Panic Room – Essence

Une version acoustique, c’est comme une compilation ou un enregistrement live. On dira ce qu’on voudra mais le résultat est rarement assez emballant pour nécessiter de s’y étendre. Même au soleil. Après quatre albums studio où la menace semblait planer en permanence, le groupe anglais emmené par la malicieuse et affranchie Anne-Marie Helder propose avec Essence des versions alternatives picorées ici et là (hormis Incarnate, curieusement laissé de côté), arrangées dans cet unplugged au charme venimeux. Piano, guitare, basse, percussions, flutiaux ne sprintent plus dans les dédales de titres gentiment torturés mais prennent un malin plaisir à l’émancipation, hors de leur carcan d’origine et travaillent le désir d’une beauté simple et voluptueuse. Situé au même niveau d’altitude que les versions studio, le changement de peau n’altère en rien le lustre d’origine. On y retrouve quelques perles majeures (« Promises », « I Am a Cat » délicieusement entrainantes), une plongée dans l’innocence gagnée par une forme simplifiée où se mêle l’envie des musiciens (dont le bassiste Yatim Halimi et le bizut Dave Foster venus du Steve Rothery Band) de s’amuser avec un enthousiasme contagieux à retranscrire des sentiments simples. Le dessein musical n’est pas monstrueux. Et en cherchant l’émotion, en puisant dans la sincérité, sans sensiblerie mais avec des oripeaux diablement séduisants, Panic Room offre avec Essence une vision légère et passionnée de ses chansons. Deux excellents titres inédits (« Rain& Tears & Burbundy » et « Denial » ), la voix d’Anne-Marie Helder, dont on s’amourache sans résister, en bandoulière et le résultat est à la bonne hauteur sur l’échelle du sensible.

Date de sortie : 2015
Pays : Angleterre
Durée : 58’59
Label : Firefly Music