Anima Mundi est un groupe de rock progressif cubain fondé à la Havane en 1996. Après plusieurs albums dont le remarqué The Way sorti en 2010 et dernièrement The Lamplighter (2013), les musiciens nous proposent aujourd’hui I, Me, Myself. Ce disque est disponible depuis fin avril dernier et apparaît d’emblée comme l’œuvre la plus aboutie de leur carrière. Ce qu’ils proposent est d’autant plus remarquable que la situation à Cuba ne rend évidemment pas la démarche d’ensemble la plus aisée qui soit. Mais d’un autre côté, il réside dans cette île, de part son histoire et sa culture une âme très spéciale et j’ai vraiment le sentiment que les membres d’Anima Mundi y puisent leur énergie créatrice et tout leur génie.
Avec I, Me, Myself , le groupe offre au monde une véritable démonstration, un tour de force. Ce concept album nous propose une réflexion sur le rapport de l’être humain face à l’évolution du monde et de la technologie et à l’aliénation qui peut en découler. Les questions philosophiques suivent : comment gérer la solitude existentielle, comment transcender le « tout » pour un monde meilleur ? Le tout est si complexe et pourtant à porter de main. Musicalement, il s’agit d’un travail d’orfèvre qui a pris deux ans.
Le résultat ne laisse pas de doute : tout est plus étoffé, d’une densité incroyable. La qualité de l’enregistrement est convaincante et outrepasse ce qui a pu être fait par le passé. On y retrouve une palette sonore très riche et la plus éclectique qui soit et sans temps mort qui plus est. Avec six titres oscillant entre 4 et 18 minutes pour l’épique et fantastique « The Chimney, the Wheel and the War », on retrouve tout ce qui fait le bonheur des amateurs de rock progressif à la sauce Yes ou Genesis : nappes de clavier planantes et travaillées, parties de guitare lyriques et sublimes. Virginia Peraza er Roberto Diaz semblent au sommet de leur art. J’ai vraiment l’impression qu’ils se sont vraiment libérés pour le coup et quel plaisir ! La partie rythmique est également à la hauteur avec l’excellent Yaroski Corredera à la basse et un jeu de batterie à la fois technique et puissant qui donne parfois dans le registre heavy-metal. La surprise vient en partie du chant avec un nouveau venu : Michel Bermudez. Sans dénigrer son sympathique prédécesseur, il serait hypocrite de nier l’évidence : la palette vocale de ce nouveau chanteur est bien plus étoffée, notamment dans le registre aigu. Son timbre de voix se combine à la perfection avec la musique proposée par le groupe, tout en harmonies et en mélodies. Le tout coule de source : Michel Bermudez est certainement ce qu’il arrive de mieux au groupe. Sa voix glisse littéralement sur l’ensemble et on ressent tant d’émotion lorsqu’il délivre son message !
Cet opus, beau à pleurer d’un bout à l’autre représente une œuvre majeure du genre ni plus ni moins et sans le moindre doute, leur œuvre la plus aboutie comme je l’ai dit précédemment. I, Me, Myself est une réalisation musicale et poétique d’une beauté superlative. Une tournée européenne est prévue dès fin mai au Royaume Uni et s’achèvera mi-juillet à l’occasion de l’excellent festival Night of The Prog en Allemagne. Entre la sirène de la Lorelei et cette musique fascinante, vous risquerez certainement d’y perdre la raison : vous êtes prévenus.
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ANIMA MUNDI – I, ME, MYSELF
Titre : I, Me, Myself
Artiste : Anima Mundi
Date de sortie : 2016
Pays : Cuba
Durée : 61’32
Label : Autoproduction
Setlist
1. The Chimney, the Wheel and the War (18:02)
Act I – Lullaby
Act II – Round and Around
Act III – Acid Skies
Act IV – Wolf Affairs
2. Somewhere (10:48)
Act I – Toccata
Act II – Where Chaos Sleeps
3. Flowers (6:01)
4. Clockwork Heart (4:08)
5. Train to Future (15:11)
Act I – Midnight Express
Act II – Bridge to the Unknown
Act III – I was the One
6. Lone Rider (7:22)
Line-up
– Roberto Díaz / guitars
– Virginia Peraza / keyboards
– Yaroski Corredera / bass
– José Manuel Govín / drums
– Michel Bermudez / lead vocals, keyboards, guitar and percussion
– Marco Alonso / drums and saxophone
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