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Mike Oldfield - Return to Ommadawn
4.0TOP 2017

Plus grand monde ne croyait en Mike Oldfield. Après qu’il eut dégainé ses chansons pop-rock acidulées (Man on the Rocks) ou ses instrumentales languides (Tres Lunas, Light and Shade), beaucoup pensait perdu le musicien exceptionnel des débuts, celui, déglingué, qui s’en prenait à tous les instruments pour extirper ses névroses et ses tripes comme en témoigne encore aujourd’hui la trilogie (trinité diront certains) Tubular Bells (1973), Hergest Ridge (1974) et Ommadawn (1975). Âgé d’une vingtaine d’années, le multi-instrumentiste inscrivait alors trois albums au panthéon du prog-rock. Bien des péripéties s’ensuivirent. Des succès, des échecs, mais cette envie nostalgique de vérité serait donc revenue chatouiller notre ami. Malheureusement, la véritable raison est plus simple et cruelle. Après un retour sur scène ultra-médiatisé en 2012, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres, la tragédie frappa de nouveau à sa porte. D’abord avec le décès de son père Raymond, puis celui de son fils Dougal en 2015. En plein divorce, le jeune retraité des Bahamas qui avait déjà revendu la plupart de ses instruments, se décide donc à soigner ses maux dans la musique. Une fois encore.

Une musique sans artifice, sans nappes électroniques. Une musique « à l’ancienne ». Chez Virgin. Comme dans un cocon. Et pour cela, quoi de mieux que de faire une suite à l’album le plus emblématique de sa fameuse première période : Ommadawn ? Point commun, ce dernier avait été enregistré juste après la disparition de sa mère et avait servi de purgatoire à la douleur. Une forme de résilience musicale. Évidemment, l’amateur dégainera que Amarok (1990) fût déjà pensé comme une suite mais si l’esprit et la volonté étaient bien là, jamais les choses ne furent officialisées. Cette fois, le titre Return to Ommadawn ne laisse aucune place au doute.

Quatre decénies après les faits, c’est avec une gracilité charmeuse qu’il entreprend de suspendre le temps autour de deux morceaux d’une vingtaine de minutes, comme au bon vieux temps du vinyl, et de sa myriade d’instruments acoustiques (guitare, mandoline, banjo, bouzouki, harpe), de percussions (bodhran, tambours africains) et de flûtiaux celtiques. Seul aux manettes, Mike Oldfield peuple sa composition de thèmes délicieux, parfois très (trop ?) naïfs, qui échappent à la violence, la brutalité organique et séminale de son aîné. On pourra regretter le manque de folie, ce grain perturbateur qui nous envoûtait et nous envoyait dans une forme de transe incantatoire. Ici, tout n’est que luxe, calme et volupté. Comme un retour après la bataille. Armes rangées. Apaisé. Les ritournelles tournent sans surprise autour des univers de Hergest Ridge, Ommadawn (évidemment), Amarok, QE2 et Voyager. Et si l’épopée manque parfois de souffle, elle retrouve son ivresse dès que la guitare électrique sort ses griffes, toujours aussi à l’aise pour habiller les mélodies de ces résistances qui offre ce sentiment d’euphorie et font frôler les sommets.

D’accord, Return to Ommadawn n’est pas un chef-d’œuvre (disons-le) mais gageons qu’il gagnera quelques galons supplémentaires au fil de ses écoutes. La mélancolie déployée, le spleen qui serpente le long de ses deux sentiers, inverse la courbe du modèle original qui versait dans la rugosité et la brutalité (hormis la conclusion champêtre “On a Horseback“). Une certaine forme de sérénité flotte sur ces atmosphères baignées de frimas, de forêts et de brouillards mystérieux. S’il semble sortir d’un autre temps (d’un autre siècle) et s’il ne réinvente pas sa discographie, gageons que les amateurs de Mike Oldfield trouveront dans ce vingt-sixième album de quoi alimenter le mythe et se réjouir de son véritable retour… en attendant un nouvel épisode des fameuses cloches tubulaires composé sur les mêmes arguments.

ENGLISH VERSION

A lot of people didn’t believe in Mike Oldfield anymore. For them, the young Mike Oldfield, the exceptional compositor of the great “trilogy”: Tubular Bells (1973), Hergest Ridge (1974) and Ommadawn (1975) seemed definitly “lost“. But after a great return for the Olympic Games of London ceremony and, sadly, some intimate tragedies, Mike Oldfield decided to come back in a music without artifice nor electronics tricks. An “old fashioned” music. And so, two years ago, it seemed that a sequel of Ommadawn, perhaps the most emblematic album of its young period, would be the best option. At this time, Ommadawn was also made during some tragic time. The album served as a purgatory to the pain, as a musical resilience. Obviously, the great fan of Mike Oldfield could say that Amarok (1990) was already a sequel of Ommadawn. But if the spirit and the initial will were there, never things been really formalized. This time, the title Return to Ommadawn leaves no doubt.

Four decades after the first episode, it is with a charming grace that Mike Oldfield undertakes to suspend time around two twenty-minutes pieces in a classic vinyl style. And once again, this incredible musician  plays a myriad of instruments: acoustic ones (guitar, mandolin, Banjo, bouzouki, harp), percussions (bodhran, African drums) and celtic flutes. The compositions are full of delicious themes, sometimes very (too much?) naïves, who escape the violence, the organic and seminal brutality of the first Ommadawn. So, we could regret the lack of madness, this disturbing tones that bewitched us and sent us into an incantatory and purgative trance. Here, all is luxury, calm and voluptuousness. Like the return after the battle. Soothed.

Without surprise, music spin around the universes of Hergest Ridge, Ommadawn (of course), Amarok, QE2 and Voyager. The epic is sometimes lacking in breath but regains its roots as soon as the electric guitar shows its claws. Mike Oldfield is such a great guitarist that he spreads this feeling of euphoria and make us touch the summits.

Okay, Return to Ommadawn is not a “masterpiece” (as Amarok or Ommadawn) but without a doubt, it will climb up with the listenings. The unfolded melancholy, the “spleen” mood which winds along these two parts, reverses the curve of the roughness of the original model. A certain form of serenity floats on these atmospheres full of forests and mysterious fogs. If it seems to come out from the past and if it does not reinvent its discography, we bet that the true fans of Mike Oldfield will find here the ideal music to nourish the myth and rejoice in its true return. .. in awaiting the fourth episode of the famous Tubular Bells.

MIKE OLDFIELD – RETURN TO OMMADAWN

Mike Oldfield - Return to Ommadawn (2017)

Titre : Return to Ommadawn
Artiste : Mike Oldfield

Date de sortie : 2017
Pays : Angleterre
Durée : 42’07
Label : Virgin / EMI

Setlist

1. Return To Ommadawn (Pt.1) (21:10)
2. Return To Ommadawn (Pt.2) (20:57)

Line-up

– Mike Oldfield / acoustic, classical, 12-string & electric guitars, acoustic & electric basses, mandolin, harp, bouzouki, banjo, grand piano, spinet, Farfisa organ, ARP 2600 & Solina synths, bodhran, glockenspiel, accordion (6), assorted percussions (marimba, gong, tubular bells), producer

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