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Mike Oldfield - Tubular Bells 2
4.8TOP 1992

Après le fracassé fracassant Heaven’s Open (voir épisode précédent), la situation de Mike Oldfield (38 ans seulement) se résumait à celle d’un gamin surdoué qui quittait enfin le giron familial vers l’infini et au-delà. Courage, fuyons… le phœnix tubulaire sous le bras, en guise d’assurance et de pied de nez format Cyrano. On le sait, cela faisait un bail que le guitariste refusait obstinément d’écrire cette suite malgré l’empressement d’un Richard Branson au flair marketing déjà fatigué. Arguant d’un manque d’intérêt caractérisé pour la simple idée d’un second volet à Tubular Bells (ou Ommadawn) et après avoir vu les commerciaux-crypto-financiers amputer salement la campagne promo de son magnum opus Amarok, l’idée de suriner définitivement le cordon pandouillant mollement avec le milliardaire finit son chemin.

Les temps avaient changé. Pour rassurer son entourage et ne pas trop coller aux accents maniaco-dépressifs d’un premier volet si caractéristique d’une psychothérapie musicale jusqu’au boutiste, Mike Oldfield fit une nouvelle fois appel à l’inamovible Tom Newman (déjà présent sur le premier volet) et partit chercher le très tendance Trevor Horn (Buggles, Yes, Seal) dans le rôle de l’alibi idéal, histoire qu’on lui fiche une paix royale à tous les étages.

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« Mike se suffisait à lui-même. Tom et moi restions assis à l’arrière du studio et nous le regardions interpréter presque tous les instruments, s’occuper de l’enregistrement, sans l’ombre d’un indice sur ce qui se passait » – Trevor Horn

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Pourtant, l’empreinte lumineuse dégagée par un mixage final bistré à la brillantine lui devra énormément. Les amateurs de raretés peuvent d’ailleurs s’amuser à débusquer sur la toile quelques extraits et démos certifiés « De-Trevored » avec un son nettement plus charbonneux, nettement plus proche de l’esprit original.

Pour en revenir à ce Tubular Bells 2 (ou II c’est selon), Mike Oldfield se lançait dans un univers sonique patiné, structuré autour de variations sereines de son œuvre séminale se faufilant le long de ramifications identiques où les styles se télescopent, se répondent, s’engueulent et s’enlacent. La grâce de l’épatant « Sentinel » inspiré par l’œuvre de l’écrivain Arthur C. Clarke (auteur de son film préféré 2001, Odyssée de l’Espace) tout comme le titre « Sunjammer » tiré d’une de ses nouvelles, le déluge atmosphérique de « Dark Star » (où se profile l’ombre du film éponyme de John Carpenter sorti la même année que Tubular Bells) et de « Red Dawn » avec la voix, splendide, de la soprano Sally Bradshaw, impressionnent par leur justesse. La production, plus franchement branchouille à l’heure où la vague grunge explose de rage, pourra être jugée trop lisse mais elle enveloppe l’album d’une pellicule de subtilité idéale. Même « The Bell », fameux retour des cloches, prend une belle ampleur, porté par la voix inimitable du comédien Alan Rickman. Plus sophistiquée, la seconde partie offre un « Weightless » d’une beauté diaphane à tomber raide. Le moindre détail est soigné, ramené sur le travail, délié. Les instincts celtiques de « The Great Plain », les morsures primitives de « Altered State » (avec la frangine Sally), la volupté subtile de « Maya Gold », qui se joue des harmoniques avec délectation… chaque morceau porte les tonalités en clair-obscur d’un folklore qui s’achève sur la délivrance western-banjo « Moonshine ». Juste aboutissement des choses, Tubular Bells II dépassait le simple cadre de la reconstruction, ou de l’évocation. Situé de l’autre côté du miroir, l’émotion tient ici par un simple jeu de lumières. Même ADN. Même colonne vertébrale. Mais là où le premier volet se noyait dans un abysse de fêlures, sa suite semble s’illuminer à chaque pas. En fonction de votre humeur, cet ensemble mature et impérieux, optimiste et éclairé, pourra même lui être préféré.

MIKE OLDFIELD – TUBULAR BELLS II

Mike Oldfield - Tubular Bells II (1992)

Titre : Tubular Bells II
Artiste : Mike Oldfield

Date de sortie : 1992
Pays : Angleterre
Durée : 61’53
Label : Warner

Setlist

1. Sentinel (8:07)
2. Dark Star (2:16)
3. Clear Light (5:48)
4. Blue Saloon (4:43)
5. SunJammer (4:06)
6. Red Dawn (1:49)
7. The Bell (6:57)
8. Weightless (5:43)
9. The Great Plain (4:47)
10. Sunset Door (2:23)
11. Tattoo (4:15)
12. Altered State (5:17)
13. Maya Gold (4:01)
14. Moonshine (1:41)

Line-up

– Mike Oldfield / electric guitar, classical guitar, Flamenco guitar, 12 string guitar, acoustic guitars, mandolin, banjo, double speed guitar, Grand piano, Hammond organ, synthesisers and programming, timpani, glockenspiel, triangle, tambourine, cymbals, toy percussion, handclaps, orchestral bass drum, Tubular bells, vocals
– John Robinson / drums
– Sally Bradshaw / vocal solo
– Susannah Melvoin, Edie Lehman / vocals
– P.D. Scots Pipe Band
– Celtic Bevy Band
– Jamie Muhoberac / additional keyboards, noises and drum loops
– Eric Cadieux / additional programming and digital sound processing
– A Strolling Player [Alan Rickman] / Master of Ceremonies

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