Six ans après Anastasis (2012), le duo gothique indé Dead Can Dance nous revient avec Dionysus, voyage en deux actes et sept tableaux dans les rituels en offrande au dieu grec dont on ressort après avec la sensation d’avoir traversé une vallée de douce folie, d’extases, de sexe, de spiritualité et de spiritueux… en bref, un trip dyonisiaque !
Pour nous accompagner, avouons que Brendan Perry et Lisa Gerrard sont absolument inimitables lorsqu’il s’agit de plonger au cœur du folklore. Ces deux là allant picorer jusque dans les instruments les plus étonnants (oud, fujara, davul) sur des textures langoureuses, prégnantes, hypnotiques. Le duo tricote ainsi ce que l’on pourra appeler leur premier album concept. La voix, puissante, de Lisa se fait plus rare (c’est le point négatif de l’album), et laisse moins penser à un projet de Dead Can Dance qu’à un album de Bredan Perry avec Lisa Gerrard en guest. Si chacun pourra trouver la présence de la diva trop discrète, ne boudons pas notre plaisir pour autant. Dionysus traverse ainsi les modes et ne s’arrête jamais à la facilité sans pour autant sombrer dans une radicalité hermétique.
Le résultat n’a rien d’une course poursuite, ni d’un combat sans merci avec le tintamarre. En privilégiant les ambiances, les atmosphères et un science du mouvement à la fois feutré et prégnant, Dead Can Dance parvient une nouvelle fois à livrer une œuvre hypnotique qui devrait ravir les plus sensibles au genre et bien entendu les nombreux amateurs du duo. Si Dionysus ne sera pas leur album phare, sa lumière réchauffe toujours autant.
DEAD CAN DANCE – DIONYSUS
Titre : Dionysus
Artiste : Dead Can Dance
Date de sortie : 2018
Pays : Australie
Durée : 36’06
Label : –
Laisser un commentaire