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C’est un géant. Barbe grisonnante, sourire amical, la démarche à la cool de ceux qui ne semblent plus subir de pression. En apparence seulement. Car Bill Deraime est un angoissé et même un peu plus comme en témoigne la chanson « Maniaco Dépressif » qui verse pourtant dans la dérision. Mais la maladie ne plaisante pas. Elle l’aura laissé exsangue plus d’une fois. Entre deux eaux. Mais depuis quelques années, elle s’est adoucie, baissé le volume. Le temps d’enregistrer « Après Demain », un nouvel album qui émoustille une fois encore ses muses bluesy « idéales pour le désespoir » et reggae « une musique portée vers l’espoir ». L’ambition de ces réinterprétations ? « Revenir sur des titres moins connus qui méritent la lumière, une nouvelle vie ». Dans son appartement parisien, les étiquettes n’ont plus cours. Celui qui lança dès les années 70 la vague d’un blues à la française se fait bavard et n’hésite pas à refaire le trajet à l’envers avec l’art des digressions passionnantes. Le Blues dans l’âme…

Salut Bill ! Alors, comment tout cela a-t-il commencé ?

Je crois que tout a commencé très tôt. J’ai eu une adolescence assez tardive, j’étais fils unique et donc choyé par mes parents. Bon, je suis né dans un contexte difficile aussi, après la guerre. Ma mère était maniaco-dépressive et mon père venait d’un milieu où les choses étaient quand même compliquées. J’ai grandi à Senlis, une ville sombre, assez moyenâgeuse et un jour j’ai entendu Ray Charles. Là, ça a été comme un flash, une extase. J’écoutais ça dans le noir, religieusement. Je me mettais dans un coin avec le Teppaz. On n’avait pas de piano, alors mon père m’a acheté une guitare, vers 14 ou 15 ans et c’est là que j’ai commencé à jouer. « What I Say » bien sûr et puis d’autres trucs, mais il a fallu que je cherche des choses plus accessibles et c’est à ce moment là que des copains m’ont fait découvrir Big Bill Bronzy. Le blues faisait son chemin…

Big Bill Bronzy, c’est de là que vient ton pseudo ?

Oui. Big Bill, c’est vraiment « mon » premier bluesman. Un vrai ! Après, je me suis intéressé à Lighnin’ Hopkins, beaucoup plus simple à jouer aussi. Je suis allé vers des choses comme ça, à la guitare, une musique vraie, directe.

Tu as appris en autodidacte ?

Oui, mais c’est un peu plus compliqué que ça. J’étais dans un collège religieux. Mes parents m’avaient mis là car j’avais une tante qui voulait absolument que je suive une éducation religieuse. Mes parents étaient athées mais bon, comme j’étais fils unique, j’ai pu entrer dans cette école, le collège Saint-Vincent, réservé aux bonnes familles et tout ça. C’est important car je pense être devenu un artiste à cause de l’énorme complexe d’infériorité qui en a résulté. Je me sentais un peu isolé là-bas. Je me suis même inventé une noble lignée et j’ai enveloppé l’histoire autour de la Révolution, de la perte de ma particule, tout un truc incroyable.

De quoi te sentir à l’aise…

Exact (rires) ! Mais il y avait beaucoup de parisiens dans ce collège, des familles bourgeoises et assez riches… et puis il y avait un prêtre séminariste, professeur d’anglais, qui nous a fait écouter du gospel très traditionnel qui m’a vraiment touché. Avec des copains, on a alors monté un groupe de Gospel, tout simplement. Je jouais de la guitare, un autre jouait de la caisse claire… on était une dizaine et on chantait des traditionnels, comme ça, sans prétention, juste pour la musique. On avait un répertoire mais notre premier concert ce fût pour le collège des filles, à Saint-Joseph. Il était situé de l’autre côté de la ville. Tous les ans, il y avait une fête, le week-end, et seuls les pensionnaires venaient. Il y avait toutes les filles du collège qui étaient là, pour nous, c’était fabuleux, tu images ! On a eu un succès monstrueux évidemment parce que ce n’était pas du tout le style de musique de la maison. Je n’avais pas l’esprit mystique à l’époque, on y allait surtout pour les filles (rires). Mais c’est quelque chose de très important, c’est l’enfance, ça te tient toute ta vie. Le flash que tu as eu, le rêve que tu as fais à ce moment là… c’est ce qui a ensuite dirigé ma vie.

Et ensuite, tu as passé la vitesse supérieure…

Oui et non. J’ai fais médecine à Amiens, enfin, pour être exact, je faisais plus de musique que de médecine et puis je suis rapidement parti à Paris pour faire kiné. Mais là, ce fût la même chose. La musique a rempli tout l’espace. J’habitais sur la Butte Montmartre, parmi une communauté, comme ça se faisait à l’époque. Au début, on était quatre et on s’est rapidement retrouvé une dizaine. Tout la Butte débarquait chez nous ! On jouait du Gospel et des traditionnels américains avec un copain au banjo et d’autres au washboard, à la mandoline. Quelque chose comme du « old time » mais avec un son très particulier. On s’appelait les Wandering, « ceux qui vagabondent », les ménestrels.

« La musique donne un contact avec les gens, qui va au plus profond. »

C’est à cette époque qu’a émergé des groupes comme Malicorne, non ?

C’est ça. Parallèlement à nous, il y avait un groupe avec des gosses de 16 ans et quelques. C’était les débuts de Malicorne. Eux faisaient alors des trucs irlandais avec du violon.

Et de là est né le TNS ?

Comme beaucoup de communautés, des trucs bizarres circulaient, de la fumette, ce genre de choses. Moi, ça me rendait malade, j’étais trop sensible, limite « nervous breakdown ». A ce moment là, j’ai rencontré un psychiatre avec qui on a monté un club, le TNS Folk Center, à Saint-Germain des Prés. On avait une salle qui était ouverte tous les jours pour permettre aux beatniks de passage, des anglais, des scandinaves, des américains qui voulaient fuir la guerre du Vietnam, de venir se soigner, se ressourcer. En même temps, on tournait dans des MJC. « Folk Songs » était un passeport magique à cette époque. Ca faisait venir une centaine personnes comme ça.

Surtout qu’à ce moment là on était encore en plein dans la période yéyé ?

Bob Dylan et Joan Baez n’étaient pas très connus à ce moment là… il y avait donc un lieu de rendez vous ouvert tous les après-midi et une petite salle de concert qui contenait entre 150 et 200 personnes assises par terre avec une petite sono. A côté de ce club, il y avait une « free clinique » montée avec ce psychiatre. Ces « clubs de prévention » étaient une expérience assez novatrice, comme Olievenstein à l’époque. Il y avait un milieu propice à ce que les gens viennent se faire soigner ou puissent trouver une cure de désintoxication anonymement. Cela nous valait quelque fois d’être braqués parce qu’il venait toutes sortes de gens. Musicalement, on faisait passer des gens avec un programme aux deux centres américains, boulevard Raspail et rue du Dragon, ainsi qu’à l’Église américaine. Des lieux où les gens s’inscrivaient pour venir chanter. Il y avait même des gens connus qui venaient comme le guitariste des Troubadours qui venait chanter des trucs américains, Béranger de temps en temps, Dick Annegarn quelques années plus tard, Alan Stivell, Graeme Allwright. Dans ce contexte on a évolué. C’était quelque chose de vraiment positif. Il y avait 2000 adhérents quand même avec du renouvellement, ça marchait super bien. C’était toujours plein. A la suite de ça, ce psychiatre a fondé une maison d’accueil à la campagne pour les gens qui sortaient de cure de désintoxication ou qui sortaient de prison et à qui il fallait éviter de replonger tout de suite dans la vie parisienne, dans la défonce. Le concept était simple, c’était une maison avec des éducateurs et des accueillis. Au début, on était trois ou quatre. C’est quelque chose qui a bien fonctionné aussi. Il y avait des gens qui avaient fait une dizaine de cure de désintoxication à trente balais, et qui voulaient vraiment arrêter. On a fait ça deux ans et puis on arrêté parce que c’était très dur. Nous on habitait sur place à plein temps. A la suite de cette expérience, j’ai commencé à chanter en français. On avait trois groupes. Un groupe de bluegrass qui s’appelait « Bluegrass Flingou », un autre projet avec le fondateur de Malicorne et puis un duo bluesy avec Jean-Jacques Milteau et Alain Giroux. Il y avait alors un véritable vivier de musiciens.

Et Marcel Dadi ?

Non. Lui il passait surtout au centre américain mais il ne faisait pas partie de l’association. Pour nous c’était aussi, un peu, le showbiz, tu vois ? Il était très démonstratif. On a fait des concerts avec lui parce qu’on jouait un peu partout, mais nous on était du genre « qu’est-ce que tu sais faire avec les oreilles ? » parce qu’il jouait vachement bien mais très technique et moi je n’ai jamais trop aimé ce côté démonstratif. Ca manquait de feeling. Tu écoutes Merle Travis ou Doc Watson, quand ils chantent il y a quelque chose qui se passe. Ce n’est pas juste un moulinet qui fait son truc en souriant aux gens. Il avait même osé dire un jour que Gary Davis ne jouait pas très bien de la guitare, tu imagines ? Gary Davis qui était aveugle, en plus. C’était un monstre au niveau de la guitare blues. De temps en temps, il en foutait une à côté, c’est normal, il était aveugle. Mais on l’aimait bien quand même. Je ne vais pas en dire du mal d’autant qu’il est parti aujourd’hui mais il ne faut pas oublier qu’il avait aussi son magasin, c’était du business.

La musique c’est autre chose…

C’est un contact avec les gens, qui va au plus profond. Dans la mesure où c’est le superficiel qui domine, le profond est évacué. Il n’y a plus cette vérité, ce bien être qui est donné par la musique. A l’époque c’était déjà ça, même dans le folk. Bon, j’ai fais partie du show-biz, je sais ce que c’est, j’ai bien connu, merci. Mais si à un moment, pour moi, ça s’est écroulé, c’est certainement à cause de ça. Je n’étais pas fait pour tout ça. Pourtant, je m’étais complètement investi dedans. J’avais tous les réflexes du showbiz. Quand ça a commencé à moins marcher, j’en étais malade. Et comme ma mère était maniaco-dépressive, je le suis devenu à mon tour. Mais aujourd’hui avec les gens avec qui je travaille, c’est autre chose. On reste en dehors du système et je retrouve cet esprit là. Le studio où j’ai travaillé appartient à un copain, le réalisateur également, et on a fait de la musique, avec les deux groupes avec qui je joue depuis un bon moment. Comme avec Mauro Serri mon guitariste. On fait de la musique avant tout. Après on peut penser que tel ou tel titre est à mettre en avant, parce qu’il faut aussi se montrer pour défendre un certain point de vue. C’est pour ça qu’on met très en avant avec un clip « Esclave, exclu », parce que ça dit la chose, c’est vraiment toute ma vie que j’exprime là-dedans. Et ça passe à travers le blues, quelque chose de la rue.

« le blues et la musique noire étaient vraiment ma passion. »

Bref, tu étais très occupé à ce moment et tu as commencé à chanter en français…

On faisait des concerts, jusqu’au jour où j’ai pensé à écrire en français effectivement. A cause des gens avec qui j’avais vécu à la campagne, les toxicos, qui ne parlaient pas en anglais. Ca m’a paru évident.

C’était nouveau le blues en français …

Oui, il y avait eu Nougaro, c’était déjà un peu ça, et le « blues du dentiste », mais ce n’était pas une identité à part entière. Nougaro c’était plutôt le jazz… le blues, c’était vraiment le blues, c’était ça ma passion, la musique noire. Après, j’ai découvert que j’étais con, quand j’étais môme je n’aimais pas le Rythm’n’blues, je n’aimais pas Otis Redding par exemple, maintenant j’adore ça, c’est la même chose. A l’époque, la bêtise était d’identifier cette musique aux minets en Shetland et aux boîtes dans lesquels on chantait. Bon, j’étais comme ça aussi. J’allais jerker aussi à une époque. Mais il y avait une espèce de connerie. C’est vrai aussi que tout ce qui était orchestral était moins possible pour nous, dans la mesure où on trimballait une petite sono, on n’avait pas un gros matos, alors on défendait notre chapelle. Maintenant j’ai beaucoup évolué là-dessus mais pas sur le fond. Sur le fond, je crois avoir retrouvé une espèce d’essence du débutant.

Et en 1979 c’est le premier album.

Ca s’est fait avec Jean-Jacques Milteau. Il avait notamment joué avec Eddy Mitchell. Mais c’est essentiellement un producteur. C’est un bon harmoniciste mais il encore plus manager un groupe. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait après. Bref, on a fait un premier album avec la chance d’avoir des musiciens vraiment extras, qui jouaient avec Mitchell et auxquels s’est rajouté les Stars of Faith, qui était LE groupe de Gospel qui tournait le plus dans le monde à l’époque. Sur les deux premiers albums, Jean-Jacques a été très important. Après, on s’est séparé car il avait justement une vision de carrière particulière qui ne me convenait pas. Moi j’avais une vision de groupe et lui voulait être le boss. On s’est séparé car il voulait faire une tournée avec des bluesmen américains pas très connus mais ça lui plaisait, c’était son truc. Nous, on avait des concerts qui arrivaient et si on faisait cette tournée, certains concerts avec mon groupe étaient impossibles à tenir. Alors j’ai dit non, on arrête. C’était une espèce de marasme car je n’avais pas du tout la fibre « producteur » et tout le tremblement. Bon, ça s’est pas trop mal passé quand même car le guitariste qui nous a rejoint à cette époque là avait joué avec des bluesmen de bon niveau. C’était un guitariste de variété, je ne le disais pas, c’était le guitariste d’Il était une fois, mais il avait du goût. Lionel Gaillardin. C’était un très bon musicien. Pendant quelques années j’ai convolé avec ce groupe là, c’est à cette époque là qu’on a fait « Babylone » qui n’était pas vraiment un reggae mais bon… c’était le début. Le guitariste était fan de Police alors on a fait un rock reggae. Ensuite on a fait des Olympia, des Bataclan…

Ton premier tube était « Faut que je me tire ailleurs »

C’était sur le deuxième album oui.

Il paraît que tu n’aimais pas trop ce titre ?

Euh… après oui, j’avais un peu honte. J’aimais bien l’idée de la chanson, mais il y avait 4 couplets, pas très bien écrits, rigolos mais bon… j’ai refait une version il y a 4 ou 6 ans, plus acoustique. Maintenant, elle plait bien. Elle a été chanté par Nolwenn et par Shy’m aux Enfoirés. Tu sais que Shy’m m’adore ?

Ah…

Je n’aime plus trop ce qu’elle fait maintenant. La première fois que je l’ai vu, j’ai trouvé ça très bien, elle avait quelque chose, maintenant elle a été pris complètement en main, musicalement c’est dramatiquement variété, elle a… comment dire… ce n’est pas bon quoi ! Si elle chantait sur des rythmiques comme elle faisait à ses débuts… la première fois que je l’ai vu, j’ai trouvé ça vraiment bien. J’aime la façon de chanter des noirs, qu’ils viennent de la tradition Neville Brothers ou Stevie Wonder, cette façon de chanter en modulant, j’aime bien, mais si tu veux, faut que ce soit de la vraie musique derrière. Beyoncé est fabuleuse comme chanteuse, ou Alicia Keys. L’autre jour je suis tombé sur une émission où elle chantait toute seule, au piano, avec juste un groupe vocal derrière. C’était super. Et une autre fois, je l’entends avec la même chanson en version pop. C’était nul. Elle commence à taper sur des tambours, alors évidemment ce n’est pas son instrument, puis elle chante faux, forcément. Bref, c’était raté. Et juste pour faire bien, elle devait mettre un chapeau de Far West ? N’importe quoi ! Tous ces trucs qui font que la musique en souffre. Bon, le look c’est important aussi. Ok. C’est l’habit qui fait le moine, je ne dis pas le contraire. Les looks de Dylan et tout ça, j’aimais bien. J’aime bien le look de Keith Richards et des gens comme ça. Mais on est plus dans la mode, la variété, c’est rebelle, avec un truc derrière. C’est la rue. Il y a un message.

« Johnny m’avait invité à diner avec toute sa bande, un truc parisien, un truc typique, et il m’avait placé en face de Nathalie Baye. »

Ton troisième album c’est « Qu’est-ce que tu vas faire », avec la chanson « Laisse moi une chance » écrite pour Johnny. Comment s’est faite cette rencontre.

Ca s’est fait, écoute… j’avais le vent en poupe et comme tu le sais, Johnny s’intéresse aux gens qui ont le vent en poupe, hein. Je cartonnais un peu avec « Faut que j’me tire ailleurs » et il avait dû voir ça à la télé ou l’entendre à la radio. Donc, il m’a contacté par les attachés de presse mais moi, je ne voulais pas. Enfin, je ne l’ai jamais dit comme ça. Il appelait à la maison et je ne répondais pas. Je rentrais de concert à trois heures du matin et j’entendais Johnny sur mon répondeur : « Bill, faut vraiment qu’on fasse quelque chose ensemble ». Il y a eu trois, quatre, cinq, six appels comme ça et mon attaché de presse m’a alors engueulé : « C’est Johnny, tu peux pas refuser ça ! C’est bon pour toi ! ». Alors, bon, j’ai cédé. Et en fait, j’ai beaucoup aimé ce mec là. Sur le plan humain, c’est un brave type. Il n’est pas si bête qu’il en a l’air. Il a été vraiment adorable. Mais bon, en réalité, il voulait que je lui écrive un album entier ! Comme je n’étais toujours pas très chaud, il m’a invité à diner avec toute sa bande, un truc parisien, un truc typique, et il m’a mis en face de Nathalie Baye ! Et à un moment, elle me dit « Johnny m’a mis en face de toi pour que je te demande de lui écrire un album » alors j’ai répondu « oui » poliment. Quoi faire d’autre ? Mais après, j’ai réfléchis et je me suis dit « c’est pas possible, c’est pas mon truc d’écrire pour les autres, moi mon truc c’est le blues, c’est décrire ce que je vis ! ». Mais comme je ne voulais pas passer pour un goujat, j’ai écrit une chanson, ce n’était pas « Laisse moi une chance » mais autre chose, un truc que je ne sentais absolument pas et je crois que ça l’a pas franchement intéressé. J’avais fait ça sur une cassette avec guitare-voix seulement. Je m’étais inspiré d’une chanson que j’écoutais quand j’étais môme et qui disait en gros « je t’aime encore plus quand t’es pas là ». J’ai raconté une histoire dans laquelle il faisait des concerts pendant que sa femme l’attendait. Je n’avais pas vraiment travaillé comme je pouvais travailler sur mes propres chansons. J’ai fait ça pour être poli, tu vois. Bon, après ça, comme il était plus question que j’écrive un album en entier, il a décidé de faire quelque chose avec plusieurs artistes et il a demandé à d’autres chanteurs qui marchaient bien de compléter l’album, dont Lavilliers. Et il avait chanté « Laisse Moi une Chance ». Il m’a même invité à la télévision, chez Drucker. Et là, c’est le drame. Dès le début de l’émission, le voilà qui annonce « j’ai invité Bill Deraime, c’est mon pote », ça c’est plutôt sympa, mais il m’a fait jouer un titre avec le groupe, une catastrophe, parce que tous les titres étaient en play-back et moi j’ai voulu faire un truc en direct et bon, je n’ai pas spécialement brillé. En plus, ma femme était allée demander à Johnny de me remettre un disque d’or. Il est sympa Johnny, il accepte et le voilà qui arrive sur le plateau avec ce fameux disque d’or sans avoir prévenu ni Drucker, ni la production. Je me suis fait incendier. Du coup, j’ai refait Drucker une fois, vachement plus tard, sept ou hit ans après je crois, pour « Assis sur le bord de la route », parce que c’était un titre qui marchait. Drucker ne m’avait pas à la bonne après cette histoire. Mais bon, je dis ça parce que Drucker a eu le même genre de problème avec Lavilliers. Ils s’étaient engueulés et puis ça s’est arrangé. Il lui a même fait un dimanche après-midi il y a quelques années.

« Pendant un an, j’ai vécu un mois dans un monastère, une semaine ailleurs… »

Tout se complique ensuite…

En fait, à partir de « Fauteuil piégé », le cinquième album, les ventes ont commencé à sérieusement. Tout a commencé après un Olympia qui avait été vraiment compliqué. C’est vrai aussi qu’on a fait plein d’erreurs. « Entre Deux Eaux » était sorti un an après « Babylone » et on avait fait 15 jours à Bobino, une salle de 1000 places quand même. Complet. On m’a alors fait faire un album pour l’Olympia, une salle avec le double de capacité pour deux semaines également. Le tout avec un disque vite fait qui n’avait pas du tout été promotionné parce que l’attaché de presse s’était barré pour désaccords avec la production. C’était trop vite. Il a eu raison. A la première, il y avait 500 personnes ! Une demie salle en bas. Il y avait Johnny dans la petite loge mais bon, c’était terrible quand même. Quand tu viens d’un truc qui marche à fond avec toutes les salles de province remplies et que tu te retrouves devant un Olympia à moitié vide… c’est d’ailleurs ce soir là que Johnny m’a proposé de lui faire un album, tu vois ? Lui, il s’en foutait qu’il n’y ait pas grand monde dans la salle. Il avait envie. C’était pour la musique qu’il voulait faire ça, sinon je ne pense pas qu’il serait venu. Heureusement, ça s’est pas trop mal terminé. Sur la fin, c’était presque plein et la dernière semaine s’est plutôt bien passée mais si tu veux, dès les premiers soirs j’ai picolé pour m’en remettre et à la fin, je me suis retrouvé devant un truc qui pour moi était un échec total. Et puis, le disque ne s’est pas bien vendu. Je suis descendu. 40.000 ou 50.000 milles exemplaires, mais je sentais qu’il y avait un échec au bout, et tout le monde le sentait. Il n’y avait pas de tube et ça aussi ça m’a touché. On avait fait trop vite. Potentiellement, il aurait fallu travailler chaque titre. A ce moment là, j’ai lâché prise. Je suis descendu, complètement. J’ai passé du temps, j’ai continué à écrire des trucs pendant ces périodes. Je suis maniaco-dépressif, donc tu as des périodes de dépression et d’autres où tu vas bien. Dans ces cas là, j’ai continué à écrire et faire de la musique mais pas comme je le fais aujourd’hui. Je travaille tous les jours aujourd’hui. A cette époque, j’étais déprimé. Je faisais des concerts quand même mais il y a eu toute une période… j’ai même arrêté complètement en 87. J’ai voulu stopper la musique et aller vers une orientation plus mystique. J’ai fait des retraites, je suis même devenu moine ! A partir de ce moment là et comme j’étais très malade, j’ai trouvé un réconfort dans la spiritualité, la méditation, la prière, le retrait du monde, je me suis installé une petite pièce insonorisé, un petit studio juste là (il me montre). Quand on est arrivé, c’était un pianiste de jazz qui habitait là et il avait une pièce insonorisée où il enregistrait avec un piano, batterie, basse, et une autre pièce était dédiée à l’enregistrement. J’ai donc une pièce où je me suis beaucoup enfermé à méditer. Je me suis engagé dans une oblature bénédictine et me suis mis à l’écart pour méditer, prier, être dans le monde, mais être là d’une certaine façon, pour faire le lien avec le monastère. Plus tard, dans la musique, c’est devenu une recherche au fond de moi-même de quelque chose de positif pour le redonner par la musique. Et au fond, c’est ça un moine, c’est quelqu’un qui cherche au fond de lui-même quelque chose pour que le monde s’épanouisse et aille mieux. Et donc, ça se fait par la prière mais les moines le font en étant en dehors du monde. Certains moines en sortent, les dominicains par exemple, pour prêcher, ou d’autres encore pour des œuvre caritatives avec des bonnes sœurs, partout dans le monde, au service des plus pauvres. Pendant un an, j’ai vécu un mois dans un monastère, une semaine ailleurs, j’ai fait des retraites dans des endroits à l’écart. Je suis toujours maniaco-dépressif, une tendance profonde, mais je crois que tous les artistes le sont un peu. Et bon, j’ai eu de nouveau des histoires du showbiz. Tout s’est pas mal passé jusqu’en 1994.

C’est au moment de « Tout Recommençait » ?

Oui. Après cet album, East West m’a foutu à la porte, alors qu’ils avaient mis une fortune… on avait fait un clip qui avait coûté 70 ou 80 bâtons de l’époque. J’ai signé avec un Directeur Artistique qui s’est fait virer au bout d’un an. C’était le sommet du marasme ! J’avais de l’argent à ce moment là. Avant je me plaignais tout le temps de faire des albums rapides et là j’avais beaucoup d’argent mais dépensé n’importe comment, comme le showbiz sait si bien le faire. Au lieu de promotionner une tournée avec pas mal de concerts, on a fait un clip avec un champion du monde de cyclisme, qui tournait autour d’une piste, c’était sur la chanson « sur la route, encore »… j’avais changé le titre car en même temps sortait un album de De Palmas intitulé comme ça. Et bon, c’est un titre que j’aime bien, niveau production il était bien, mais on a fait un clip là-dessus et tout à été fait n’importe comment ! On aurait mieux fait de ne pas faire de clip ou beaucoup moins cher, là c’était avec une star du clip, on m’avait habillé avec une chemise comme celle de Jean-Jacques Goldman. J’ai accepté… j’avais une chemise porte bonheur, que j’avais acheté en Louisiane, vraiment classe dans le style de ce que je joue, là ils m’ont fait mettre une chemise vraiment à la mode et tout ça. Ridicule. Mais ça a coûté une fortune ! La location du stade, plus les figurants…. il y avait mon harmoniciste avec un chapeau feutre crème et une nana qui faisait de la gym… et là, au bout d’un an, on a fait des concerts et ils m’ont viré. Là c’était atroce. Je suis retombé au fond. Heureusement, j’ai rencontré trois jeunes qui m’ont fait faire un album qui s’appelle « Avant la paix », pratiquement reggae, et voilà à l’époque le meilleur album que j’ai pu faire ! J’en étais vachement content. On a fait pas mal de concerts avec. Mais quand le disque est sorti, la petite boîte s’est mise en faillite. Ils n’avaient pas d’argent mais avaient vu grand quand même. Ils pensaient qu’ils allaient distribuer tout de suite 30000 exemplaires comme ça et qu’ils allaient récupérer la mise tout de suite. Et en fait, il y a eu une mise en place très en dessous de ce qu’ils espéraient et ils se sont mis en cessation de paiement. Au bout de six semaines, tu vois ? Là, j’avais la pêche, j’étais remonté, l’album me plaisait, c’était du reggae en plus, que j’aimais autant que le blues depuis des années, on avait de super critiques mais voilà. Loupé. Et on a ramé pendant six mois sans rien faire.

Tu as même dû racheter les morceaux…

Oui. Il y a eu un procès et tout ça. Six mois pendant lesquels je n’ai rien fait. Où j’étais en dépression. Enfin, on a finit par gagner le procès. On a racheté la bande très peu cher alors qu’elle avait coûté 30.000 ou 40.000 euros à l’époque. Et on a ressorti l’album chez un autre indépendant. Mais ressortir un album qui a déjà plongé, c’est très difficile. Ces gens étaient très enthousiastes. Chez Sony mais relativement indépendants malgré tout. Et quand le disque est ressorti il avait déjà un an. Au même moment, Yannick Noah sortait lui aussi son album reggae. Quand le directeur artistique est parti à la convention Sony, il était super heureux. C’était un fan de blues roots et il était vraiment enthousiaste de faire un artiste comme moi car leurs artistes habituels c’étaient « Notre Dame de Paris » ou des trucs comme ça. Il est revenu de la convention avec une tronche comme ça. J’ai compris après comment ça s’était passé. Dans le métro, il y avait les grandes affiches de Noah à l’Olympia, pour son nouvel album et tout le toutim et moi j’ai fait une FNAC… c’est vrai qu’ils se sont un peu occupés de moi quand même, mais voilà. Bon, ça a été très positif quand même car c’était un album dont j’étais fier musicalement. Ca aurait été « Fauteuil Piégé » par exemple, j’en serai encore malade. Mais là, c’était puissant.

Avec le début de Mystic Zebra.

Oui ! Et avec le même groupe, on retrouvé un autre petit indépendant. Ils ne se sont pas trop occupés de nous cela dit mais ça nous a fait vivre. On a vendu des albums mais les ventes de disques commençaient à plonger. Pas que pour nous.

« C’était formidable de travailler avec un grand claviériste comme Jean Roussel »

Et puis il y a eu le Live au New Morning.

A cette époque ça marchait bien. J’avais beaucoup de bons articles. J’avais des télés, tout ça.

Tu as fait la une de Crossroads.

Ouais, c’était bien. Mais au niveau des concerts, c’était autre chose. A un moment, on a fait l’Olympia mais le producteur n’avait pas de dates après. Tu imagines ? Aujourd’hui il faut des dates en province ! Et toute la promo est tombée comme ça. D’un coup. Quand j’ai fait cette date en sachant ce qui se passait, j’étais très mal, et il n’y avait que 1300 personnes. J’ai pris ça comme un nouvel échec parce que six mois avant j’avais fait 3 jours dans un New Morning archi bourré ! C’était mieux que l’Olympia parce que l’Olympia c’était nul. Moi je ne voulais pas le faire. Je savais qu’il y avait un potentiel mais pas 2000 personnes… je voulais faire l’Élysée Montmartre mais voilà…

Ou le Casino de Paris ?

Oui. Et ensuite des dates. Des dates ! Parce que l’Olympia coûte une fortune. Et pourquoi pas trois autres New Morning. Ca aurait été positif. Après on aurait fait des dates. Là, l’Olympia coûtait très cher mais j’ai l’impression qu’il y a eu un problème entre notre producteur et la maison de disques, car elle est tombée en faillite juste après. Donc pas de concerts. J’ai vu l’échec arriver gros comme une maison et voilà quoi. J’ai rien fait pendant pas mal de temps et ensuite il y a eu « Revisité » et « Bouge Encore ». On a fait ça, tout petit, tout petit, avec le groupe. Ce sont les mêmes albums d’ailleurs mais « Revisité » était sorti hors circuit. On avait fait la Cigale et on avait sorti l’album comme ça, pour le vendre lors des concerts. Il y a eu quelques concerts où on a vendu quelques albums, ça s’est plutôt bien passé mais de façon très artisanale. Au bout d’un moment ça s’est essoufflé… et puis je me suis fâché avec le tourneur. C’était quelqu’un qui se contentait de prendre ce qu’il y avait et qui ne cherchait pas activement. Là maintenant, mon tourneur cherche activement. Et donc, sur « Bouge Encore » on a refait une vingtaine de titres. Avec une tendance acoustique. Après on a fait « Brailleur de Fond », avec le label Dixie Frog, sans grosse promo, mais intelligemment. A partir de ce moment là, j’ai travaillé hors du système. Dixie Frog c’est vraiment un indépendant pur et dur. Mais avec qui je m’entends très bien. Ils ont accepté l’histoire. Ok, c’est encore très difficile. On ne fait pas suffisamment de concerts pour en vivre, mais avec « Après Demain », ça va revenir. « Braille Encore » a monté le niveau d’un cran, musicalement notamment. A sa sortie, c’était même ce que j’avais fait de mieux. C’est vraiment un album qui vaut la peine et ça continue à se vendre. C’est pas un truc passager.

Sur ce nouvel album, il y a quelques invités comme Jean Roussel, Stéphane Sanseverino et Fred Chapelier.

C’était formidable de travailler avec un grand claviériste comme Jean Roussel… un très grand. J’en ai eu deux ou trois très bon mais là c’était quand même le haut du panier. Et il avait travaillé avec Fred Chapelier il y a quelques années. Comme j’avais une chanson de Nougaro et une de Dutronc sous le coude, je me suis dit va pour la chanson de Dutronc ! En plus c’était la plus facile.

Quelle était la chanson de Nougaro ?

« Assez ». Très dure. Très dure. Et puis bon, la chanson de Dutronc cadre bien avec l’ensemble. Elle est à la fois contestataire et avec de l’humour. Donc, comme Fred était guitariste de Dutronc, je l’ai appelé et je lui ai demandé s’il ne voulait pas arranger la chose. Et voilà ! Pour Sanseverino c’est pareil. Il est venu jouer sur un concert en province. Je l’ai trouvé super. Je me suis intéressé à lui, j’ai écouté ses disques, il a beaucoup de talent. J’aime bien les mecs déjantés et en dehors du système aussi. On a des points communs et ça m’a vraiment fait plaisir. Et j’adore sa version du « Train ». Mais impossible de la faire sur scène, hélas, parce que c’est un jazzman qui a mis des modulations que je ne sais pas faire (rires). Quand j’écris une chanson je fais des choses que je sais faire, évidemment, mais là il m’a rajouté un truc qui me prendrait un mois à apprendre ! Bon, j’exagère mais il fait chanter vraiment très vite. J’adore, je trouve que ça va vachement bien avec la chanson, c’est son genre de débit à lui, et cette version je la trouve formidable mais sur scène, même si je la fais au même tempo, je prends une rythmique plus blues-funky. C’est d’ailleurs comme ça que je lui ai présenté la chose quand je lui ai demandé. Quelque chose de « funkisant ». Mais lui l’a joué à sa façon, tu vois ?

« J’adore la guitare »

Est-ce que tu brailles plus qu’avant ?

Ben ouais ! « Il Braille » est une chanson qui résume tout l’album si tu veux. Le premier couplet c’est une chanson sur l’enfance, sur le cri de l’homme quand il nait. Quand il est petit c’est la seule façon de s’exprimer. Et au fond, c’est ça la spiritualité. On est tout petit. Et on devient homme en criant. En criant au secours. C’est très poétique et très mystique. Le deuxième couplet c’est aussi sur l’enfant, l’homme de la rue. Je fais partie d’une petite association qui s’appelle « Les Morts de la Rue » qui est très proche des SDF qui vivent et meurent dans la rue. Dans ce cadre là, j’ai vu un film d’un cinéaste qui a passé un an et demi avec un groupe de SDF et qui a filmé leur descente. La majorité des personnages du film étaient morts quand on l’a vu. Il a vécu au ras du sol avec eux. La dernière image de ce film, tu vois deux ou trois gars comme ça, très abimés qui disent on a soif mais soif d’amour. Tu vois ? J’en ai chialé. C’est ça le deuxième couplet. Tout ça, à Paris. Je ne parle pas de Paris Plage ou de tout ce que Paris a de plus riche, de plus lumineux. Les gens qui meurent à Paris ils sont là. D’une certaine façon, c’est ce qu’on dit dans le collectif : « honorer les morts en interpelant la société c’est agir pour les gisants ». Et le troisième couplet, c’est la mort du type, qui arrive au bout de la vie. Qui est seul, mais pas vraiment. La sérénité est dans celle qui lui tient la main et le voit chanter de l’autre côté, le voit gueuler « Alléluïa » sur les bords du Mississippi. Cette chanson là sera peut-être ma dernière chanson… ça aurait beaucoup de sens.

Il y en aura d’autres quand même ?

Ben pas forcément. Tu sais, je prends beaucoup d’intérêt à refaire mes vieilles chansons et j’en ai encore un paquet à reprendre. Même celles de « Bouge Encore ». Des versions plus électriques avec des riffs et tout.

Avec Paul Personne ?

Et bien figure-toi qu’il devait venir sur le disque. Mais c’est très difficile pour pleins de raisons.

Dans ce genre de « guitar hero », est-ce que tu aimes bien Stevie Ray Vaugahan ou Gary Moore…

Pas Gary Moore, non. D’une part parce que ce n’était pas un grand chanteur. Dans la voix, il n’y a aucun feeling qui passe. A la guitare c’est le feeling du « j’écrase tout et j’en mets plein la vue ». Pour moi le « guitar hero » de blues c’est Clapton. Avant il y a évidemment les vrais bluesmen comme BB King bien sûr. Mais le type même du « guitar hero » bluesman c’est Clapton. La guitare pour la démonstration n’a pas d’intérêt. Mais j’ai beaucoup d’admiration pour certains guitaristes dans un certain contexte comme par exemple Metallica ou Iron Maiden. J’aime bien ce qu’ils racontent. J’aime bien leur mystique. ACDC un peu moins par contre. Mais bon, globalement, le très fort et très démonstratif je n’accroche pas. Ce que j’aime ce sont les trois ou quatre notes qui déchirent. La note qui dure.

Miles Davis disait justement que l’important n’était pas de jouer beaucoup de notes mais de jouer les bonnes.

C’est ça ! De même que dans le violon tu as le trémolo qui fait pleurer et à côté un Paganini qui allait à toute vitesse. Il y a quelque chose de mystique là dedans aussi. Quelque chose du derviche tourneur. Mais entre ces deux axes, il y a la virtuosité juste virtuose, qui ne donne que la virtuosité, qui t’en fiche plein la vue, le « c’est moi qui joue ». C’est comme le violon sans âme de Rimbaud. Tu sais que l’âme est la partie du violon qui fait raisonner les notes ? Ca ne veut pas dire que le type qui joue est un spirituel. On peut être spirituel sans le savoir. Il suffit d’être bon et d’avoir de la générosité. Paul a une certaine générosité qui fait que son jeu est positif. J’aime la guitare. J’aime Mauro Serri mon guitariste. C’est celui que je préfère de tous. Sauf quand il y faisait trop dans la « disto », quand il jouait trop gras. Mais il a passé le cap. On a eu quelques mots justement parce que je ne me sentais pas bien sur scène. Il jouait trop fort. J’aime Stevie Ray Vaughan, Roy Buchanan et même Santana bien que ce soit moins ça dernièrement. Dans un contexte blues, Santana c’est autre chose. J’aime le son original, comme B.B. King. Alors oui, j’aimerai faire des chorus moi-même. Ca fait des années que je m’entraîne mais je n’ai pas encore osé. Là, je m’y remets un peu. J’aimerai bien en faire un ou deux pour les prochains concerts. Mais bon, si je n’avais pas Mauro avec moi, j’aurai fait du chorus depuis longtemps. J’adore ça. J’adore la guitare !

Propos recueillis en mars 2013
Un grand merci à Florentine Deraime et à Bill pour leur gentillesse, leur disponibilité et leur générosité.
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