ça rend The Pineapple Thief plus progressif alternatif que réellement progressif comme les groupe modernes qui se réclament de l’héritage des 70 comme Pendragon ou Spock’s Beard par exemple. Plus récemment j’ai travaillé avec Jonas Renske de Katatonia ou Mikael (Åkerfeldt) d’Opeth et cela a aussi eu une grande influence… d’être en contact avec et exposé à ce style… puis tout cela bouillonne, se mélange…

 ­

 Ça fait beaucoup d’univers très différents.

Bruce Soord : Pour Opeth, tu vois j’ai remixé Damnation, du coup Mikael disait que j’ai peut-être rendu l’album moins métal et plus progressif. Quand tu fais ce travail, tu écoutes vraiment tous les détails, en étant très concentré, pour tout assembler au final et construire ou reconstruire les morceaux… ça laisse forcément des traces et t’influence quelque part. C’est très intéressant et enrichissant comme boulot…

Bruce Soord

« Il me semble important que chacun puisse mettre la main à la pâte lors de la création de l’album et puisse exprimer ses opinions… »

Si je te dis que ce nouveau disque est une synthèse de tout ce qu’a fait Pineapple Thief, il y a de la mélancolie comme dans Magnolia ou Variations on a Dream, il y a de l’énergie comme dans Someone here is missing ou All the wars…que c’est une combinaison des styles que le groupe a exploré depuis toutes ces années, êtes- vous d’accord ?

Bruce Soord : Probablement, tu as probablement raison. De plus avant que je commence à écrire, on a passé du temps à réécouter, revisiter les premiers albums de The Pineapple Thief. J’ai redécouvert mes racines progressives, et Darran aussi d’ailleurs… J’avais oublié un tas de chansons qu’on avait écrit au début du groupe…et Darran me disait : “Hey Bruce, ce style sur 137 c’est bon” ou “Variations, c’est d’enfer … “, et j’avais oublié car je n’avais pas écouté ces morceaux depuis des années…et pour le nouveau disque, ça m’a fait réaliser qu’on avait quand même fait de belles choses par le passé, qu’on pouvait s’en inspirer… et qu’on avait oublié qu’on pouvait faire ce style de chansons…. Pas oublié dans le sens ou ce n’était pas bon, mais parce qu’on avait exploré autre chose entre-temps. Il y a aussi la maturité ou l’expérience que j’ai, qu’on a gagné à la fois en tant que musicien ou songwriter…Espérons que ce soit la bonne combinaison !

 ­

Est-ce que ça vous rapproche de Radiohead qui a eu la même démarche et sorti un dernier disque en s’inspirant de leur meilleurs moments passés.

Bruce Soord : (pensif) Peut-être.

 ­

Tu l’as écouté ?

Bruce Soord : Rapidement, une fois. Un truc m’a surpris : il y a très peu de batterie, c’est très soft… Et toi, tu as aimé.

 ­

Oui, et je trouve des similitudes entre leur disque et Your Wilderness.

Steve Kitch: C’est une étape de maturité. Revisiter son passé, s’en inspirer pour essayer d’en sortir quelque chose de plus grand.

 ­

Depuis pas mal d’années maintenant vous êtes sur Kscope. Qu’est-ce que ce label vous apporte ?

Bruce Soord : Kscope est devenu plus qu’un label. C’est un style et ils ont une liste d’artiste qui force le respect. Steven Wilson bien sûr, mais plein d’autres aussi … qui définissent une sorte de son ou de style Kscope. Avant, jusqu’à Little Man, nous étions chez Cyclops, et Cyclops était la boite d’un seul homme. La seule chose qu’il faisait c’était presser les CDs et les envoyer aux magasins, pas de promotion… Avec Kscope c’est différent : rien que le fait d’être là, avec vous à Paris par exemple. Beaucoup de personnes ne connaissent pas les albums de The Pineapple Thief qui ont été édité par Cyclops d’ailleurs. Avoir aussi un artiste comme Steve Wilson sur le label tire vers le haut. Tout le monde connait Kscope grâce à lui. Nous sommes très chanceux d’être sur un label comme Kscope. Et aujourd’hui encore, avec Steve, on nous demande ” comment signer un contrat avec une maison de disque, comment développer une fanbase… ?” … Et il n’y a pas de réponse… il faut être patient. On a bossé 8 ans en partant de rien avant d’être reconnu. 6 albums… ça prend du temps. On est vraiment chanceux sur ce coup.

 ­

Est-ce qu’on peut dire qu’il y a un son Kscope ?

Bruce Soord : Un son spécifique je ne sais pas, mais un style, oui c’est certain. Dans les groupes qui sont signés, oui, ils essayent de trouver un nouveau style rock prog, plus moderne, plus neuf. Anathema, Wilson… ils essayent de repoussent les frontières du prog, pour l’amener vers un style plus post également. Comme avec Engineers ou North Atlantic Isolation par exemple, ils essayent de vraiment moderniser ce courant.

Bruce Soord

On peut aussi parler d’identité visuelle chez KScope, comme avec la pochette de ‘Your Wilderness’ qui est dans l’esprit de ce qu’on a pu voir sur certains NoSound.

Bruce Soord : Yeah, en fait, c’est le styler de Carl Glover qui est très reconnaissable. Qu’il fasse la pochette de Blackfield, de Marillion, de No-Man ou la nôtre, c’est du Carl Glover.

« Fish va enregistrer son dernier album l’année prochaine avant de se retirer. L’écriture devrait bientôt commencer ! »

Steve Kitch : Kscope est aussi réputé pour le packaging, la manière dont ils présentent les albums. C’est toujours très soigné, que ce soit les vinyles ou les CDs, avec des digibook très classieux… Ce sont des beaux objets, et les gens acceptent de payer, parfois un peu plus, mais ils achètent des objets bien plus beaux qu’un simple cd dans un boitier cristal. Ils ont lancé, créé un peu un style haute couture pour la musique en termes de packaging.

Bruce Soord : C’est vrai que Kscope est un des seuls à faire d’aussi beaux packages pour la musique progressive.

 ­

On aime beaucoup vos pochettes, les quatre dernières illustarent des univers très différents les uns des autres…

Steve Kitch: Ça vaut aussi le coup pour nous de faire un effort sur la qualité des illustrations, des photos car on sait que KScope en fera quelque chose de luxueux.

 ­

C’est un peu un retour aux belles pochettes de l’époque Pink Floyd, surtout avec le retour du vinyle.

Bruce Soord : C’est fantastique ça…

 ­

Un peu tôt pour demander cela, alors que l’album n’est pas encore sorti, mais : de nouveaux projets à venir ?

Bruce Soord : Du repos d’abord, car je n’ai pas chômé depuis mon album solo. C’était très court entre ce disque et le nouveau  The Pineapple Thief. Ensuite, peut-être un nouveau Wisdom of Crowds, on verra avec Jonas, mais il est très occupé avec Katatonia. On a tous les deux envie, mais il faut qu’on arrive à faire coïncider les agendas, c’est le plus compliqué.

 ­

On a quand même un problème avec ce disque : il est trop court ! Pourquoi si court ? Est-ce qu’on peut espérer des bonus ?

Bruce Soord : Eh bien, il fait 41 mn, pour l’époque actuelle c’est un peu court. Reviens dans les années 70 ! C’était la durée standard ! On s’est demandé aussi, si les auditeurs en auraient assez (il rit) mais on a trouvé que l’album était bien ainsi. Il ne lui manque rien. Il vaut mieux qu’il sorte à 40mn, plutôt qu’a 50 avec dix minutes de remplissage inintéressantes. On va sortir une Deluxe Edition avec un CD bonus, avec des titres enregistrés il y a 8 ans, il y aura un long morceau un peu ambient d’ailleurs.

 ­

Tu imagines faire un album instrumental un jour ? Quelle est votre orientation pour le futur ?

Bruce Soord : Non, pas du tout. Ou alors en bonus d’un autre projet. Je ne peux pas imaginer sortir un disque sans chanter. Et je souhaite vraiment qu’on continue dans une veine plus progressive, plus aventureuse… comme j’ai aujourd’hui du mal à imaginer faire un disque sans Gavin Harrison à la batterie, ça va être difficile.

Steve Kitch: On pourra avoir un autre batteur, mais techniquement il faudrait qu’il soit au même niveau que Gavin.

Bruce Soord : Et aussi inspiré !

 ­

Le challenge est relevé !

Bruce Soord : Comme tu dis ! Mais c’est sympa.

Est-ce que tu penses que c’est l’album le plus cohérent du groupe ?

Bruce Soord : Je dois confesser que j’ai terminé l’album dans un tel état de fatigue, après l’avoir tellement écouté lors des étapes de mixage… que je n’ai pas d’opinion. Et je n’ai pas demandé à Steve non plus… Ma femme l’a écouté et on pense que ça fonctionne, que c’est bon.

Steve Kitch: Un dernier album est souvent le préféré, surtout après un travail finalement assez dur. On est content de nous, maintenant… Votre opinion a vous qui l’avez écouté est certainement aussi, sinon plus pertinente que la nôtre.

Bruce Soord

« Fish va enregistrer son dernier album l’année prochaine avant de se retirer. L’écriture devrait bientôt commencer ! »

Magnolia n’était pas très surprenant, ici même avec quelques surprises, on a le sentiment que tout est à la bonne place.

Bruce Soord : Magnolia était un disque un peu plus ‘mainstream’. Pour celui-ci, comme on l’a dit, tout est venu naturellement. On ne s’est pas demandé quel style de chanson écrire, qu’est-ce qui ferait plaisir au public … J’ai juste pris ma guitare, et c’est venu.

Steve Kitch: Aucune pression, et si un morceau était terminé et court, et bien c’était cool comme ça, du moment que ça fonctionnait.

 ­

Ce n’était pas la peine de se forcer à écrire des titres qui n’auraient pas eu leur place dans ce disque.

Bruce Soord : Oui d’un point de vue cohérence c’est ça. Et si tu me demande quel style de morceaux manque à ce disque, et bien je ne sais pas répondre.

 ­

Qu’écoutez-vous en ce moment ?

Steve Kitch : Pas tant de choses pour ma part, je passe mes journées en studio, donc j’écoute énormément de choses dans le cadre de mon travail (ndlr : Steve est ingénieur du son), donc à la maison, je recherche plutôt du calme (sourire)… mais c’est dommage car je peux rater des choses, alors que la musique est une passion.

Bruce Soord : C’est un peu pareil pour moi, je passe aussi beaucoup de temps à travailler sur des mix pour d’autres groupes…On a eu des contacts très intéressants avec un groupe Indien et un autre Pakistanais car ils aiment The Pineapple Thief. C’est sympa de s’ouvrir à d’autres cultures musicales en tous cas…avec des instruments exotiques.

Steve Kitch : C’est rafraichissant.

Bruce Soord : Ca peut aussi nous inspirer dans le futur. Et je travaille aussi avec des gallois : Ghost Community. Un peu dans le style It Bites, Pop/prog, très sympa.

 ­

Pour terminer, quel est votre avis sur l’impact d’internet sur la musique ou sur l’interaction avec les fans ?

Bruce Soord : De manière générale, je trouve ça super. La musique est plus accessible, touche plus de personnes… tout autour du monde même. On reçoit des messages de personnes des 4 coins du monde, ça n’arrivait pas, jamais, avant Internet. Le seul truc, c’est qu’Internet est anonyme. N’importe qui peut se mettre en ligne et sortir des trucs horribles, des insanités, insulter… Ça c’est terrible. D’ailleurs, j’étais vraiment heureux de n’avoir que des commentaires sympas quand on a annoncé publiquement qu’on aurait Gavin sur l’album. Il y a pleins de groupes, qui se désengagent d’Internet, qui coupent le lien avec les fans à cause de ça. Parce qu’il y a toujours quelqu’un pour être méchant gratuitement à ton égard. J’ai vu ça sur le Facebook de Katatonia par exemple, plein de commentaires positifs et d’un seul coup des personnes qui déversent leur haine sur le groupe : pourquoi avez-vous vous fait un disque comme ça, c’est de la merde, je vous hais… etc etc… Ça ne donne pas envie. Quand ça t’arrive en tant qu’artiste, c’est terrible, c’est traumatisant. Et les gens font ça parce qu’ils sont invisibles. Jamais ils n’auraient le courage de dire en face que ce qu’ils écrivent en ligne.

Steve Kitch : Heureusement il y a plus de positif !

Bruce Soord : Après au niveau groupe, il y a l’argent, avec le streaming, Spotify …etc…et on gagne peu avec ce système… Tu donnes presque ta musique gratuitement, MAIS, de temps en temps, tu rencontres des gens au concert qui viennent te voir parce qu’ils t’ont découvert sur Spotify… C’est une bonne opportunité de se faire de la pub de se faire connaitre. D’ailleurs quand on parle du groupe à des gens qui ne connaissent pas, la première chose qu’ils demandent c’est : est-ce que tu es sur Spotify ? Et si tu n’y es pas, ou si tu t’en retire, comme Steve Wilson, tu rates un maximum de personnes, tu manques d’exposition. Par contre, si des gens qui t’ont découvert sur Spotify, viennent au concert et t’achètent un CD ou un tee-shirt, le pari est gagné. Il faut trouver un modèle économique différent qui permette de vivre. C’était un peu la même chose il y a 30 ou 40 ans, avec les enregistrements sur cassette ou les CD gravés à la maison. Il faut trouver une autre manière de gagner de l’argent et de vivre de notre musique… Les tournées et le merchandising sont une de ces manières.

 ­

Merci beaucoup pour votre disponibilité à tous les deux, c’était un moment privilégié d’avoir cette conversation pour nous.

Bruce Soord & Steve Kitch : Merci à vous et heureux que vous aimiez l’album et qu’on vous ait surpris avec ce disque.

Une interview préparée et réalisée par Cyrille Delanlssays et Stéphane Mayère, le 26 mai 2016
Remerciements : Valérie Reux
Traduction : Stéphane Mayère

Votre avis

Laisser un commentaire